17 décembre 2007

Vacances

Petite pause bien méritée d'une dizaine de jours...
Je vais pouvoir me reposer, fêter la fin de mes cours, visiter un nouveau pays. Petite pause aussi dans mes lectures, je ne m'alourdirai que d'un guide de voyage cette fois-ci. Enfin, non , ce n'est pas vrai, comment pourrais-je faire cela ? J'emmène avec moi le dernier de Marie Darrieussecq, Tom est mort, aux Éditions POL. Encore un livre pas drôle du tout... Dernièrement, beaucoup de bandes dessinées sympathiques, mais peu de chef d'oeuvres dont j'ai envie de vous parler. Sauf celle-ci : Pourquoi j'ai tué Pierre d'Olivier Ka, aux éditions Delcourt, 2006. Une histoire très touchante d'un jeune homme qui va exorciser son passé par l'écriture de son histoire. Je ne vous en dit pas plus...


Au fait, je m'en vais là :

06 décembre 2007

Petite note du soir...


Ces temps-ci, je marche beaucoup pour rentrer chez moi après le travail, par choix (je suis de nature active), par impatience aussi (je n'aime pas attendre le bus). J'ai pris l'habitude de marcher jusqu'au métro Saint-Michel (pour ceux qui connaissent), ensuite le métro m'amène environ à 10 autres minutes de marche de chez moi. En tout, ça me fait pas loin de 45 minutes de marche... De quoi écouter de la musique en masse ! Je peux de moins en moins me séparer de mon lecteur MP3, tout petit petit. La musique fait passer les longues minutes du retour beaucoup plus vite, ça me rend plus légère aussi, après souvent de grosses journées.
Comme je rentre tard, il n'y a pas grand monde dans les rues, l'ambiance est feutrée, presque. Ce soir, c'était soir de déneigement, cependant. J'ai pu observer tout ça d'un oeil toujours aussi fasciné, même après six hivers ici...
Dans mes oreilles, Soulwax (Much Against Everyone's Advice, 1999) et Arcade Fire (Neon Bible, 2007). Du vieux pas si vieux et du neuf qui sonne vieux. Allez comprendre...


I'm not there


Ce week-end, grand événement : nous sommes allées voir, enfin, "I'm not there", de Todd Haynes, dont je parlais ici. Je n'ai qu'un conseil : allez le voir ! Le film est à peu près irracontable, complètement halluciné, mais quelle expérience !
Allez-y pour Cate, ou Charlotte, et surtout pour Bob, vous en prendrez plein les oreilles...




Depuis ce week-end, j'écoute en boucle cette chanson, moment fort du film (surtout pour moi qui ai participé au tournage de cette scène comme figurante... Cherchez bien quand vous irez voir le film, je suis quelque part dans la foule !) :

01 décembre 2007

Affronter ses peurs


Cette nuit, j'ai fait de nombreux cauchemars suite à la lecture de la BD Comment le cancer m'a fait aimer la télé et les mots croisés de Miriam Engelberg. J'ai rêvé que j'avais des tumeurs cancéreuses aux deux seins en même temps, que je me faisais opérer et que je recevais la totale chimio/radio. Bref, que du bonheur !
Pourtant j'ai adoré ce livre. Vous allez sûrement penser que je suis maso, mais j'ai toujours été une partisane de la théorie : affronter ses peurs pour les surmonter...
Et c'est ce que fait aussi l'auteure dans son autobiographie. Avec un humour noir à souhait mais sans tomber dans le morbide, elle nous entraîne dans la réalité du cancer, avec toutes les remises en question que cette sale maladie entraîne. En effet, il faut bien l'avouer : le cancer est sûrement la maladie qui effraie le plus de monde de nos jours. Car elle peut s'attaquer à n'importe qui, et il n'y a aucun moyen de l'éviter. Même en ayant le meilleur régime du monde, en ayant la meilleure hygiène de vie, en ne fumant pas ou en n'étant pas stressé. C'est sur toutes ces choses là que Miriam Engelberg s'interroge, et aussi sur tous les préjugés que les gens peuvent avoir sur les malades, sur notre comportement face à la maladie, que la plupart du temps nous ne contrôlons pas.
Le dessin est minimaliste, mais permet de se centrer sur le propos, qui est bien sûr le but premier de cet ouvrage.
Un ouvrage qui permet de s'orienter un peu plus sur le temps qui passe, sur l'importance d'être présent à chaque instant et de profiter des petits bonheurs de la vie, à l'image de cette planche, à la page 77, l'une de mes préférées, où Miriam assiste à un concert et se dit qu'elle est trop près de la scène, que le son va lui abîmer les oreilles. Elle met alors des bouchons dans ses oreilles mais son appréciation de la musique est diminuée. Elle se dit alors qu'après tout, elle va peut-être mourir dans pas longtemps, alors pourquoi ne pas profiter du moment présent ?

Miriam Engelberg, Comment le cancer m'a fait aimer la télé et les mots croisés, Journal autobiographique en bande dessinée, Éditions Delcourt, 2006

En écrivant ceci, j'écoute Tori Amos, Boys for Pele (Atco, 1996)

22 novembre 2007

Nourriture pour l'esprit

Ces temps-ci, je dévore les livres, ce qui me laisse peu de temps pour écrire. Pour le moment, je me nourris, et un de ces jours, je vous parlerai de tout ça...
Pour résumer, j'ai eu un vrai coup de coeur p
our la BD Fun Home, d'Alison Bechdel, une autobiographie touchante et amusante. Décidément, il y a plusieurs autobiographies en bande-dessinée qui sont de vrais petits bijoux.
J'ai beaucoup aimé aussi d'Haruki Murakami, Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil. Beaucoup plus que Kafka sur le rivage, qui m'a laissée de glace vers la fin, alors que le début m'avait enchantée. Parlant de glace, le livre de
Yoko Ogawa, Parfum de glace, est une réussite aussi et m'a permis de découvrir une autre auteure japonaise.
J'ai débuté hier Teacher man, de Frank McC
ourt, qui nous avait donné Les Cendres d'Angela et C'est comment l'Amérique ?. Dans ce troisième roman autobiographique, Frank McCourt nous raconte, toujours avec la verve qui le caractérise, comment il est devenu professeur dans une école secondaire de Staten Island.
M'attendent sur ma table de chevet : Cantique des plaines, de Nancy Huston, Ainsi parla Zarathoustra de Nietszche, La ballade de l'impossible de Murakami, ainsi que quelques bandes dessinées, dont une qui me semble prometteuse : Comment le cancer m'a fait aimer la télé et les mots croisés (journal autobiographique
en bande dessinée), de Miriam Engelberg. Oui je sais ça doit pas être drôle.

Sinon, à signaler ce mois-ci, la sortie du numéro 2, volume 4 de la revue Entre les lignes. Un excellent numéro, qui aborde dans son dossier principal le thème de "littérature et politique". Que peut apporter la littérature à notre compréhension du monde ? Dans son édito, Colette lens, la rédactrice en chef du magazine, traite cette question en évoquant l'importance que peut avoir la littérature pour un nouvel arrivant au Québec, illustrant son propos par son propre exemple.
J'ai avais vaguement parlé ici.
Et vous qu'en pensez-vous ?

28 octobre 2007

Note sur l'ADISQ...

