28 février 2006

Macadam Tribus et Fréquence Libre - Samedi 25 février 2006

J'ai finalement reconstitué au mieux le premier jet de ce compte rendu, qu'à cause d'une erreur de débutante, j'avais oublié d'enregistrer comme brouillon et qui s'est perdu dans les méandres de mon ordinateur...
Alors, comme promis, voici le compte rendu de ma soirée de samedi.

Je suis arrivée durant la dernière demi-heure de Macadam tribus. Il y a déjà foule et je reste debout.
L'émission Macadam tribus est toujours aussi intéressante, et elle brasse les sujets, c'est le moins que l'on puisse dire. On assiste tour à tour à une entrevue d'un graphologue (Doris Alfred Gauthier), à un poème déclamé sur la scène par son auteur, Tony Tremblay, à une toune du groupe Karkwa, déjà là pour l'occasion (le chanteur sera d'ailleurs interviewé par Jacques Bertrand, seulement pendant quatre minutes, il faut pas pousser non plus... puisqu'ils seront les stars de la soirée !), à une autre entrevue avec un collectif d'artistes, les Rita, qui ont installé une «chécheuse» géante et distribuent des chaussettes promotionnelles, et enfin à une analyse hilarante de la chanson Vivre la nuit, du groupe Nuance. Je ne connaissais pas cette chanson, mais je serais maintenant presque capable de la chanter !
Monique Giroux est déjà là, participant à l'analyse humoristique de cette chanson.

Une personne se lève et je me précipite pour prendre sa place au quatrième rang...

L'émission Fréquence libre peut commencer !
Le générique de l'émission, pour l'occasion, est troqué contre une improvisation de Karkwa, pas mal du tout.
Cette soirée est en fait un vrai concert, l'animatrice n'est là que pour présenter les artistes (qui se bousculent sur le côté), ou pour meubler les blancs avec ses touches d'humour habituelles. Ainsi elle s'inquiète d'Arielle Dombasle, qui chante dans le studio-théâtre, juste à côté : «Si quelqu'un pense que le son est trop fort et que ça couvre la voix d'Arielle, qu'il vienne nous le dire, et on baissera !». Mais visiblement, le spectacle est trop bien parti et personne n'a envie de baisser le son...
La foule s'amasse en arrière, et il paraît même qu'elle s'étendait jusqu'à la rue Sainte-Catherine au plus fort de la soirée.

Antoine Gratton ouvre le bal. Ce grand gaillard me fait penser à Pierre Lapointe (physiquement parlant), il vient s'asseoir derrière son orgue et présente deux chansons, avec une énergie intéressante, et tout plein de grimaces sur le visage qui montrent qu'il s'en donne à coeur joie.
Avant, il avait les cheveux longs, mais aujourd'hui, ça ressemble plutôt à ça.
Que préférez-vous :) ?

Après le jeune homme au T-Shirt blanc moulant, c'est un homme tout de noir vêtu qui s'avance sur la scène.
Thomas Hellman chante une chanson que je n'ai pas appréciée plus que ça. Pourtant, j'aime bien certaines chansons de son dernier album, L'appartement, comme cette Valse d'un soir. Mais là, c'est Foutez-moi la paix, et c'est un peu trop criard pour moi. Vous pouvez entendre une minute de chaque chanson de l'album de Thomas Hellman sur son site.

Puis c'est au tour de Marc Déry et de sa violonniste d'interpréter deux chansons. J'aime bien la chanson la plus connue qui porte le nom du dernier album de Marc Déry, À la figure. Bonne mélodie, jolies paroles. Mais là, j'ai l'impression d'entendre quelque chose de trop naïf, dans le genre aimons-nous les uns les autres, un peu trop de bons sentiments. Remarquez, il vaut mieux ça que quelque chose d'idiot. Idiot ça ne l'est pas, mais facile, un peu.

