17 juin 2008

Cycle Siri Hustvedt

Siri Hustvedt est une écrivaine américaine née le 19 février 1955 à Northfield (État du Minnesota), aux États-Unis, de parents immigrés norvégiens.
Poétesse, essayiste et romancière reconnue, elle est diplômée (PhD) en Littérature Anglaise de l'Université de Columbia (New York).
Le 23 février 1981, Siri Hustvedt se rend à une séance de lecture de poésie, à laquelle assiste aussi Paul Auster. Le coup de foudre est réciproque, elle épousera l'écrivain l'année suivante. Ils vivent depuis à Brooklyn, New York, et ont une fille, Sophie.
Ses œuvres sont traduites dans 16 pays à ce jour. En France les écrits de Siri Hustvedt sont traduits par Christine Le Bœuf et publiés chez Actes Sud. (Source : Wikipédia)

J'ai profité de mon voyage pour me lancer avec ferveur dans les romans de Siri Hustvedt, que je ne connaissais que comme la femme de Paul Auster, mon idole de la fin du lycée et des années fac.
J'ai commencé avec Tout ce que j'aimais, l'un de ses plus récents livres, paru en 2003.
Comme je le disais dans mon précédent billet, j'ai beaucoup apprécié l'atmosphère artistique et les discussions un peu intellos entre les protagonistes. Les descriptions de New York sont magiques, mais cela n'étonne guère, quand on a lu les bouquins de Paul Auster. La ville devient un personnage à part entière.
Le côté dramatique survenant dans la deuxième partie, j'ai eu peur d'être entraînée sur une pente un peu trop larmoyante, mais il n'en fut rien. J'ai partagé les joies et les immenses peines des différents personnages, autant que j'ai apprécié les subtiles descriptions émotionnelles et l'émouvante amitié qui lie les personnages principaux de cette histoire.


Dans Les yeux bandés, paru en 1993, on suit la transformation et la recherche identitaire de la narratrice, à travers quatre chapitres distincts mais néanmoins reliés les uns aux autres. Les personnages sont mystérieux, inaccessibles pour certains, tous en quête d'identité. D'ailleurs, le prénom de la narratrice, Iris, n'est-il pas l'anagramme de Siri ?
Encore une fois New York est omniprésente, d'ailleurs c'était amusant de retrouver les personnages dans un restaurant dans lequel je suis allée lors de mon unique visite de New York (Tom's restaurant) !
On se retrouve parfois dans des situations malsaines, qui nous mettent mal à l'aise. Siri Hustvedt veut montrer le bien et le mal que chaque être porte en lui et elle le fait ici de façon très accomplie.

Cet aspect est encore plus magistral dans le troisième livre de Siri Hustvedt, paru en 1996, et que je viens de finir, L'envoûtement de Lily Dahl, dans lequel Lily, jeune femme de 19 ans découvre la vie au travers d'expériences amoureuses, artistiques (l'art, toujours présent) et parfois même mystiques ou ésotériques. L'histoire se déroule cette fois-ci dans une petite ville du Minnesota (Etat dans lequel est née Siri Hustvedt), où tout le monde connaît tout le monde et où chacun se méfie de "l'étranger", de "l'anormal", comme Édouard, le peintre juif new-yorkais, ou Dick et Franck, les jumeaux toujours sales. Si New York n'est plus l'un des personnages centraux cette fois-ci, on retrouve la ville à travers le personnage d'Edouard et aussi par Mabel, la vieille dame amie de Lily, qui rappelle d'ailleurs à celle-ci, dans les dernières pages du livre, que «New York est la plus belle ville du monde et la pire des villes».
Quand le mystère laissera la place à la folie à Webster, les dénouements se succèderont pour Lily, Mabel, sa grande amie, et Ed, le peintre.


Siri Hustvedt vient tout juste de sortir son nouvel ouvrage, Élégie pour un américain, paru encore une fois aux Éditions Actes Sud. J'ai eu la joie de le recevoir pour mon anniversaire (ainsi que le dernier de Nancy Huston, L'espèce fabulatrice, youpi) donc il complètera ainsi le cycle Siri Hustvedt que j'ai entamé il y a un mois.

Article sur Élégie pour un américain

Article sur L'envoûtement de Lily Dahl
Article concernant Tout ce que j'aimais

Œuvres de Siri Hustvedt :
  • Reading to You (Lire pour toi) 1983
  • Les Yeux bandés (The Blindfold) 1992, trad. française 1996
  • L'Envoûtement de Lily Dahl (The Enchantment of Lily Dahl) 1996, trad. française 1999
  • Tout ce que j'aimais (What I Loved) 2003, trad. française
  • Les Mystères du rectangle: Essais sur la peinture (Mysteries of the Rectangle: Essays on Painting) 2005, trad. française 2006
  • A Plea for Eros 2006
  • Elégie pour un Américain 2007 (2008 en français)

6 commentaires:

m a dit...

Alors, de retour? :) Je dois lire le nouveau Siri, c'est dans ma liste de lectures. Mais les autres, je les ai lus: Les yeux bandés, L'envoutement et évidemment, Tout ce que j'aimais. Cette auteure est certainement devenue une de mes préférées. Son livre sur l'art m'intéresse aussi, il est très beau, je l'ai vu plusieurs fois en librairie. Je crois éventuellement me le procurer. Merci pour ce texte sur elle, toujours agréable à lire et bien commenté, intelligemment. Je m'ennuyais de te lire! :)

Lætitia Le Clech a dit...

@ Moi : Merci pour ton commentaire très gentil !
Je trouve que Siri Hustvedt parle en effet très bien de l'art. Son livre sur le sujet doit donc être passionnant !
Pour ma part, elle n'a pas détrôné Nancy Huston dans mon palmarès, mais elle n'en est pas très loin, disons dans mon top 5...

anne-marie a dit...

Faudra que je lise autre chose d'elle que Tout ce que j'aimais, mais je ne peux pas dire qu'elle m'ait autant marquée... Même si sa façon de parler de l'art et des oeuvres m'impressionne particulièrement. Je commence à trouver, vers les dernières pages du livre, que les événement traînent en longueur et que ça se répète dans la suite des événements. En même temps, il y a quelque chose là-dedans qui me dit que ce n'est pas si loin de la vie. N'empêche, cette fascination pour le mensonge ne quitte pas mes pensées...
En tous cas, c'est certain que Hustvedt ne détrône pas Huston. Et, vous vous en douterez... Duras non plus!
Ha! Maggie!

angelita a dit...

Ben hier 22 juin sur France Inter dans l'émission "la librairie internationale", elle était tout à l'honneur..Je ne vais pas tarder à découvrir cette auteure que je ne connaissais pas...

Anonyme a dit...

Je viens de terminer ce roman que j'ai eu du mal à lâcher tellement l'écriture y est envoutante! J'ai rarement été autant gagnée par l'émotion qui se dégage du livre: l'art, la perte, la mémoire, la solitude, l'amour, l'identité...c'est extrêmement riche ,sensible voire lyrique et en même temps la narration est très prenante. Le genre de livre qu'on referme avec regret et qu' on a envie que son entourage lise à son tour! TRès bonne lecture

Lætitia Le Clech a dit...

Merci pour votre commentaire ! Bonnes lectures à vous aussi !