Ce soir, c'est la remise des prix de l'ADISQ, que je vais suivre attentivement, même si les goûts de "l'industrie" du disque ne me correspondent pas vraiment. Il n'y a qu'à voir le prix déjà attribué lors de l'autre gala de l'ADISQ pour l'album de l'année anglophone remis à Grégory Charles, aux dépens de Patrick Watson (ou même Pascale Picard, agréable révélation de l'année...) !
Ou encore le prix album de l'année en interprétation jazz attribué pour la deuxième année consécutive à Frédérick De Grandpré, qui était en compétition avec de grands noms du jazz tels que Michel Donato ou Bernard Primeau Montréal Jazz Ensemble. L'année dernière, son prix remporté dans la catégorie album jazz de l'année avait soulevé un tollé dans la communauté jazz, comme en témoigne cet extrait d'un article paru dans la Gazette Montréal Campus, sous la plume de Catherine Girard-Lantagne : «Or, grâce à ce mode de scrutin [40 % de la note est accordé par rapport au nombre de disques vendus et 60 % représente le vote des membres du jury spécialisé], le chanteur et comédien Frédérick De Grandpré s'est vu attribuer un Félix dans la catégorie album jazz de l'année, pour Un martini pour Noël . Bien sûr, un gagnant fait toujours des mécontents, mais cette fois, c'est l'ensemble de la scène jazz montréalaise qui est tombé en bas de sa chaise. Non seulement les gens du milieu ne comprennent pas comment cet album a pu remporter ce prix, mais sa présence même dans la catégorie étonne. Un martini pour Noël est au jazz ce que le Cochon mignon est au vin, c'est pas compliqué.»

Donc, les artistes en nomination à ce 29e gala de l'Adisq sont un peu toujours les mêmes, les Marie-Élaine Thibert de ce monde et autre Isabelle Boulay (on échappe heureusement à Céline Dion cette année) - Je vous cite des artistes féminines alors que justement il y en a PEU, TRÈS PEU, des artistes féminines cette année - et ne représentent à mon avis pas du tout l'énergie, le dynamisme, la créativité du milieu musical québécois.
Karkwa a encore réussi à se faire une petite place dans la catégorie groupe de l'année, et Pierre Lapointe reste présent (il a remporté le vidéoclip de l'année et est encore en nomination pour l'artiste masculin de l'année) mais ça a un air de déjà vu...
Pourquoi Pascale Picard n'est pas nominée dans les révélations de l'année ? Hummm... Probablement parce qu'elle chante en anglais. Idem pour Patrick Watson, qui reste pour moi le meilleur album / groupe / concert de l'année, malheureusement, il chante lui aussi en anglais, et n'a pu se retrouver que dans une seule catégorie, celle du meilleur album anglophone de l'année, remis donc à Grégory Charles, allez comprendre...

On a souvent l'impression que les choix du jury sont dictés par les ventes de disques plutôt que par la qualité des albums présentés...Et pourtant, cela devrait être 40-60, comme je l'expliquait en ce début de note.

En écrivant ceci, je ne veux pas avoir l'air sectaire, il y a pas mal de trucs que j'aime dans les nominations de l'ADISQ, mais je sais que ces trucs là ne gagneront rien...

Pour aller voir les résultats, voici le lien sur le site de l'ADISQ

PS : Patrick, nous, on t'aime...


Edit, à 21h04 : Mention spéciale à Ariane Moffatt qui a dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas... Même si ce n'était pas à elle de le faire nécessairement...
22h51 : Autre mention spéciale à David Laflèche, directeur musical de la soirée de l'ADISQ, et ses musiciens, pour avoir joué en finale de la soirée un bout d'une chanson (Luscious Life) de Patrick Watson ! Yeahhh !

En écrivant ceci, j'écoute le dernier de Ben Harper, Lifeline (Virgin, 2007)

Mes prochaines lectures (2)

Nouvelle sortie à la bibliothèque aujourd'hui...
Devant la bibliothèque, je surprend une conversation entre un père et son fils :
Le père : «Avant, ici, il y avait un ministère...»
Le fils : «Le Ministère de la Magie ?»
Le père : «Euhhh...non. Le Ministère de l'Immigration...» (ah ça c'est moins chouette comme ministère...)
C'est là que l'on voit l'influence d'Harry Potter ! Le dernier volume de la célèbre série de J.K. Rowling vient de sortir en français, et il n'y a qu'à la bibliothèque de Parc-Extension que je pouvais le trouver. Il y avait même trois exemplaires disponibles...
Outre cet ouvrage de la plus haute importance j'ai aussi emprunté (en plus de faire prolonger Kafka sur le rivage de Murakami, que je n'ai pas eu le temps de finir) :
- Haruki Murakami, Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil, Éditions Belfond 2002
- Haruki Murakami, La ballade de l'impossible, Éditions du Seuil, 1994
- Yôko Ogawa, Parfum de glace, éditions Actes Sud, 2002
- Nietzsche, Ainsi parla(it) Zarathoustra, Éditions Payot et Rivages, 2002 (pour la présente traduction)
- Alison Bechdel, Fun Home, une tragicomédie familiale (BD), Éditions Denoël Graphic, 2006
- Bertrand Dicale, La chanson française pour les nuls, Éditions Générales First, 2006

En écrivant ceci, j'écoute Damien Rice, O (East West, 2003). Décidément un beau dimanche...Je vais m'installer pour finir Kafka sur le rivage d'Haruki Murakami.

20 octobre 2007

Sortie imprévue !

Ce soir, nous allons voir Patrick Watson, en concert à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Cabaret du Vieux Saint-Jean, où nous avions vu Pierre Lapointe il y a quelques mois... Soirée improvisée, avant que l'artiste ne parte pour une tournée en Europe. On ne le reverra peut-être pas avant plusieurs mois...

Sinon, au chapitre musical, Jorane sort dans quelques jours son nouvel album, intitulé Vers à soi. Elle sera en spectacle à Montréal au mois de janvier. En attendant, elle tourne un peu partout au Québec. Vous pouvez trouver de l'info sur son site personnel www.jorane.com. Il y a aussi une entrevue dans l'émission de Monique Giroux, que vous pouvez écouter ici.

(Une superbe photo de Dominique Goyette, centre National des Arts)

06 octobre 2007

Mes prochaines lectures

Aujourd'hui, razzia à la bibliothèque de Parc-Extension (j'adooooore cette bibliothèque !!) :

- Haruki Murakami, Kafka sur le rivage, Éditions Belfond, 2006
- Haruki Murakami, Les amants du Spoutnik, Éditions Belfond, 2003 Lu
- Christian Mistral, Léon, Coco et Mulligan, Éditions Boréal, 2007 Lu
- Jennifer Johnston, De grâce et de vérité, Éditions Belfond, 2007
- Philippe Djian, Doggy Bag, saison 4, Éditions Julliard, 2007 Lu

J'ai aussi un peu de lecture sur le Mexique, pour préparer un voyage prochain (Guide Bleu et Guide Neos de Michelin), ainsi que la méthode "Háblame" pour apprendre l'espagnol... On ne se moque pas !

Locas


Locas, Jaime Hernandez, traduction française aux éditions du Seuil, 2 volumes

Un petit retour en BD, ça faisait longtemps que je n'étais pas tombé sur un gros volume inspirant, qui suscite autant de curiosité chez moi. Alors Locas, c'est quoi ? C'est l'histoire de deux amies, Maggie, mécanicienne un peu boulotte, et Hopey, une punkette musicienne et toujours fauchée. Leur amitié profonde, souvent houleuse, s'oriente parfois vers une relation amoureuse. Cela donne lieu à des réflexions inspirantes sur l'amour, l'amitié, la sexualité.