Une femme s'avance enfin sur scène, Catherine Durand. Elle nous joue l'une des chansons de son dernier album, Aujourd'hui (ou Souvenirs de toi, je ne sais plus, zut). Mais c'est avec une version de Mon grand cheval noir d'amour, de Stephen Faulkner, qu'elle semble plus à l'aise et présente.

Pascale Montpetit, comédienne de son état, était également invitée à chanter son plaisir coupable. Dans l'émission régulière de Fréquence libre, tous les jeudis, un artiste qui n'est pas de la chanson, vient parler de son plaisir coupable, souvent une chanson quétaine, mais que l'on a encore plaisir à réentendre (enfin, pas toujours). Là, elle interprète Comment te dire adieu, écrite par Serge Gainsbourg, et elle s'en sort très bien et avec beaucoup d'humour.

Puis c'est au tour de Jamil (allez voir la biographie, c'est très drôle), accompagné de son propre bassiste (caprice de star ?), qui nous raconte des histoires de cruise pathétiques sur Internet...Le «barde lubrique» a des paroles osées, qui soulèvent des fous rires dans le public.
J'ai oublié de mentionner l'équipe de Macadam tribus, qui s'est amusée à chanter une version toute personnelle de Paroles paroles, connue grâce à Dalida, et qui prenait là l'allure d'un discours politique humoristique grâce au talent de Philippe Lagüe dans le rôle de Paul Martin...
À 22h, c'est l'heure des informations, et pour moi d'aller se coucher. Je ne suis plus le fil de la soirée, je suis trop fatiguée. Dommage.
Quand je m'éclipse, c'est Béatrice Bonifassi (Les triplettes de Belleville) qui s'exécute. Je fais un dernier tour parmi la foule, histoire de voir quel genre de personnes est là (très diversifié !) et je repars, avec toute cette belle musique en tête.

J'ai quand même loupé Yann Perreau (zut !), Marie-Élaine Thibert, Anne Dorval pour un autre plaisir coupable, et Sylvain Cormier (chroniqueur au journal Le Devoir et à l'émission Fréquence libre aussi) qui a interprété une chanson de Johnny Halliday !
Mes commentaires peuvent sembler mitigés - ils n'engagent que moi - mais ce que je retiens surtout de cette soirée, et que je veux souligner, c'est l'énergie de toute l'équipe de Fréquence libre, et Monique Giroux en tête, pour organiser ce genre de spectacle ; cette connivence entre tous les artistes et avec l'animatrice, le talent du groupe Karkwa, qui a appris les chansons de tout le monde pour l'occasion. J'ai eu l'impression d'assister à quelque chose d'important pour la scène musicale québécoise, et on en veut encore des moments comme ça ! À quand le prochain spectacle ?
Le monde de la radio est toujours également passionnant, on peut observer comment les animateurs et techniciens sont organisés, avec leurs compteurs, leurs signes, leur énergie, bref, du grand art.

Je vous offre en prime le commentaire de Jade Bérubé, dans la Presse.

[...] Il fallait s'y attendre, une mer de spectateurs en liesse y règne déjà. Les amateurs de musique ont non seulement rempli le parterre mais se sont assis sur les rampes ou ont grimpé sur les structures. Collés sur la porte de la rue Sainte-Catherine, plusieurs sautillent afin d'y voir quelque chose. Sur scène, l'animatrice Monique Giroux danse sur les accords de Marc Déry. Je me faufile juste à temps pour une interprétation réjouissante de You Are the Sunshine of My Life par Thomas Hellman et Anne Dorval, accompagnés du jeune groupe de l'heure, Karkwa. Hellman étreint ensuite son banjo pour chanter la pomme aux filles de Montréal. Le degré de jubilation de la foule monte d'un cran lorsque le critique Sylvain Cormier monte courageusement sur scène chanter du Johnny Hallyday, arborant le chandail de son idole. Ravi, le public voit ensuite arriver Jamil, qui interprète les 32 couplets des Moitiés avec nulle autre que Marie-Élaine Thibert. Devant un public inhabituel pour l'ancienne académicienne, Thibert se permet une désinvolture surprenante. Le duo étonne et c'est tant mieux. Yann Perreau poursuit avec On m'a oublié, de Richard Desjardins, et Grande Brune, un texte d'Arthur H. Monique Giroux est déchaînée. Nous aussi.

