10 juin 2006

Camille, Yann Perreau ~ 9 juin 2006 au Métropolis

Camille



L'année dernière, suite au concert de Camille au Spectrum, lors de ces mêmes Francofolies, j'avais écrit sur le site du journal Voir (je n'avais pas encore ouvert ce lieu de partage culturel...) un texte, tout de suite en rentrant chez moi après le concert. J'avais été subjuguée par la performance de l'artiste. Aujourd'hui je suis flemmarde, je vous fais un copier-coller :

Délicieuse Camille
J'ai découvert Camille avec son album Le fil. Un fil qui prend sur ce disque la tonalité du si, et qui se déroule ou se tend tout au long de chansons durant lesquelles la voix de la chanteuse se tord, se distend, part dans tous les sens, nous émeut et nous fait rire. Je reviens ce soir du spectacle de Camille au Spectrum. L'album m'avait intriguée, étonnée, le concert m'a subjuguée. Camille est définitivement chez elle sur scène, et incarne une espèce de douce folie qui nous entraîne avec elle. Elle saute, tourbillonne, échantillonne sa voix, se joue de toutes les formalités. Une belle complicité avec ses (seulement) deux musiciens, multi-instrumentistes, puisque nous voyons défiler piano, basse, contrebasse, percussions, accordéon, et de nombreux jeux de bouche auxquels Camille participe allègrement. Alternant tantôt des chansons drôles (ou ironiques) comme Les ex pour laquelle camille a osé faire monter sur scène quatre hommes de la salle pour les faire danser pour son pianiste Matthew, qui se cherche apparemment un chum, ou touchante comme Pâle septembre, un clin d'oeil à Fiona Apple, personnellement ma chanson préférée du Fil. Avec beaucoup d'humour, de tendresse, d'humilité, Camille a su conquérir son public. La majorité des gens présents au Spectrum ce soir étaient là pour Dobacaracol. Ils n'ont eu d'yeux que pour Camille durant tout son spectacle. Un rappel final et une presque ovation ont confirmé ce sentiment que les personnes présentes ce soir et qui ne connaissaient pas Camille ont eu une belle surprise. Elle-même, très touchée, a souhaité que la France donne la chance à de nouveaux artistes québécois de se produire dans l'hexagone, tout comme les Francos lui ont offert le Spectrum... Je suis partie tout de suite après la prestation de Camille, voulant garder pour la fin de ma nuit cette impression aérienne d'avoir vu quelque chose de magnifique. Vous savez, quand un artiste vous touche à ce point que vous avez envie de lui dire, de lui parler, de le revoir...
Cette année, je n'ai presque rien à rajouter, parce que le spectacle était quasiment le même. Il n'y a pas eu d'effet de surprise donc, puisque j'avais eu toute une année pour découvrir plus encore la demoiselle, et que cette dernière a aussi eu toute une année pour faire amplement parler d'elle (et récolter aussi au passage divers prix et récompenses). Le plaisir des deux côtés de la scène était intact, cette fois on voyait qu'elle avait un vrai public ici, et elle a pris encore un peu plus ses aises pour pousser son personnage encore plus loin. Les deux musiciens, Martin Gamet et Matthew Ker, étaient les mêmes que l'an passé.
Quelques ajouts au niveau du décor (le voile blanc), mais sinon, toujours une petite projection en arrière, le fil qui passe en avant de la scène, et le si qui flotte en arrière-son.
Une petite adaptation de Janine, avec un Yann Perreau en camisole qui a chanté : «Pourquoi tu m'appelles Charest alors que je m'appelle charrue ?»...
Les ex ont été représentés cette année par deux hommes, Jean Coutu et Jean Coutu («Moi mon ex au Québec, c'est Jean Coutu !»), qui ont dansé pour Camille, essayant désespérement de se faire remarquer de la belle sans grand succès... Moment rigolo.
La seule différence importante (et décevante) a été la salle. Le Métropolis, décidément, est une salle où le son semble être difficile à régler...
Les basses saturaient, les paroles étaient inaudibles, la voix était souvent voilée par les autres instruments. Parfois il était difficile de distinguer les différentes couches instrumentales.
Le Métropolis est vraiment un très mauvais choix de salle pour ce genre de spectacles. Comme j'ai regretté le Spectrum de l'année dernière !
C'est pour moi un aspect important et qui me fâche s'il n'est pas satisfait.
Camille repartait le lendemain pour les États-Unis, où elle jouait, avec ses deux acolytes, à Los Angeles, entre autres.
Yann Perreau
J'avais vu Yann Perreau l'été dernier à un spectacle gratuit à l'Assomption. Malheureusement, il passait en dernier, tard, et il a fallu se farcir Dumas (pa-pa-pa-pa-pa pa-pa-pa !!!) juste avant (désolée pour les fans de Dumas, je ne venais pas pour lui). Bref, nous avions juste pu entrapercevoir la performance de Yann Perreau, qui a ce moment là, n'avait pas encore présenté son spectacle Nucléaire au Club Soda. Quelques mois plus tard, on pouvait lire dans les journaux que Yann Perreau était une «bête de scène», «charismatique», «intense».
Je pensais alors qu'il faudrait que je vérifie cela le plus vite possible, d'autant plus que je m'étais alors procuré son album, Nucléaire, et que je l'aimais beaucoup.
J'avais aussi pu voir Yann Perreau il y a deux ans avec la troupe de cirque contemporain Les 7 doigts de la main. Il y chantait et faisait déjà preuve d'un grand dynamisme et d'une grande ouverture d'esprit.
Mes amis québécois m'ont raconté un peu son histoire, depuis Doc et les chirurgiens, période durant laquelle Yann Perreau a parfois été comparé à Jim Morrison, et où les performances scéniques du jeune homme (18 ans) avaient déjà été remarquées. Puis le groupe s'est séparé, Yann Perreau a voyagé, est devenu un artiste multidisciplinaire (théâtre, marionnettes, chanson...) et pour la suite vous pouvez lire tout ça ici.
J'attendais donc sa prestation aux Francos cette année avec enthousiasme, et je n'ai pas été déçue. Il est impressionnant, parce qu'il bouge bien, parce qu'il chante bien, parce qu'il fait preuve à la fois d'humilité et de prétention (je dirais plus qu'il est très sûr de lui) dans sa façon d'être : humilité en se présentant, en ne faisant pas comme si tout le monde le connaissait, en remerciant beaucoup ; prétention ou grande assurance en étant très conscient de son succès, de son déhanché et de ses muscles...hihi.
Bref ce n'est pas dérangeant, on a eu droit à un spectacle plein de testostérone, hyper dynamique, qui s'est terminé sur des touches techno entraînantes (de la techno joué par de vrais instruments). On aurait dit que Yann Perreau allait fermer le Métropolis... Mais tout a une fin et c'est avec des images et des sons pleins la tête que je suis sortie de là avec mes amis, contente d'avoir vu ces deux jeunes artistes qui n'ont pas fini de faire parler d'eux.
Plus d'infos sur Yann Perreau :
http://www.yannperreau.com/