Le résumé de l'éditeur :
Locas, écrit et dessiné par Jaime Hernandez, représente un accomplissement singulier dans la bande dessinée du XXe siècle. Cette série de récits plus ou moins longs, publiée à l'origine dans les pages du magazine Love & Rockets, de 1982 à 1996, suit le parcours de deux personnages principaux - Hopey et Maggie - sur quatorze années. Réunies en deux volumes pour composer un roman graphique dense et foisonnant, Locas retrace la vie de Hopey et Maggie, leurs amours, leurs problèmes, leur détresse et leur joie. Maggie Choscarillo est une jeune Californienne d'origine mexicaine rôdant dans la scène rock du début des années 1980, au moment où l'explosion punk vient de lancer son assaut virulent et primitif contre les tours d'ivoire des dinosaures du rock. Adolescente, Maggie se trouve attirée par l'anarchie, l'énergie et l'idéalisme de la scène punk hardcore. Elle y rencontre Hopey Glass, une punkette téméraire et insolente. Hopey est une présence turbulente mais constante dans la vie de Maggie, combinant paradoxalement des convictions morales en béton armé et un tempérament irascible. L'amitié qui les lie est volcanique mais indéfectible. Jaime Hernandez explore une très large palette d'émotions liées aux jeux de l'amour, du sexe, de la passion exubérante au doute existentiel, de la frivolité joyeuse à la détresse solitaire. Le portrait amoureux de Maggie et Hopey dépasse le constat simple de leur bisexualité et, grâce au sens naturel de l'auteur pour la justesse des sentiments, devient partie intégrante de leur vie quotidienne. Ames sœurs au caractère bien trempé, Maggie et Hopey vibrent d'un amour sincère et beau, décrit avec une justesse que peu d'écrivains, et encore moins d'auteurs de BD, sont parvenus à accomplir.

Jaime Hernandez, né en 1959, a grandi dans la banlieue tranquille de Oxnard, en Californie, entouré de quatre frères et d'une soeur. Leur mère était une passionnée de BD lorsqu'elle était enfant. C'est elle qui leur a transmis son goût pour les comics de Jack Kirby et Steve Ditko chez Marvel, les strips de Denis la Menace de Hank Ketcham et la série Archie. Un jour, un des frères Hernandez ramène en cachette un des Zap Comix de Robert Crumb. C'est la révélation. Avec l'arrivée de la puberté et des préoccupations liées à l'adolescence, l'enthousiasme de Jaime Hernandez pour les BD traditionnelles s'étiole. Tandis que la scène punk rock de Los Angeles se développe, Hernandez se consacre à en incorporer l'esthétique âpre et anarchique dans son dessin et ses scénarios. Sous sa plume et son pinceau, l'underground punk, objet de fantasmes et d'ignorance, devient un lieu palpable, peuplé de personnages attachants et profonds. Ainsi démarre en 1981 Love & Rockets, le magazine de BD créé avec Robert et Mario, les frères de Jaime. Depuis, Love & Rockets a été traduit dans plusieurs langues, reçu un grand nombre de récompenses et demeure un triomphe de la BD adulte du dernier quart de siècle. L'intégrale des cinquante premiers numéros de Love & Rockets a été publiée en quinze volumes par leur fidèle éditeur Fantagraphics, aux USA. Locas, volumes 1 et 2, est la première édition française qui offre l'intégralité de la saga de Maggie et Hopey. Jaime Hernandez vit à Pasadena, en Californie, avec son épouse et leur fille.

La compilation de toutes ces planches parues dans Love and rockets peut être déroutante. En effet, étant donné que les histoires ne se suivent pas toujours, il y a souvent un décalage, plus difficile encore quand on n'a pas la culture américaine des années 80. Les références sont nombreuses, ce qui en fait aussi un ouvrage hallucinant sur ces années-là. Le fait que les deux tomes recouvrent 14 années en fait quasiment une mine historique sur cette époque que beaucoup aiment détester...
Parfois, l'auteur part dans des délires psychédéliques de super-héros qui sont difficiles à suivre.
Mais la beauté du trait, la beauté du propos dès que l'histoire se resserre sur la relation de Maggie et Hopey en fait un ouvrage très touchant et très beau pour tout amateur de bonnes bandes dessinées.
Les personnages, le contexte social, tout est finement décrit. Les personnages sont tous attachants, autant les deux héroïnes que ces garçons qui leur tournent autour...
À découvrir...

En écrivant ceci, j'écoute cela : Françoiz Breut, Une saison volée (Warner, 2005)

28 septembre 2007

Quand la nuit tombe... à Tokyo


Le passage de la nuit, Haruki Murakami, Éditions Belfond, 2007, 230 pages.

Amélie Nothomb, dans les entrevues qu'elle fait en ce moment pour son dernier livre (Ni d'Ève ni d'Adam, je le rappelle), parle sans cesse de Haruki Murakami. C'est ce qui m'a donné envie de lire son dernier roman, publié cette année, après Chroniques de l'oiseau à ressort (2001), Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil (2002), Les amants du Spoutnik (2003) et enfin Kafka sur le rivage (2006).

Le passage de la nuit nous emmène à Tokyo, le temps d'une nuit, auprès de Mari. Elle a une soeur, qui, elle, pendant ce temps, dort profondément dans sa chambre. Cette nuit, à la fois réelle et onirique, va rapprocher ces deux soeurs, à travers des rencontres et des événements insolites.
Décrire plus longuement ce livre serait trop en dire. Il faut se laisser porter par la poésie de l'écriture de Murakami, se laisser entraîner dans cette immense ville, dans ses love hotels et ses combinis, aller à la rencontre de ses personnages tous très attachants, Takahashi et Mari en tête.
Les dialogues sont absolument savoureux, les personnages apprennent à se connaître, se racontent des tranches de vie, philosophent ensemble. Et j'ai embarqué avec eux !
J'ai découvert un nouvel auteur aussi, et je me promets de louer d'autres livres qu'il a écrit. Une révélation ? Peut-être bien...

Un extrait :

«J'imagine, bien entendu, qu'Éri aussi avait très peur. Je pense qu'elle était terrorisée, tout autant que moi. Sans doute avait-elle envie de pleurer, de hurler. Il faut dire qu'elle n'était qu'en deuxième année de primaire. Mais elle a gardé son sang-froid. À ce moment précis, elle a probablement décidé qu'elle serait forte. Elle était mon aînée, et elle avait décidé qu'elle devait être forte pour que je me sente en sécurité. Durant tout ce temps, elle m'a chuchoté à l'oreille : "Ça va. N'aie pas peur. Quelqu'un va venir très vite nous délivrer. Je suis là, avec toi." C'était une voix très posée, très calme. Comme celle d'une grande personne. Elle m'a chanté une chanson, je ne me rappelle pas exactement laquelle. Je voulais chanter avec elle, mais je n'y arrivais pas. J'avais peur, et ma voix ne sortait pas. Mais Éri, toute seule, a chanté pour moi. Pendant ces moments, moi toute entière, dans ses bras, j'ai pu me confier à elle. Nous avons réussi à être "une", sans aucun interstice, dans ce noir. Nous avons même pu partager les battements de nos coeurs. Puis, soudain, la lumière est revenue, l'ascenseur a eu une secousse, et il s'est remis en marche.» (p.218)

En écrivant ceci, j'écoute cela : The Breeders, Last Splash (Elektra / Wea, 1993). Que de bons souvenirs ! J'ai eu envie de me remettre aux Pixies et aux Breeders en regardant l'autre soir sur Documentary un doc sur la reformation des Pixies en 2004...