Jade Bérubé
La Presse
Collaboration spéciale
En mettant ce texte à jour, j'écoute : Yann Perreau ~ Nucléaire (2005)

25 février 2006

Fréquence libre - Spécial Nuit Blanche



Dès que je peux, je vous parle de la soirée à laquelle j'ai assisté ce soir. Une émission "Fréquence libre" spéciale, d'une durée de deux heures (mais je ne suis pas restée jusqu'au bout, trop crevée...), animée par Monique Giroux, et dans laquelle se sont succédés de nombreux artistes pour une prestation live d'une ou de plusieurs chansons, accompagnés en musique par le groupe Karkwa...
Antoine Gratton, Marc Déry, Catherine Durand, Jamil, Thomas Hellman, Pascale Montpetit sont quelques-uns des artistes invités lors de cette émission, et ceux que j'ai vus.
Bien sûr, on ne peut passer sous silence la prestation des membres de Karkwa, qui ont aussi joué quelques-unes de leurs compositions.
Et au moment où je partais, c'était Béatrice Bonifassi qui chantait.
J'y reviens, très prochainement.
En attendant, allez voir ça ici.

J'ai presque terminé Les cochons au paradis !

22 février 2006

The Arcade Fire - Funeral


En ce moment, j'écoute à répétition ce groupe de Montréal dont tout le monde parle : The Arcade Fire.
Au début, j'ai été étonnée d'entendre cette musique que je trouvais légèrement empruntée aux années 70-80 (new-wave, punk, rock ?), la voix du chanteur que je trouvais un peu haut-perchée...et puis après quelques écoutes, je ne peux plus m'en passer...
Au fur et à mesure, on découvre des orchestrations hallucinantes, des instruments qui sortent d'on ne sait où (accordéon, xylophone, violon, choeurs...), une voix qui hurle parfois et qui sait aussi se faire douce (le début d'Une année sans lumière) ou implorante (magnifique Neighborhood #4, qui n'est pas sans rappeler une chanson (me rappelle plus laquelle...!) de Pink Floyd, avec cette guitare et cette mélodie...), des changements de rythme brutaux et jouissifs (comme la fin de Crown of love), nous donnant envie de sauter partout...
Il se dégage de cet album à la fois une douce mélancolie et une certaine rage, mais aussi une jubilation certaine.
Bref, une découverte enthousiasmante.
Que ferait-on sans la musique ? Je me le demande...

En rédigeant ceci, j'écoute cela (évidemment !) : The Arcade Fire ~ Funeral (Merge / Outside)

Les cochons au paradis des haricots

Pas beaucoup de temps pour écrire ici ces derniers jours...
Je continue tout de même à lire de belles choses (et de moins belles également, cela arrive parfois !) et vous ferai part de celles-ci très bientôt. Au programme, L'Arbre aux haricots de Barbara Kingsolver, que je viens de terminer. J'entame dès aujourd'hui sa suite, Les cochons au paradis, et commencerait à écrire un petit quelque chose pour partager ces merveilles cette après-midi.
J'ai perdu un peu de temps en voulant lire La Vie sexuelle de Catherine M., de Catherine Millet, intriguée par le vent de scandale qui avait suivi sa sortie en 2001. Alors que le journal Voir en a fait une critique plutôt très positive, nous expliquant entre autres qu'«elle écrit superbement bien, Catherine Millet», ou encore qu'il s'agit d'«un récit unique», je n'ai trouvé ni l'écriture ni le récit intéressants, mais bon je ne l'ai pas lu jusqu'au bout non plus... Contrairement à la journaliste Julie Sergent, qui a écrit cette critique pour le Voir, je n'ai pas trouvé non plus que Catherine Millet (qui est aussi - accessoirement ? - directrice de rédaction de la revue d'art contemporain Art Press) «adorait le cul et tentait d'expliquer pourquoi».
Je suis plutôt restée perplexe face au récit de ses expériences sexuelles, alignées sans émotions et avec froideur, dans un style que j'ai trouvé parfois vulgaire...
Je n'ai pas compris non plus les motivations de cette femme, qui se décrit tout au long de ce récit comme un objet pour ces messieurs.
Par contre, j'en ai appris beaucoup sur les partouzes, et sur un certain milieu artistique parisien, qui m'a fait froid dans le dos. Brrrr...:)
Vous pouvez lire le texte du journal Voir ici.