Bon, pour Yann Perreau, je n'ai pas beaucoup d'images car on s'était un peu éloigné, et sans flash, c'est un peu flou, beaucoup même ! On dirait l'homme sans visage...:-)


En ce moment, j'écoute : mon I-Pod (en ce moment Yo-Yo Ma), dans lequel se trouvent la majorité de mes CD, qui eux sont rangés dans des boîtes pour cause de déménagement...

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Je ne connais pas du tout Camille, ni Yann Perreau.

Par quoi tu me conseilles de commencer, pour les découvrir?

Lætitia Le Clech a dit...

Les deux artistes n'ont pas une discographie énorme, alors ça limite les choix :-) !
Étant donné ce que j'ai pu cerner de tes goûts (...) je crois que pour Camille, tu devrais commencer par son premier album, qui s'appelle Le Sac des filles. Son deuxième, Le Fil, est extrêmement intéressant mais plus difficile d'accès (quand on ne connait pas). Le Sac des filles est plus pop.
Sur son site web, je crois que l'on peut écouter quelques pièces...http://www.camille-lefil.com/

Pour Yann Perreau, je ne connais que son deuxième album solo, Nucléaire, et j'aime beaucoup. C'est assez rock quand même. Mais le mieux, c'est de le voir en show. Il a un sens du rythme et un déhanché auquel personne ne résiste (enfin presque personne)... Vu qu'il est québécois, il passera sûrement en concert dans le coin encore et encore. Parfois un show en extérieur, gratuit, permet de découvrir un ou des artistes intéressants ! À surveiller donc les spectacles en plein air dans les environs de Montréal...

Lætitia Le Clech a dit...

Petite mise à jour : je me suis achetée le premier album de Yann Perreau, Western Romance, et il est vraiment superbe aussi !