06 septembre 2007

Rufus Wainwright

Concert de Rufus Wainwright, salle Wilfried-Pelletier, Place des Arts, 31 août 2007
En première partie, le groupe californien A Fine Frenzy a reçu d'élogieux commentaires dans La Presse, par Alain De Repentigny : «Parlant de beauté, la demi-heure de musique que nous a servie en lever de rideau le trio californien A Fine Frenzy était un pur enchantement. Alison Sudol, une chanteuse et pianiste aux cheveux de feu, a séduit comme ça se fait rarement le public de Wilfrid-Pelletier, qui s'est arraché son CD pendant l'entracte. Retenez bien son nom.» Personnellement, je n'ai pas aimé la voix de la chanteuse (sauf dans les tons les plus bas), qui m'écorniflait les oreilles en poussant dans les aigus. Par contre j'ai bien aimé le jeu du batteur, très drôle avec ses mimiques et sa faculté à se dédoubler pour jouer à la fois de la batterie avec sa main droite et du xylophone avec la gauche... Les sourires de la chanteuse étaient fort charmants aussi, car elle semblait vraiment heureuse d'être là («Montreal is gorgeous!», bon faut pas exagérer quand même...).


Le groupe de Rufus Wainwright entre en scène, tous les musiciens de rayures vêtus, à l'image de ce drapeau américain suspendu en arrière de la scène et redécoré pour l'occasion (à la place des étoiles, des petites appliques en paillettes). Le concert commence avec la chanson titre de l'album, Release the stars (libérer les étoiles, justement), durant laquelle, dixit mon accompagnatrice, Rufus semble se battre avec son orchestre. Il faut dire que c'est de l'artillerie lourde, cet orchestre, un batteur, un bassiste (contrebassiste aussi), deux guitaristes (dont un qui joue le rôle de synthé), trois "musiciens à vent" (un trompetiste, un saxophoniste / flûtiste, et un joueur de cor), et le grand piano à queue utilisé à la fois par Rufus et par l'un des deux guitaristes.
Le chanteur enchaîne avec Going to a town - incroyable mélodie, incroyable chanson -
avant de commencer à nous parler pour nous expliquer que sa soeur Martha se marie le lendemain et viendra peut-être chanter avec lui, si elle n'est pas trop "sourd". Charmant. Il rectifie pour "saoûle" et nous confirme qu'il a bien compris son erreur en insistant «Sourd, c'est muet ?» en joignant le geste à la parole il désigne son oreille...
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il avait un peu de difficulté avec son français, il semblait fatigué, bafouillait beaucoup (même en anglais). Comme il nous avait précisé en début de spectacle : «Ce soir, je vous donne tout», je n'ose pas imaginer dans quel état il était à la fin de la soirée...
Car il nous a en effet beaucoup donné : beaucoup d'émotion surtout, comme dans cette chanson, Tiergarten, où un flot de larmes s'est déversé sur son visage. Le chanteur a bien précisé ensuite que le titre de la chanson n'était pas "Tear garden" (larme) mais bien Tier (qui signifie "animal" en allemand)... Également, dans ces chansons chantées avec sa soeur, qui est finalement arrivée de son party (pas saoûle), resplendissante. Une chanson de Joséphine Baker d'abord, Nuits de Miami, et ensuite la reprise d'Hallelujah de Léonard Cohen, pour mon plus grand plaisir, même s'ils ne se rappelaient plus les paroles du deuxième couplet, c'était beau de les voir si proches. L'ensemble de l'album Release the stars a défilé dans ce concert, qui ressemblait, selon les spécialistes, à son concert du mois de mai (cleui-ci était une supplémentaire, ne l'oublions pas). Le chanteur nous a également donné une chanson irlandaise de John McCormack, sans micro... Oui sans micro dans une salle de plus de 3 000 places ! Vieux rêve pour le chanteur, parfaitement accompli comme la salve d'applaudissements à la fin de la chanson l'a pouvé. Les frissons que ce genre d'ovation me fait ressentir, c'est incroyable. J'en ai toujours les larmes aux yeux.

Il a chanté aussi deux chansons de Judy Garland, puisqu'il a repris dernièrement intégralement le concert de légende que donna Judy Garland, au Carnegie Hall, le 23 avril 1961. «Pour retrouver cet âge d’or, et aussi parce que ce chanteur n’a jamais caché son homosexualité, Rufus Wainwright a entrepris le projet fou de reprendre, titre par titre, l’intégralité du concert de 1961. Rufus Wainwright conçoit ce spectacle mis en scène les 14 et 15 juin dernier par Sam Mendès (American Beauty, mise en scène également du spectacle Cabaret à Broadway) au Carnegie Hall de New York, avec 40 musiciens sur scène, et des costumes de Victor and Rolf. Il se veut d’une fidélité extrême à Judy Garland. Jusque dans le visuel de l’affiche, qu’il reprend également, en remplaçant évidemment le visage de la chanteuse par le sien, mais en gardant la mention initiale : «the greatest entertainer of all times», qu’il a traduit sur la version française par «le plus grand artiste de variété du monde». Rien de moins.» (RFI actualité, 20 février 2007)

Oui rien de moins... Il le répète souvent, qu'il est le meilleur, Rufus. Cette assurance peut être choquante (tiens ça me rappelle Pierre Lapointe)... Mais maudit que c'est vrai qu'il est bon, et beau en plus, et sexy, et doué, et généreux, et... et... et... Ouhlala, on se calme un peu. Bref, du grand art, encore une fois.

03 septembre 2007

Parlons enfin de Kevin...

Il faut qu'on parle de Kevin, de Lionel Shriver, Éditions Belfond, 2006, 486 pages (traduit de l'américain par Françoise Cartano).

Ainsi, j'ai pris tout ce temps pour revenir ici vous parler de Kevin. C'est que Kevin a hanté mes nuits, m'a bousculée chaque jour, m'a forcée à réfléchir à des sujets difficiles, dramatiques. Tout a commencé lors d'un souper avec des amies. Nous cherchions le nom «de ce roman "politically incorrect" - paraît-il - sur le non-amour d'une mère pour son fils. Ça s'appelle... quelque chose avec Victor... "Ne parlons pas de Victor" ? "Il s'appelait Victor" ? ».

Puis mon anniversaire est arrivé et Kevin a supplanté Victor, le livre tant recherché m'a été offert par cette amie qui en avait parlé la première.

K.K., Kevin Katchadourian, fils d'Eva et Franklin, couple amoureux, qui réfléchit long
uement avant d'avoir un premier enfant. Kevin, qui aurait aussi bien pu s'appeler Eric (Harris) ou Dylan (Klebold), ou plus proche de nous, Kimveer, commet la veille de ses 16 ans une tuerie dans son école, assassinant froidement 7 de ses camarades, un employé de la cafétéria et un professeur, dans une mise en scène minutieusement préparée et calculée. Eva, sa mère, relate dans les lettres magnifiquement écrites qui composent le roman - lettres adressées au père de Kevin dont elle est séparée - toute la montée de cette tragédie. Pourquoi Kevin semble-t-il aussi machiavélique et redoutable ? D'où vient ce mal qu'il porte en lui ?

