07 juillet 2007

La consécration de Patrick Watson


The Besnard Lakes et Patrick Watson au Métropolis, 5 juillet 2007

La soirée a mal commencé... Le Métropolis, bondé, nous avait repoussé dans ses tréfonds, où l'absence de chaises et de tabourets nous a obligé à nous appuyer sur une rembarde en métal. Au fur et à mesure qu'elle se remplissait, la salle devenait assourdissante, le brouhaha incessant résonnait et nous empêchait même d'écouter attentivement la première partie qui venait de débuter : The Besnard Lakes, que je ne connaissais pas, un groupe de Montréal assez intéressant mais que nous n'avons pas pu apprécier tant les gens n'avaient aucun considération pour la musique qui se jouait devant eux. Bon Dieu, quand on va voir un concert, y-va-t-on pour la musique ou pour discuter avec ses amis ? Je crois que les gens n'ont plus de respect pour la musique, et ne vont plus voir un concert dans le même état d'esprit qu'avant. De plus, des salles comme le Métropolis, pour des concerts proposés par Spectra, ne sont pas là pour favoriser ce respect de la musique (passage incessant des serveurs, accoustique médiocre, places assises limitées). Il n'y avait qu'à voir le monde présent lors de ce spectacle, très certainement au delà de la capacité autorisée par les services incendie de la ville : impossible de se placer correctement pour avoir une bonne vue et/ou un bon son, alors les deux à la fois, imaginez !
Le spectacle de Patrick Watson arrivait à grand pas et nous étions d'accord que, si cela devenait trop insupportable, nous partirions... même à grands regrets... Nous souhaitions le voir, mais le voir dans de bonnes conditions si possible.

Mais là, il s'est passé un truc incroyable : la foule en délire, qui nous gênait au départ, s'est mise à vibrer d'une même énergie. Nous étions tous là POUR Patrick Watson et nous étions si nombreux que c'en était hallucinant. Personne ne s'attendait à un tel enthousiasme, pas même Patrick Watson lui-même. Nous nous sommes laissées porter par l'enthousiasme général et le spectacle a véritablement commencé. La mise en scène nous a réservé de belles trouvailles, trop rares de nos jours dans des concerts rock, comme ces spots qui tombent du ciel et illuminent la scène au moment où la chanson se déchaîne. Le clou du spectacle a été sans conteste le moment où Patrick Watson, armé d'une lampe frontale, est descendu dans le public avec son guitariste pour chanter The Man Under the Sea sans amplification. Au moment du refrain, tous les musiciens étaient remontés sur scène et ont remis le courant pour quelques secondes, puis retour dans le public, tout ça dans une salle complètement noire... L'ensemble d'instruments à vent a eu ici un rôle majeur et a été fortement applaudi. Les musiciens et chanteurs ont d'ailleurs tous été parfaits, usant d'ingéniosité avec leurs instruments (des ballons qu'on dégonfle sur les cordes d'une guitare, il fallait y penser!), avec une belle surprise en la personne de Lhasa, pour un duo avec Patrick Watson.
Un autre moment important a été la reprise en version disco de The Great Escape, il fallait y penser à ça aussi et le public a embarqué avec joie, chantant le talalatatanana en choeur. Patrick Watson a eu une idée de génie !

Le public n'en finissait plus de rappeler le chanteur et son groupe, qui, lui, devait partir au Club Soda pas très loin pour jouer avec The Cinematic Orchestra (Si vous n'avez pas encore écouté l'album de ces derniers, Ma fleur, auquel le montréalais participe, je vous invite à le faire de toute urgence...). Généreux, nous avons eu droit à deux ou trois rappels (ça m'échappe) puis l'auteur-compositeur s'est éclipsé avec sa bière (indispensable bière sur le piano...), sa clope au bec, ses musiciens, ses blagues douteuses sur les francophones (petit bémol à ce niveau là, il aurait pu se forcer un peu à parler plus en français - il est parfaitement bilingue - on est à Montréal, bordel !) et son chapeau de magicien de la musique. À suivre... de très près. Patrick Watson est l'un des meilleurs ambassadeurs de la musique dite "montréalaise", mélange de genres et d'émotions, pour le plaisir des yeux, des oreilles, et du coeur.

PS : J'avais parlé du disque de Patrick Watson ici.

2 commentaires:

Myriam ou Vincent a dit...

La joie des spectacles au Festival de Jazz et aux Francofolies: à la chaîne. Je sais ce que c'est les premières de spectacles, au lieu de profiter de l'opportunité de découvrir un bon groupe, nouveau de surcroît, on hurle à tue-tête notre dernière fin de semaine et on passe à côté de trucs parfois très intéressants. Je ne sais pas si c'est typiquement nord-américain, mais à chaque fois la première partie est réellement enterrée. C'est triste. Au moins Patrick Watson était bon et tu as pu apprécier! Il est très talentueux en effet, mais j'avoue que ça me déçoit de savoir qu'il n'a même pas parlé en français, il vient de Mtl quand même. plein d'artistes de partout ailleurs font l'effort de dire une petite phrase en français, c'est pas compliqué... enfin! en espérant que tu ai d'autres shows moins turbulents en première partie! ;0)

Lætitia Le Clech a dit...

Il a parlé un peu français mais pas beaucoup, et surtout parce que quelqu'un dans la salle lui a demandé...
Je crois que les autres shows que je vais voir n'ont pas de première partie...comme ça, ça règle le problème !