16 février 2006

Ce matin, dans ma boîte courriel...

Un poème arrivé ce matin dans ma boîte courriel a une résonnance particulière dans ma vie en ce moment. Quel hasard ! ;)
Merci à M. pour cet envoi.
Pablo Neruda est un poète chilien né en 1904. Il écrit déjà beaucoup pendant son adolescence, et à partir de 1923, publie ses premières oeuvres. Il meurt en 1973 à Santiago du Chili, officiellement d'un cancer, épuisé et attristé par les événements politiques du Chili cette année-là. Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1971.

Il meurt lentement
Celui qui ne voyage pas,
Celui qui ne lit pas,
Celui qui n'écoute pas de musique,
Celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux.

Il meurt lentement
Celui qui détruit son amour-propre,
Celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement
Celui qui devient esclave de l'habitude
Refaisant tous les jours les mêmes chemins,
Celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur
De ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu

Il meurt lentement
Celui qui évite la passion
Et son tourbillon d'émotions
Celles qui redonnent la lumière dans les yeux
Et réparent les coeurs blessés

Il meurt lentement
Celui qui ne change pas de cap
Lorsqu'il est malheureux
Au travail ou en amour,
Celui qui ne prend pas de risques
Pour réaliser ses rêves,
Celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
N'a fui les conseils sensés.

Vis maintenant !
Risque-toi aujourd'hui !
Agis tout de suite !
Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d'être heureux !
Pablo Neruda

Musique : Carole King ~ Tapestry (1971)

13 février 2006

Ensemble, c'est tout - Anna Gavalda


Éditions La Dilettante, 2004, 608 pages.

Extrait :

«C'est une hypothèse. L'histoire n'ira pas assez loin pour le confirmer. Et puis nos certitudes ne tiennent jamais debout. Un jour on voudrait mourir et le lendemain on réalise qu'il suffisait de descendre quelques marches pour trouver le commutateur et y voir un peu plus clair...
Pourtant ces quatre-là s'apprêtaient à vivre ce qui allait rester, peut-être, comme les plus beaux jours de leurs vies». (p. 405)

Biographie de l'auteure :

Après avoir grandi en Eure-et-Loir dans une atmosphère folklorique, Anna Gavalda est envoyée en pension, à quatorze ans, à la suite de la séparation de ses parents. Elle suit une hypokhâgne et obtient une maîtrise de Lettres à la Sorbonne. De nombreux petits boulots (serveuse, caissière...) occupent son temps tandis qu'elle souhaite faire du journalisme et envoie sa candidature à Madame Figaro. Elle y témoigne pour un dossier sur les enfants de parents divorcés. Profitant du calme de la Seine-et-Marne, elle cumule les métiers de chroniqueuse pour le cahier Paris-Ile-de-France du Journal du Dimanche, de professeur de français, d'assistante-vétérinaire et de maman de deux enfants. Cette jeune femme dynamique au style piquant, sincère et savoureux reçoit le grand Prix RTL - Lire pour son premier recueil de nouvelles Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part en 1999. Délicieux mélange de simplicité, de merveilleuses et tragiques vérités quotidiennes, ce titre ne quitte pas les classements des meilleures ventes pendant des mois et est traduit dans une trentaine de langues. Elle s'essaie les années suivantes à de nouveaux styles, écrit son premier roman et un livre pour enfant. C'est durant l'été 2003 qu'elle commence à travailler sur son quatrième titre, un nouveau roman, Ensemble, c'est tout.