On assiste à une remise en question profonde d'Eva, qui rend visite à son fils en prison tous les 15 jours.
On est témoin de sa déchéance, professionnelle, personnelle, sociale, familiale. Avec elle, on se pose cette question tout au long du livre : « Pourquoi ?». Avec elle, on assiste à la finale avec horreur, on atteint le paroxysme de la douleur et du bouleversement. Alors, le livre ne répond pas à l'éternelle question du pourquoi. L'auteure, interrogée à ce sujet, explique :
« la non-signifiance est une catégorie frustrante qui rend les gens fous. Tout le monde cherche des raisons. Mais parfois il n'y en a pas». Mais l'ouvrage pose de nombreuses questions, ouvre des pistes sur les raisons qui nous poussent à avoir des enfants, sur leur éducation, sur le jugement - souvent hâtif - de la société. À ce sujet, l'auteure s'exprime de façon très juste : « On essaie encore de s'expliquer les raisons du tueur alors qu'une femme qui n'aime pas son enfant subit l'opprobre général. Elle est jugée d'avance alors que le meurtrier, lui, aura droit à un procès».
Eva ne nous cache aucune de ses émotions, de la plus pure à la plus malsaine (comme suspecter son fils de méchanceté pure) jusqu'au massacre final. On pourrait s'attendre à lire le récit d'un enfant maltraité par sa mère, mais il n'en est rien, Eva tentant de faire son possible pour "réussir" l'éducation de son enfant et lui donner l'amour dont il a besoin, même si Kevin développe un rapport haineux avec sa mère. Un vrai petit monstre.

Au sujet du succès de son livre malgré la gravité de ses sujets, l'auteur pense que
«les femmes sont fatiguées que la maternité soit dépeinte comme une suite de moments nourrissants et merveilleux. C'est difficile et frustrant d'élever des enfants. La pression sur la relation amoureuse est énorme et ne rapproche pas nécessairement les conjoints. Mais on ne lit ces choses là nulle part.»
C'est ce qui explique aussi pour elle le succès que le livre a remporté auprès des groupes féministes, même si Lionel Shriver «ne veut pas être poussée dans une position politique». Elle rajoute :
« Je ne suis pas une experte en maternité. Je suis une écrivaine de fiction. Les gens oublient volontiers que j'ai inventé cette histoire. Je suis persuasive et c'est une histoire convaincante. Ce que les gens font de mon roman ne m'appartient pas».
Suite à l'écriture de ce roman, l'auteur a su qu'elle n'aurait jamais d'enfants. Elle
précise que la maternité «n'est pas pour [elle] et qu'[elle] a probablement pris la bonne décision» (mais on ne peut jamais être sûr).

Il faut qu'on parle de Kevin est le roman le plus abouti que j'ai lu depuis longtemps, aussi bien au niveau de l'écriture (un peu lourde au début, tellement riche par la suite), de la construction narrative, de l'évolution du drame, que des réflexions qu'il apporte. Longtemps après l'avoir lu, il est encore présent en moi, bouleversant, traumatisant, brûlant.


Née à Caroline du Nord en 1957, Lionel Shriver a fait ses études à New York. Diplômée de Columbia, elle a été professeur avant de partir parcourir le monde. Elle a notamment vécu en Israël, à Bangkok, à Nairobi et à Belfast. Après six romans qui ont connu une publication confidentielle aux États-Unis, elle entreprend l’écriture d’un récit inspiré de la tuerie de Columbine. Il faut qu’on parle de Kevin a obtenu un éclatant succès de par le monde et a remporté l’Orange Prize en 2005.
Lionel Shriver vit à Londres avec son mari, jazzman renommé.

Quelques articles (journaux et blogs) :
Tu seras un monstre mon fils, Le Figaro
Une mère, un fils et une tuerie, La Presse
Un avis moins enthousiaste, le journal d'une lectrice, Papillon

*Les propos de l'auteur cités ci-dessus proviennent d'une entrevue du journal Châtelaine, du numéro de mai 2007

En écrivant ceci, j'écoute cela : Amy Winehouse, Back to Black (Universal Island Records, 2006)

30 août 2007

Quelque chose à se mettre sous la dent

Extrait :

«Je regardai les titres : les oeuvres complètes de Kaiko Takeshi, son écrivain préféré, et aussi Stendhal et Sartre. Je savais que ce dernier était adoré des Japonais qui le trouvaient follement exotique : avoir la nausée face à un galet poli par la mer constituait à ce point le contraire d'une attitude nippone que cet auteur provoquait la fascination que suscite l'étrange.» (p.40)

Une entrevue, agrémentée de vidéos.
Et une entrevue radio (avec un rire époustouflant à 2'33'')
L'article dans Le Monde

Voilà, le charme opère... Je le pensais déjà, Amélie Nothomb excelle dans l'autobiographie. En attendant que je le finisse, ces entrevues vous mettront peut-être l'eau à la bouche...


PS : Aimzon il faut que tu le lises, toi qui reviens du Japon !!

24 août 2007

Le retour !

L’Amélie-mélo
Amélie Nothomb est là, et bien là : on est heureux de vous annoncer que Ni d’Eve ni d’Adam (Albin Michel) signe son retour (au Japon) gagnant.

Olivia de Lamberterie, ELLE, le 20 Août 2007

Et vous savez quoi ? Je serai l'une des premières au Québec (évidemment sans compter les journalistes, chroniqueurs et libraires) à le lire, je l'ai commandé sur Internet et devrais le recevoir au tout début septembre....
Comme quoi malgré tout, Amélie garde pour moi une place de premier choix !

Edit : aujourd'hui, 28 août, je l'ai reçu ! Je vais m'y coller dès que j'aurai fini le troisième tome de Fortune de France.

04 août 2007

Compte-rendu de mes Francos...


Jeanne Cherhal, Saule et Pierre Lapointe - Théâtre Maisonneuve, Place des Arts, le 28 juillet 2007
Très bon show, soirée franco-belgo-québécoise avec la participation (assez longue) de Pierre Lapointe. J'adore le Pierre mais honnêtement je me serais passée de sa prestation, moi qui n'attendais que Jeanne Cherhal, je n'aurais pas cru que Pierre Lapointe jouerait 45 minutes seul au piano...
Son arrogance habituelle, que j'avais adorée lors de son spectacle à Saint-Jean-sur-Richelieu (lire ici), était un peu de trop dans un spectacle triple comme celui-ci.
Le belge Saule, qui a eu l'honneur de débuter la soirée, s'en est bien sorti avec des chansons parfois drôles, une bonne présence, et surtout une voix incroyable. Je ne le connaissais pas mais il avait son fan-club dans la salle !
Jeanne Cherhal est arrivée toute sautillante sur scène avec sa collègue bassiste Annick Agoutborde. Elles nous ont entraînés, avec le batteur Emiliano Turi et le guitariste Eric Lohrer, dans un spectacle très énergique. Je citerais Philippe Renaud, du journal La Presse : « À l'aise sur la grande scène de la Place des Arts, Jeanne Cherhal, à l'instar de son collègue belge [Saule], est une vraie bête de scène. Suave, écrivions-nous? Et rockeuse, gouailleuse, drôle, physique. Et sensuelle: quoi de plus sexy qu'une femme en robe jouant de la basse électrique? Cherhal prend un malin plaisir à ébranler les diktats de la chanson française. Elle force le rock à se marier à ses textes allumés mais est capable d'une grande sensibilité lorsqu'elle s'assoit seule au piano.»
Jeanne Cherhal et son groupe ont repris la majorité des chansons de l'album L'eau, sorti l'année dernière. J'ai eu une petite frayeur alors que je voyais qu'ils ne jouaient pas la chanson Je suis liquide, l'une des chansons clés de l'album, pour finalement être rassurée lors du premier rappel. Ouf, ma chanson préférée !
Quelques chansons (La station, rural et Un couple normal) du premier album, 12 fois par an, et hop, compte tenu du peu de temps qu'il restait, le concert était bouclé...
Dommage pour ceux, qui comme moi, étaient venus pour elle, je suis ressorti un peu frustrée par la durée de la prestation, mais qu'est-ce que vous voulez, ce sont les Francofolies... Espérons qu'elle reviendra pour un concert en son seul nom...
Photo d'André Tremblay - La Presse

