28 février 2006

Macadam Tribus et Fréquence Libre - Samedi 25 février 2006

J'ai finalement reconstitué au mieux le premier jet de ce compte rendu, qu'à cause d'une erreur de débutante, j'avais oublié d'enregistrer comme brouillon et qui s'est perdu dans les méandres de mon ordinateur...
Alors, comme promis, voici le compte rendu de ma soirée de samedi.

Je suis arrivée durant la dernière demi-heure de Macadam tribus. Il y a déjà foule et je reste debout.
L'émission Macadam tribus est toujours aussi intéressante, et elle brasse les sujets, c'est le moins que l'on puisse dire. On assiste tour à tour à une entrevue d'un graphologue (Doris Alfred Gauthier), à un poème déclamé sur la scène par son auteur, Tony Tremblay, à une toune du groupe Karkwa, déjà là pour l'occasion (le chanteur sera d'ailleurs interviewé par Jacques Bertrand, seulement pendant quatre minutes, il faut pas pousser non plus... puisqu'ils seront les stars de la soirée !), à une autre entrevue avec un collectif d'artistes, les Rita, qui ont installé une «chécheuse» géante et distribuent des chaussettes promotionnelles, et enfin à une analyse hilarante de la chanson Vivre la nuit, du groupe Nuance. Je ne connaissais pas cette chanson, mais je serais maintenant presque capable de la chanter !
Monique Giroux est déjà là, participant à l'analyse humoristique de cette chanson.

Une personne se lève et je me précipite pour prendre sa place au quatrième rang...

L'émission Fréquence libre peut commencer !
Le générique de l'émission, pour l'occasion, est troqué contre une improvisation de Karkwa, pas mal du tout.
Cette soirée est en fait un vrai concert, l'animatrice n'est là que pour présenter les artistes (qui se bousculent sur le côté), ou pour meubler les blancs avec ses touches d'humour habituelles. Ainsi elle s'inquiète d'Arielle Dombasle, qui chante dans le studio-théâtre, juste à côté : «Si quelqu'un pense que le son est trop fort et que ça couvre la voix d'Arielle, qu'il vienne nous le dire, et on baissera !». Mais visiblement, le spectacle est trop bien parti et personne n'a envie de baisser le son...
La foule s'amasse en arrière, et il paraît même qu'elle s'étendait jusqu'à la rue Sainte-Catherine au plus fort de la soirée.

Antoine Gratton ouvre le bal. Ce grand gaillard me fait penser à Pierre Lapointe (physiquement parlant), il vient s'asseoir derrière son orgue et présente deux chansons, avec une énergie intéressante, et tout plein de grimaces sur le visage qui montrent qu'il s'en donne à coeur joie.
Avant, il avait les cheveux longs, mais aujourd'hui, ça ressemble plutôt à ça.
Que préférez-vous :) ?

Après le jeune homme au T-Shirt blanc moulant, c'est un homme tout de noir vêtu qui s'avance sur la scène.
Thomas Hellman chante une chanson que je n'ai pas appréciée plus que ça. Pourtant, j'aime bien certaines chansons de son dernier album, L'appartement, comme cette Valse d'un soir. Mais là, c'est Foutez-moi la paix, et c'est un peu trop criard pour moi. Vous pouvez entendre une minute de chaque chanson de l'album de Thomas Hellman sur son site.

Puis c'est au tour de Marc Déry et de sa violonniste d'interpréter deux chansons. J'aime bien la chanson la plus connue qui porte le nom du dernier album de Marc Déry, À la figure. Bonne mélodie, jolies paroles. Mais là, j'ai l'impression d'entendre quelque chose de trop naïf, dans le genre aimons-nous les uns les autres, un peu trop de bons sentiments. Remarquez, il vaut mieux ça que quelque chose d'idiot. Idiot ça ne l'est pas, mais facile, un peu.

Une femme s'avance enfin sur scène, Catherine Durand. Elle nous joue l'une des chansons de son dernier album, Aujourd'hui (ou Souvenirs de toi, je ne sais plus, zut). Mais c'est avec une version de Mon grand cheval noir d'amour, de Stephen Faulkner, qu'elle semble plus à l'aise et présente.