Ensemble, c'est tout

La jaquette est très jolie et chose certaine, donne envie d'ouvrir le livre pour le découvrir. Ces petits bâtons de pastels collés les uns aux autres tout en étant séparés symbolisent bien l'essence de ce livre : ensemble, c'est tout...ou comment dépasser nos différences pour être mieux ensemble.

Un roman pleins de bons sentiments et de personnages attachants. L'exercice aurait pu être facile, mais on se laisse porter par cette histoire qui réunit quatre éclopés de la vie (on l'est tous un peu, non ?) : Camille, Franck, Paulette (la grand-mère de ce dernier) et Philibert.
«...Tous autant qu'ils étaient, ils eurent l'impression d'avoir une vraie famille. Mieux qu'une vraie d'ailleurs, une choisie, une voulue, une pour laquelle ils s'étaient battus et qui ne leur demandait rien d'autre en échange que d'être heureux ensemble. Même pas heureux d'ailleurs [...] d'être ensemble, c'est tout».

Une année à Paris. Une rencontre improbable, les frictions, la tendresse, l'amitié, les coups de gueule, les réconciliations... de ces quatre personnes vivant sous un même toit, celui d'un immense appartement haussmannien aussi vide et désolé que leur vie respective. Quatre personnes qui n'avaient rien en commun et qui n'auraient jamais dû s'entendre, jamais dû se comprendre. Un aristocrate bègue (Philibert), une jeune femme pas plus lourde qu'un moineau (Camille), une vieille mémé têtue (Paulette) et un cuisinier grossier (Franck). Tous sont pleins de bleus, pleins de trous et de bosses et tous ont un coeur gros comme ça...

Ce livre raconte une histoire qui fait du bien, à laquelle on a envie de croire, que l'on a envie de vivre. Chacun peut s'identifier à l'un ou l'autre des personnages, tant ils réunissent à eux quatre tout ce que chacun peut posséder de bien ou de mal en soi. Personnellement, Camille m'a fait son petit effet (peut-être à cause de l'âge, le même que le mien...) mais c'est Paulette qui m'a fait pleurer...tandis que je trouve que le plus courageux de tous reste Philibert.

Vous voyez, comme quoi on s'approprie bien les personnages de ce roman, que je recommande chaudement par les temps qui courent. Une histoire qui finit bien, des personnages qui font leur chemin, leur apprentissage tout au long du livre, qui apprennent à aimer et à s'aimer.

À propos de cette fin heureuse, l'auteure a d'ailleurs dû se défendre contre cette critique. «Je me suis tellement attachée à mes personnages que je voulais les laisser bien et heureux pour toujours», explique-t-elle.

On ne lui en voudra pas, car grâce à cela, on ressort de ce livre plus léger, plus joyeux, un peu comme dans un film de Cédric Klapish, un peu comme à la fin de ce merveilleux film, Chacun cherche son chat (dites le 10 fois de suite très vite, celui qui y arrive, je lui paye un verre !), lorsque Chloé court dans la rue, au ralenti, sur la musique de Portishead, son sourire illuminant peu à peu son visage...

Ah ça tombe bien, le livre va justement être adapté au cinéma par Claude Berri : le tournage a débuté l’automne dernier...

> Une critique contre, ici...(il faut de tout pour faire un monde, et d'ailleurs, si vous n'avez pas aimé ce roman, vous pouvez aussi me le dire dans la section commentaires !)