Yann Perreau, 5e salle de la Place des Arts, 3 août 2007

Yann Perreau présentait son spectacle Perreau et la lune, créé il y a quelques mois. Des versions épurées - voix, piano - de ses chansons. Des chansons dans «leur plus simple appareil» comme l'artiste a pris plaisir à le préciser.
C'était ma première fois dans cette salle (5e salle de la Place des Arts) et j'ai adoré. Le son, la configuration de la salle, tout était parfait.
Accompagné de son complice Alex McMahon, pianiste impressionnant, Yann Perreau a chanté des chansons tirées de ses deux albums, Western Romance et Nucléaire. L'absence d'orchestre a mis en valeur sa voix, qui a pris beaucoup de maturité - me semble-t-il - en quelques mois. Yann Perreau a une forte présence scénique - ceux qui l'ont déjà vu en concert plus rock le savent - et le minimalisme de ce concert ne l'a pas empêché de démontrer des talents de : conteur, humoriste, imitateur et bien sûr toujours charmeur...
Il reprend, par rapport à la thématique de la lune, plusieurs chansons d'artistes bien connus qui ont évoqué ce thème dans leurs chansons : Moonlight Drive, des Doors, J'ai demandé à la lune d'Indochine, La lune d'Arthur H...
Un spectacle extrêmement intéressant, qui a soulevé le public.
Une entrevue sur l'artisan marathonien Yann Perreau...

Karkwa, Club Soda, 4 août 2007

Deuxième fois que je voyais Karkwa en quelques mois. Mais cette fois-ci, au Club Soda, les moyens étaient plus importants. L'éclairage, particulièrement, était magnifique. Ça fait plusieurs fois, notamment pour le spectacle de Patrick Watson, mais aussi pour Jeanne Cherhal, que je remarque l'utilisation prticulière de lumières (spots qui tombent du ciel, lumières en pointillés...), qui apportent vraiment quelque chose au spectacle.
La bande à Louis-Jean Cormier donnait son troisième show d'affilée au Club Soda, et cette troisième soirée correspondait à «La fin des tremblements», autrement dit le dernier spectacle de ce merveilleux album, Les tremblements s'immobilisent.
C'était donc «le party» !
Nous avons même eu droit à au moins 6 nouvelles chansons si mon compte est bon. Le nouvel album devrait sortir en avril 2008, dixit Louis-Jean Cormier (chanteur-guitariste). Les musiciens ont comme d'habitude été excellents, en tête le trio Louis-Jean Cormier, François Lafontaine (claviers) et Julien Sagot (percussions, voix, sons divers et variés).
Un bon moment électrique et bruyant, un peu l'antithèse de ma soirée de vendredi avec Yann Perreau, tout épuré.
L'article de Philippe Renaud, dans La Presse (encore lui!)

En écrivant ceci, j'écoute Tortoise, groupe américain de jazz-électro-rock, avec l'album TNT (City Slang)

PS : je ne me suis toujours pas remise de la lecture de Il faut qu'on parle de Kevin, de Lionel Shriver. Depuis, je lis des choses sucrées, des romans d'été, ça me détend... Je vais entamer le troisième tome de Fortune de France, de Robert Merle, aussi.

22 juillet 2007

Dans la peau de ...

Dans la peau d'un intouchable, de Marc Boulet, Éditions du Seuil, 1994

Marc Boulet, journaliste, lassé de sa modeste vie parisienne, décide de se faire passer pour un intouchable mendiant, en Inde, afin de vivre la pauvreté extrême, totale, et d'observer le comportement que cet état peut entraîner chez les autres.
Ainsi, après une longue préparation (apprentissage de la langue, de la culture, stratégies pour se colorer la peau, etc.), il se rend avec sa femme à Bénarès où il va encore perfectionner sa langue et se préparer à son expérience. Puis il se lance et part plusieurs semaines dans la rue, à la gare, dans les lieux touristiques, afin de quêter quelques sous pour manger et rencontrer ses semblables.
Il atteindra plusieurs fois le fond, se résignant à rentrer à son hôtel où sa femme l'attend avec inquiétude.
La démarche de Marc Boulet est parfois difficile à saisir
. Fait-il cela juste pour écrire un livre ? C'est ce qu'il semble dire plusieurs fois dans son exercice et notamment à la fin.
En même temps on ne peut pas s'empêcher de se dire que c'est facile pour lui : il joue à l'intouchable, et puis quand ça ne va plus, il rentre chez lui prendre une bonne douche...
L'auteur sait aussi user d'un style souvent familier (voire vulgaire) qui peut parfois énerver. Mépris ou incompréhension ? L'auteur lui-même hésite parfois, oscillant entre un attachement profond à ce pays et des critiques acerbes sur le fonctionnement de l'Inde (système des castes, économie à deux vitesses, anarchie religieuse).

Ce qui ressort de cet ouvrage, c'est toutefois cette connaissance profonde de l'Inde et de son fonctionnement, l'apprentissage de la langue, la volonté de s'intégrer parfaitement à la société et donc de la connaître à fond. On ne peut nier cela, Marc Boulet critique parfois vertement l'Inde, mais par ces mots on sent aussi l'amour qu'il a pour ce pays. C'est un amour mêlé de haine, une haine que l'on ne peut se permettre qu'en connaissant très bien une société, je crois.
Alors la forme peut être critiquable, elle a depuis été maintes fois utilisée (Dans la peau d'un noir, Dans la peau d'un Chinois, Dans la peau d'un homme (!) - que j'ai vu récemment dans la librairie de l'aéroport - et j'en passe...), mais elle n'en est pas moins une façon d'en apprendre davantage sur ce pays fascinant, qui décidément, n'a pas fini de nous étonner.
Une intégration totale dans un pays si différent de la France est impressionnante, et que l'auteur n'ait eu aucun problème avec la police locale ou les autres mendiants peut étonner (parler couramment hindi après 6 mois d'étude de cette langue si complexe me semble impossible. Mais Marc Boulet, diplômé de l'Institut national des langues et civilisations orientales, est probablement un fin linguiste).

Marc Boulet s'explique peu sur ses motivations, on sent qu'il vit cette expérience comme un purgatoire dont il ressortira plus fort. Il s'agit probablement d'une raison assez égocentrique, puisqu'avec ce livre, Marc Boulet ne sauve malheureusement pas les millions d'intouchables qui vivent cette horreur chaque jour. Cependant, il nous éclaire, nous, privilégiés parmi les plus privilégiés du monde, sur cette condition qui existe encore aujourd'hui.
Pas le livre du siècle, mais intéressant pour qui veut se plonger dans l'Inde contemporaine (des 15 dernières années), jusque dans ses recoins les plus sombres...