Pascale Montpetit, comédienne de son état, était également invitée à chanter son plaisir coupable. Dans l'émission régulière de Fréquence libre, tous les jeudis, un artiste qui n'est pas de la chanson, vient parler de son plaisir coupable, souvent une chanson quétaine, mais que l'on a encore plaisir à réentendre (enfin, pas toujours). Là, elle interprète Comment te dire adieu, écrite par Serge Gainsbourg, et elle s'en sort très bien et avec beaucoup d'humour.

Puis c'est au tour de Jamil (allez voir la biographie, c'est très drôle), accompagné de son propre bassiste (caprice de star ?), qui nous raconte des histoires de cruise pathétiques sur Internet...Le «barde lubrique» a des paroles osées, qui soulèvent des fous rires dans le public.
J'ai oublié de mentionner l'équipe de Macadam tribus, qui s'est amusée à chanter une version toute personnelle de Paroles paroles, connue grâce à Dalida, et qui prenait là l'allure d'un discours politique humoristique grâce au talent de Philippe Lagüe dans le rôle de Paul Martin...
À 22h, c'est l'heure des informations, et pour moi d'aller se coucher. Je ne suis plus le fil de la soirée, je suis trop fatiguée. Dommage.
Quand je m'éclipse, c'est Béatrice Bonifassi (Les triplettes de Belleville) qui s'exécute. Je fais un dernier tour parmi la foule, histoire de voir quel genre de personnes est là (très diversifié !) et je repars, avec toute cette belle musique en tête.

J'ai quand même loupé Yann Perreau (zut !), Marie-Élaine Thibert, Anne Dorval pour un autre plaisir coupable, et Sylvain Cormier (chroniqueur au journal Le Devoir et à l'émission Fréquence libre aussi) qui a interprété une chanson de Johnny Halliday !
Mes commentaires peuvent sembler mitigés - ils n'engagent que moi - mais ce que je retiens surtout de cette soirée, et que je veux souligner, c'est l'énergie de toute l'équipe de Fréquence libre, et Monique Giroux en tête, pour organiser ce genre de spectacle ; cette connivence entre tous les artistes et avec l'animatrice, le talent du groupe Karkwa, qui a appris les chansons de tout le monde pour l'occasion. J'ai eu l'impression d'assister à quelque chose d'important pour la scène musicale québécoise, et on en veut encore des moments comme ça ! À quand le prochain spectacle ?
Le monde de la radio est toujours également passionnant, on peut observer comment les animateurs et techniciens sont organisés, avec leurs compteurs, leurs signes, leur énergie, bref, du grand art.

Je vous offre en prime le commentaire de Jade Bérubé, dans la Presse.

[...] Il fallait s'y attendre, une mer de spectateurs en liesse y règne déjà. Les amateurs de musique ont non seulement rempli le parterre mais se sont assis sur les rampes ou ont grimpé sur les structures. Collés sur la porte de la rue Sainte-Catherine, plusieurs sautillent afin d'y voir quelque chose. Sur scène, l'animatrice Monique Giroux danse sur les accords de Marc Déry. Je me faufile juste à temps pour une interprétation réjouissante de You Are the Sunshine of My Life par Thomas Hellman et Anne Dorval, accompagnés du jeune groupe de l'heure, Karkwa. Hellman étreint ensuite son banjo pour chanter la pomme aux filles de Montréal. Le degré de jubilation de la foule monte d'un cran lorsque le critique Sylvain Cormier monte courageusement sur scène chanter du Johnny Hallyday, arborant le chandail de son idole. Ravi, le public voit ensuite arriver Jamil, qui interprète les 32 couplets des Moitiés avec nulle autre que Marie-Élaine Thibert. Devant un public inhabituel pour l'ancienne académicienne, Thibert se permet une désinvolture surprenante. Le duo étonne et c'est tant mieux. Yann Perreau poursuit avec On m'a oublié, de Richard Desjardins, et Grande Brune, un texte d'Arthur H. Monique Giroux est déchaînée. Nous aussi.

Jade Bérubé
La Presse
Collaboration spéciale
En mettant ce texte à jour, j'écoute : Yann Perreau ~ Nucléaire (2005)

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