En rédigeant ceci, j'écoute cela : Sigur Rós ~ ( ) (2002)

08 février 2006

L'empreinte de l'ange - Nancy Huston

Éditions Actes Sud / Léméac, 1998, 328 pages.
Lu du 1er au 5 février 2006.

Extraits :
«Dans chaque histoire d'amour fou il y a un tournant ; cela peut venir plus ou moins vite mais en général cela vient assez vite ; la plupart des couples ratent le tournant, dérapent, font un tonneau et vont s'écrabouiller contre le mur, les quatre roues en l'air. La raison en est simple : contrairement à ce qu'on avait cru pendant les premières heures, les premiers jours, tout au plus les premiers mois de l'enchantement, l'autre ne vous a pas métamorphosé. Le mur contre lequel on s'écrase après le tournant, c'est le mur de soi. Soi-même : aussi méchant, mesquin et médiocre qu'auparavant. La guérison magique n'a pas eu lieu. Les plaies sont toujours là, les cauchemars recommencent. Et l'on en veut à l'autre de ce qu'on n'ait pas été refait à neuf ; de ce que l'amour n'ait pas résolu tous les problèmes de l'existence ; de ce que l'on ne se trouve pas, en fin de compte, au Paradis, mais bel et bien, comme d'habitude, sur Terre.» (p. 193-194)

«- Tu aides à faire la guerre, alors ? dit Saffie en reculant. Ces mains elles touchent des clarinettes...et des fusils ? Elles tuent, ces mains ? Je te déteste !
- Saffie...
- Ne me touche pas ! Je hais la guerre ! András ! (Elle crie. Hystérique pour de vrai, cette fois.) Je vais te dénoncer à la police !
Il la gifle. De toutes ses forces. Juste une fois. Juste pour la calmer.
Et, oui, cela la calme... Elle met ses deux mains, superposées, sur sa joue en feu.
Ahuri par cette explosion de violence entre les deux êtres qu'il adore, Emil lâche sa flûte-courge et regarde, sans pleurer, de l'un à l'autre.
En fait - ils ne se le disent pas mais tous deux le savent - ils ont enfin touché là à l'essence de leur amour, à son noyau secret et sacré. En l'autre, c'est l'ennemi qu'ils aiment.

Le tournant est pris». (p. 227)

Biographie de l'auteure :
Nancy Huston est canadienne, née à Calgary en 1953. Elle a vécu aux États-Unis (à Boston et New York), puis à Paris, pour étudier. Elle s'est attachée à la capitale française au point d'y vivre aujourd'hui avec sa famille.

Quand Nancy Huston a eu six ans, sa mère est partie refaire sa vie ailleurs. Nancy Huston explique son traumatisme de la mère quittant soudain ses enfants : «Le lien que j'avais, petite, avec ma mère était un lien d'absence, exclusivement nourri d'imaginaire et d'évocations à travers ses lettres, ses mots.»
En France, à partir de 20 ans, elle participe un temps au MLF (Mouvement de Libération des Femmes), période pendant laquelle elle écrit des essais. Viennent ensuite les romans, avec d'abord Les variations Goldberg. Quand elle écrit Cantique des plaines, il est plusieurs fois refusé par son éditeur (Seuil) et par d'autres. C'est alors qu'elle décide de le réécrire entièrement en anglais avant de le traduire elle-même. Depuis, elle utilise cette technique de double écriture.

