01 juillet 2007

Le voyage de Sahar

Fermez les yeux et écoutez la musique. Fermez les yeux et imaginez un voyage, un paysage apaisant, ondulant. Imaginez un désert. Oui, un désert est approprié lorsque l'on écoute Anouar Brahem.
Son dernier album, Le voyage de Sahar, nous emmène dans des contrées lointaines. Le nom de cet album évoque immanquablement le Sahara, l'origine d'Anouar Brahem, tunisienne, et son instrument, l'oud.
C'est dans le cadre du Festival international de jazz de Montréal que nous avons vu le groupe d'Anouar Brahem, composé également de François Couturier au piano et de Jean-Louis Matinier à l'accordéon. Dans un théâtre Maisonneuve (Place des Arts) comble, le trio a enchanté son public pendant 1h30.
Je ne connaissais Anouar Brahem que par son album Le pas du chat noir, et par l'album qu'il a réalisé avec l'excellent Keith Jarrett (qui d'ailleurs jouait hier soir juste après Anouar Brahem, dans la salle Wilfrid Pelletier, où je l'avais vu il y a 3 ans :-) Madar.

Petit retour sur une bio exemplaire (merci Wikipédia !) :

À l'âge de 10 ans, il rejoint le Conservatoire national de musique de Tunis et commence à jouer dans des orchestres à l'âge de 15 ans. Joueur d'oud, il compose pour son instrument et diverses formations (en particulier du jazz). En 1981, il s'installe pour 4 ans à Paris, période pendant laquelle il collabore avec Maurice Béjart et compose de nombreuses œuvres originales, notamment pour le cinéma tunisien.

Entre 1985 et 1990, de retour en Tunisie, il poursuit son travail de composition et, par de nombreux concerts, acquiert une notoriété publique. En 1987, il se voit confier la direction de l'Ensemble musical de la ville de Tunis et, en 1988, il ouvre le Festival de Carthage avec Leilatou tayer. Tunis Hebdo écrira : « Si nous devions élire le musicien des années 80, nous choisirions sans hésiter Anouar Brahem ». En 1990, il s'envole pour une tournée aux États-Unis et au Canada et, en 1992, il est appelé à concevoir et à participer activement à la création du Centre des musiques arabes et méditerranéennes au Palais Ennajma Ezzahra du baron d'Erlanger à Sidi Bou Saïd.

Outre ses propres albums, il écrit aussi des musiques de films et fait partie, avec le libanais Rabih Abou-Khalil, de ce courant de la musique contemporaine qui réunit musique arabe et occidentale. Ce « maître enchanteur » qui crée « une musique à la fois totalement ancrée dans une culture ancestrale hautement sophistiquée et éminemment contemporaine dans son ambition universaliste » a joué et enregistré avec de grands noms du jazz contemporain tels que Jan Garbarek, John Surman, Jean-Louis Matinier ou Richard Galliano.

Anouar Brahem s'écoute en sirotant un thé (à la menthe de préférence), en se reposant, en lisant un bon bouquin ou en recevant un bon massage... C'est doux, feutré, sautillant parfois, jamais agressif.
Les musiciens, sur scène, se regardent beaucoup, communiquent avec leurs instruments, comme dans une discussion, le piano accompagne l'oud (dont Brahem se sert comme d'une guitare), et l'accordéon répond à ce même oud dans des solos magnifiques (et très applaudis), où l'instrument se rapproche de l'orgue par les sonorités qui en sortent, comme de longues lamentations. Les passages à l'accordéon de Jean-Louis Matinier ont été les meilleurs moments du spectacle. Mais l'ensemble vaut le détour car le trio fonctionne très bien, dans la connivence et l'excellence musicale.


2 commentaires:

Alcib a dit...

Merci ! J'adore ce genre de musique que l'on peut écouter en relaxant, pour relaxer et même pour travailler.

Anonyme a dit...

anouar is greattttttttttttt