En écrivant ceci, j'écoute Nick Cave and The Bad Seeds, Sweetheart Come (WEA, 2001)

20 juillet 2007

Il faut qu'on parle de Kevin

Bientôt, je vous parle de ce livre, que je viens de terminer. Pour le moment, il me faut un peu de temps pour le digérer et m'en remettre. Rien que d'y penser, j'en ai les larmes qui me montent aux yeux...
L'un des meilleurs livres que j'ai lu depuis longtemps, une réflexion forte et bouleversante, une histoire abominable admirablement bien écrite (et traduite).

07 juillet 2007

La consécration de Patrick Watson


The Besnard Lakes et Patrick Watson au Métropolis, 5 juillet 2007

La soirée a mal commencé... Le Métropolis, bondé, nous avait repoussé dans ses tréfonds, où l'absence de chaises et de tabourets nous a obligé à nous appuyer sur une rembarde en métal. Au fur et à mesure qu'elle se remplissait, la salle devenait assourdissante, le brouhaha incessant résonnait et nous empêchait même d'écouter attentivement la première partie qui venait de débuter : The Besnard Lakes, que je ne connaissais pas, un groupe de Montréal assez intéressant mais que nous n'avons pas pu apprécier tant les gens n'avaient aucun considération pour la musique qui se jouait devant eux. Bon Dieu, quand on va voir un concert, y-va-t-on pour la musique ou pour discuter avec ses amis ? Je crois que les gens n'ont plus de respect pour la musique, et ne vont plus voir un concert dans le même état d'esprit qu'avant. De plus, des salles comme le Métropolis, pour des concerts proposés par Spectra, ne sont pas là pour favoriser ce respect de la musique (passage incessant des serveurs, accoustique médiocre, places assises limitées). Il n'y avait qu'à voir le monde présent lors de ce spectacle, très certainement au delà de la capacité autorisée par les services incendie de la ville : impossible de se placer correctement pour avoir une bonne vue et/ou un bon son, alors les deux à la fois, imaginez !
Le spectacle de Patrick Watson arrivait à grand pas et nous étions d'accord que, si cela devenait trop insupportable, nous partirions... même à grands regrets... Nous souhaitions le voir, mais le voir dans de bonnes conditions si possible.

Mais là, il s'est passé un truc incroyable : la foule en délire, qui nous gênait au départ, s'est mise à vibrer d'une même énergie. Nous étions tous là POUR Patrick Watson et nous étions si nombreux que c'en était hallucinant. Personne ne s'attendait à un tel enthousiasme, pas même Patrick Watson lui-même. Nous nous sommes laissées porter par l'enthousiasme général et le spectacle a véritablement commencé. La mise en scène nous a réservé de belles trouvailles, trop rares de nos jours dans des concerts rock, comme ces spots qui tombent du ciel et illuminent la scène au moment où la chanson se déchaîne. Le clou du spectacle a été sans conteste le moment où Patrick Watson, armé d'une lampe frontale, est descendu dans le public avec son guitariste pour chanter The Man Under the Sea sans amplification. Au moment du refrain, tous les musiciens étaient remontés sur scène et ont remis le courant pour quelques secondes, puis retour dans le public, tout ça dans une salle complètement noire... L'ensemble d'instruments à vent a eu ici un rôle majeur et a été fortement applaudi. Les musiciens et chanteurs ont d'ailleurs tous été parfaits, usant d'ingéniosité avec leurs instruments (des ballons qu'on dégonfle sur les cordes d'une guitare, il fallait y penser!), avec une belle surprise en la personne de Lhasa, pour un duo avec Patrick Watson.
Un autre moment important a été la reprise en version disco de The Great Escape, il fallait y penser à ça aussi et le public a embarqué avec joie, chantant le talalatatanana en choeur. Patrick Watson a eu une idée de génie !

Le public n'en finissait plus de rappeler le chanteur et son groupe, qui, lui, devait partir au Club Soda pas très loin pour jouer avec The Cinematic Orchestra (Si vous n'avez pas encore écouté l'album de ces derniers, Ma fleur, auquel le montréalais participe, je vous invite à le faire de toute urgence...). Généreux, nous avons eu droit à deux ou trois rappels (ça m'échappe) puis l'auteur-compositeur s'est éclipsé avec sa bière (indispensable bière sur le piano...), sa clope au bec, ses musiciens, ses blagues douteuses sur les francophones (petit bémol à ce niveau là, il aurait pu se forcer un peu à parler plus en français - il est parfaitement bilingue - on est à Montréal, bordel !) et son chapeau de magicien de la musique. À suivre... de très près. Patrick Watson est l'un des meilleurs ambassadeurs de la musique dite "montréalaise", mélange de genres et d'émotions, pour le plaisir des yeux, des oreilles, et du coeur.

PS : J'avais parlé du disque de Patrick Watson ici.

01 juillet 2007

Le voyage de Sahar

Fermez les yeux et écoutez la musique. Fermez les yeux et imaginez un voyage, un paysage apaisant, ondulant. Imaginez un désert. Oui, un désert est approprié lorsque l'on écoute Anouar Brahem.
Son dernier album, Le voyage de Sahar, nous emmène dans des contrées lointaines. Le nom de cet album évoque immanquablement le Sahara, l'origine d'Anouar Brahem, tunisienne, et son instrument, l'oud.
C'est dans le cadre du Festival international de jazz de Montréal que nous avons vu le groupe d'Anouar Brahem, composé également de François Couturier au piano et de Jean-Louis Matinier à l'accordéon. Dans un théâtre Maisonneuve (Place des Arts) comble, le trio a enchanté son public pendant 1h30.
Je ne connaissais Anouar Brahem que par son album Le pas du chat noir, et par l'album qu'il a réalisé avec l'excellent Keith Jarrett (qui d'ailleurs jouait hier soir juste après Anouar Brahem, dans la salle Wilfrid Pelletier, où je l'avais vu il y a 3 ans :-) Madar.

Petit retour sur une bio exemplaire (merci Wikipédia !) :

À l'âge de 10 ans, il rejoint le Conservatoire national de musique de Tunis et commence à jouer dans des orchestres à l'âge de 15 ans. Joueur d'oud, il compose pour son instrument et diverses formations (en particulier du jazz). En 1981, il s'installe pour 4 ans à Paris, période pendant laquelle il collabore avec Maurice Béjart et compose de nombreuses œuvres originales, notamment pour le cinéma tunisien.

Entre 1985 et 1990, de retour en Tunisie, il poursuit son travail de composition et, par de nombreux concerts, acquiert une notoriété publique. En 1987, il se voit confier la direction de l'Ensemble musical de la ville de Tunis et, en 1988, il ouvre le Festival de Carthage avec Leilatou tayer. Tunis Hebdo écrira : « Si nous devions élire le musicien des années 80, nous choisirions sans hésiter Anouar Brahem ». En 1990, il s'envole pour une tournée aux États-Unis et au Canada et, en 1992, il est appelé à concevoir et à participer activement à la création du Centre des musiques arabes et méditerranéennes au Palais Ennajma Ezzahra du baron d'Erlanger à Sidi Bou Saïd.

