09 mai 2007

Doggy Bag

Doggy Bag, de Philippe Djian, Éditions Juillard.

Je viens de finir le troisième tome de Doggy Bag de Philippe Djian. C'est une histoire un peu insignifiante et malgré cela, j'en poursuis la lecture et attend la sortie du prochain tome. Non pas avec impatience, tout de même, mais avec une petite pointe de curiosité malsaine, de celle que l'on éprouve parfois quand on regarde une émission de télé "honteuse" («C'est pour l'intérêt sociologique de la chose») ou que l'on lit Voici...
Le style ressemble à du Djian qui se serait assagi. J'ai connu ses premières oeuvres : 37,2° le matin, Zone érogène, Bleu comme l'enfer, Sotos, et à l'époque, j'étais mal à l'aise avec cette écriture, j'étais jeune et pure et naïve...;-), mais je dévorais tout de même les ouvrages que mon ami François (immense fan de Djian à l'époque) me prêtait.
Aujourd'hui, avec Doggy Bag, j'en attendais plus : plus de trash, plus de sexe, plus de trahisons. Faut croire que j'ai vieilli. S'il respecte à fond les règles de la série TV, nous laissant en suspens de tome en tome, jonglant entre les divers personnages et leurs petites intrigues politico-sexuelles, j'en attendais plus de ce genre : certains considérations des personnages me laissent perplexes, le style me semble parfois un peu à côté de la plaque.
Certains aspects me font penser à des séries télévisées qui ont eu une certain succès ces derniers temps : Six Feet Under entre autres (dont Djian est un grand fan)... Mais Doggy Bag n'a pas la profondeur de celle-ci et ne nous émeut pas. Tout du moins, en ce qui me concerne...
Alors pourquoi je poursuis la lecture de cette saga familiale digne de Dallas ? Parce que d'une part, je trouve un vrai intérêt dans l'exercice consistant à ÉCRIRE une série sous la même forme qu'une série télévisée. Le projet avait parait-il été commandité par Jacques Audiard, qui souhaitait le réaliser en série télévisée. Malheureusement, il semblerait que les producteurs se soient retirés de l'affaire. C'est pourquoi Philippe Djian a finalement décidé d'écrire plus qu'un pilote : une série entière, avec toutes ses saisons (ici 6 jusqu'en 2008).
Et parce que malgré tout, j'ai envie de voir ce que vont devenir les deux frères héros de cette histoire, l'un compulsif sexuel, l'autre un peu perdu dans un mariage tissé dans le mensonge, de leur mère qui en voulant assouvir sa frustration sexuelle se retrouve embarquée par un malade, de leur père qui veut reconquérir le coeur de la précédente, de tous ces gens bizarres qui peuplent l'univers de cette histoire, sur fond de scandales politique et écologique (on se croirait à La Nouvelle-Orléans après le passage de Katrina).
Ça ne ressemble tellement pas à notre vie, c'est peut-être ça qui fait que ça nous intéresse...

Au moment où j'écris cela, je suis en train d'écouter Coco Rosie et cette sublime chanson, Beautiful Boyz (avec la voix d'Anthony, de Anthony and the Johnsons), de l'album Noah's Ark.

3 commentaires:

Alcib a dit...

Juste un petit mot pour te dire que je suis passé.
Mais Dijan, il m'a suffi de lire l'un de ses romans, il y a un demi-siècle ; je n'ai plus eu envie d'en lire un deuxième. Il m'a toutefois moins frustré que Beigbeder à qui je réclamerai le remboursement du seul de ses romans que j'aie acheté...

Lætitia Le Clech a dit...

Ahahah ! :-)

Anonyme a dit...

L'idée m'avait alléché. Le 1er épisode m'a paru digne d'une mer d'huile. Bien plat. Non ?