Outre ses propres albums, il écrit aussi des musiques de films et fait partie, avec le libanais Rabih Abou-Khalil, de ce courant de la musique contemporaine qui réunit musique arabe et occidentale. Ce « maître enchanteur » qui crée « une musique à la fois totalement ancrée dans une culture ancestrale hautement sophistiquée et éminemment contemporaine dans son ambition universaliste » a joué et enregistré avec de grands noms du jazz contemporain tels que Jan Garbarek, John Surman, Jean-Louis Matinier ou Richard Galliano.

Anouar Brahem s'écoute en sirotant un thé (à la menthe de préférence), en se reposant, en lisant un bon bouquin ou en recevant un bon massage... C'est doux, feutré, sautillant parfois, jamais agressif.
Les musiciens, sur scène, se regardent beaucoup, communiquent avec leurs instruments, comme dans une discussion, le piano accompagne l'oud (dont Brahem se sert comme d'une guitare), et l'accordéon répond à ce même oud dans des solos magnifiques (et très applaudis), où l'instrument se rapproche de l'orgue par les sonorités qui en sortent, comme de longues lamentations. Les passages à l'accordéon de Jean-Louis Matinier ont été les meilleurs moments du spectacle. Mais l'ensemble vaut le détour car le trio fonctionne très bien, dans la connivence et l'excellence musicale.


14 juin 2007

Les livres de Fibula

Olivier m'a chargée de répondre à une "chaîne" sympa sur les livres.
Je m'y colle aujourd'hui. J'avais déjà établi mon top 10 de livres dans les débuts de ce blogue, mais ici, on rentre un peu plus dans les détails...

1) Les premiers livres de mon enfance
- La série de La petite maison dans la prairie, écrit par Laura Ingalls Wilder (et que mon cousin m'a lue en intégralité, le soir au lit)
- Le Club des cinq, d'Enid Blyton (le nom de cette auteure me faisait beaucoup rire), et Le Clan des 7, de la  même auteure, ainsi que toute la bibliothèque rose et verte.
- Je me souviens de Kes, de Barry Hines, l'histoire d'un garçon qui élève un faucon.

2) Les quatre écrivains que je relirai encore et encore
- Barbara Kingsolver
- Amélie Nothomb
- Jonathan Coe
- Nancy Huston

3) Les auteurs que je ne lirai probablement plus jamais
- Marc Lévy
- Dan Brown

4) Les quatre premiers livres de ma liste à lire et à relire
- Fortune de France (tome 3), Robert Merle
- Les enfants du Sabbat, Anne Hébert
- Ronde de nuit, Sarah Waters
- Traité de balistique, Alexandre Bourbaki

Je ne relis que très rarement des livres, je n'ai pas de temps à perdre, il y en a tant de nouveaux à découvrir...

5) Les livres que je viens de finir
- Anne Hébert, Les chambres de bois
- Anne Hébert, Héloise
- Pascal Rabaté, Les petits ruisseaux (BD)
- Michel Tremblay, Les belles-soeurs

Comme vous pouvez le voir, je suis dans une passe québécoise à presque 100%. Il y a plusieurs autres livres que j'ai lu dernièrement : Mises à mort de Suzanne Myre, Doggy Bag (tome 3) de Philippe Djian, et je me fournis très régulièrement en bande-dessinée à la bibliothèque.

6) Les quatre livres que j'emporterai sur une île déserte
- Le baron perché, d'Italo Calvino
- Un été prodigue, de Barbara Kingsolver
- Vendredi ou la vie sauvage, de Michel Tournier

Je refile le bébé à Misty, Marmottte et Stella.

En écrivant ceci, j'écoute le dernier album de Rufus Wainwright, Release The Stars, extraordinaire album... (j'ai croisé Rufus ce midi sur Saint-Laurent !)

29 mai 2007

Au nom des cieux galvanisés

Pierre Lapointe au Cabaret-Théâtre du Vieux-Saint-Jean, Saint-Jean-sur-Richelieu, 27 mai 2007.
On peut dire ce que l'on veut de Pierre Lapointe : qu'il est baveux, arrogant, prétentieux, qu'il se prend pour quelqu'un d'autre, qu'il a un accent français trop forcé, qu'il fait de la pop trop... pop, ou qu'il a des textes incompréhensibles. On peut dire tout ça, mais on ne peut pas aller contre le fait que c'est un grand artiste. Un très grand, touchant, multidisplinaire, brillant, dynamique, drôle, incroyable artiste. Je ne mâche pas mes mots. Et je les mâche encore moins depuis que nous l'avons enfin vu en spectacle dimanche soir au Cabaret-Théâtre du Vieux-Saint-Jean (environ 45 minutes de route de Montréal). Alors que je l'écoute depuis plus de deux ans, ses chansons, de par l'interprétation qu'il en a faite, ont pris corps et sens pour moi ce soir là. Preuve que Pierre Lapointe est un grand interprète et une bête de scène. Au début timide et se cachant derrière son personnage sûr de lui, de son talent, de son charme, Pierre Lapointe est devenu au fur et à mesure plus naturel, et encore plus touchant. Tour à tour ado tourmenté et mal dans son corps et jeune homme sexy et hot, Pierre Lapointe joue sur toutes les ambiguités, pour le plus grand plaisir de ses fans... Il y avait des relents de «Patriiiiiiiiick» dans le concert de dimanche, allusion bien sûr à l'époque Patriiiiick Bruel, lorsque des centaines de jeunes filles en fleur hurlaient le prénom de leur chanteur préféré... Mais au delà de ce charme incontestable, Pierre Lapointe est non seulement un très bon musicien, très bien entouré (Josianne Hébert au piano et aux accordéons, Philippe B. aux guitares, Philippe Brault aux bruitages, contrebasse et basse électrique, et Guido del Fabbro au violon et bidouillages électroniques), mais aussi un excellent parolier, aux textes incroyablement bien construits, plus mûrs sur ce deuxième album.
Il a tout pour lui alors ce Pierre Lapointe ? Ce qui ne l'écarte pas de certaines erreurs, pour preuve «la pire version de "Au nom des cieux galvanisés" jamais entendue», impossible pour lui d'entonner le refrain sans éclater de rire... Un peu frustrant pour le spectateur, d'autant plus qu'il ne l'a pas reprise à la fin du spectacle, comme je l'aurais pensé. Mais c'est aussi ça le bonheur du live, de l'instantané, on se rend compte que l'artiste a lui aussi ses failles.
Sinon, pour ajouter encore un qualificatif à ceux déjà énoncés, Pierre Lapointe est un artiste généreux, n'hésitant pas à promettre une séance de signature à la fin du spectacle. Séance de signature agrémentée de prises de photos, toujours avec le sourire... Certaines spectatrices en étaient toutes émoustillées à la sortie de la salle.
Ça jasait aussi dans les toilettes, à l'entracte, du Pierre Lapointe par ci et du Pierre Lapointe par là...
Non, vraiment, quelqu'un qui ne laisse personne indifférent. Son succès en France est encore une fois une autre preuve de son grand talent...

Quelques articles sur Pierre Lapointe :
Dans Télérama (avec une très belle photo et des liens sur le coté droit à aller voir, dont trois chansons au piano)
Le site officiel de Pierre Lapointe
La fiche Wikipédia (avec d'autres liens à la fin)
Un clip sur Youtube (une de mes chansons préférées)

Ce soir, je n'écoute pas Pierre Lapointe, mais Patrick Watson, "vu" (plutôt entendu) hier soir sur Saint-Viateur, et que je verrai pour de vrai le 5 juillet lors du Festival de Jazz.