> Un portrait de Nancy Huston dans le journal Lire
L'empreinte de l'ange
Sur fond de guerre d'Algérie, et quelques années après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Saffie, une jeune allemande, rencontre Raphaël Lepage, un flûtiste professionnel. Elle travaille pour lui, et lui tombe amoureux d'elle. Ils se marient et ont un petit garçon quelques mois plus tard. Mais Saffie est absente, comme hors de sa vie, indifférente à ce qui l'entoure, même pendant sa grossesse. Elle semble se soumettre à Raphaël sans même éprouver quoi que ce soit. Elle restera mystérieuse et lointaine face à Raphaël, et c'est au luthier András, juif et hongrois, qu'elle se confiera, et que nous apprendrons son passé et comprendrons ainsi mieux son comportement. Une amour adultère va se développer, qui va transfigurer Saffie, autant dans son rôle de femme, que dans celui d'épouse et de mère.
Les confessions de Saffie et d'András, les événements qui se déroulent tout au long de leur histoire «seront l'occasion pour Nancy Huston, de nous entraîner dans l'aventure du XXe siècle, en dépeçant notre mémoire, en nous rappelant tous les crimes de notre temps, le nazisme bien sûr, les chambres à gaz, mais aussi la guerre d'Algérie, la torture instituée, le massacre du 17 octobre 1961, la haine, la révolte, la responsabilité de chacun, l'innocence perdue…» (littera05)
Pendant toute la première partie, nous nous demandons ce qui est arrivé à cette jeune femme qui a vécu la Seconde Guerre mondiale.
Son point de vue est différent, puisqu'elle est allemande. Dans les années 50, être une allemande en France remuait des souvenirs non désirés, comme le montre la réaction de la mère de Raphaël lorsqu'elle apprend que son fils va se marier avec une allemande, une «boche».
Mais la force du récit est justement de ne jamais juger ses personnages.
Aussi on comprend au fur et à mesure l'enfer que Saffie et sa famille ont vécu, on découvre la guerre d'un point de vue différent, que l'on n'a pas l'habitude de lire.
En France, Saffie va se trouver de nouveau plongée dans la guerre, celle d'Algérie cette fois-ci. De nouveau les horreurs, les tortures, les morts.
Saffie, en côtoyant András, qui la confronte doublement en étant juif et en étant impliqué dans la guerre d'Algérie, va se révéler et parvenir, peu à peu, à pardonner et à vivre, tout simplement.
L'empreinte de l'ange a donc un aspect historique, très documenté et passionnant. L'Histoire est véritablement l'un des personnages de ce roman.
L'autre thème important du livre est l'amour entre deux êtres que tout séparait. C'est une passion dévorante, une renaissance. Cet amour, encore une fois, va au-delà des conventions, Saffie étant mariée. Raphaël, lui, ne soupçonne rien. Seule un personnage, Mlle Blanche, soupçonne Saffie d'avoir un amant, car elle se voit dans cette jeune fille qui court rejoindre son amant dans le quartier du Marais, dès que son mari est parti.
Parallèlement à cet amour fou, et interdit, il y a l'amour de Raphaël pour Saffie. Un amour aveugle, et aveuglant, car Raphaël se jette dans cet amour en sachant qu'il n'est pas aimé en retour. Il ne cherche pas à comprendre les sentiments qui animent son épouse. Il en devient indifférent, comme étranger à sa propre femme et à son fils. Ce dernier lui lance d'ailleurs : «De toute façon, t'as jamais fait attention à nous...», laissant Raphaël effondré. D'autant plus effondré que Raphaël a été le plus présent lors de la naissance de leur fils.
Dans ce livre, l'amour transfigure les personnages, l'amour maternel, l'amour adultère, l'amour aveugle, pour les rendre meilleurs, ou les détruire.
Concernant la structure du roman, on sent que Nancy Huston est une musicienne (elle joue en effet du piano, du clavecin, de la flûte). L'histoire avance comme dans une symphonie jouée par Raphaël Lepage, avec ses crescendo et ses adagio. Nancy Huston a raconté dans une entrevue que lorsqu'elle travaillait sur ce livre, elle jouait de la flûte tous les matins. Une façon inspirante de s'imprégner de son histoire et de ses personnages.
On ne sort pas indemne de ce roman, l'intensité dramatique est à son apogée dès le début. Il y a des moments de bonheur, fugaces mais intenses, et des retombées dramatiques inattendues. Un roman difficile à quitter, on s'attache aux personnages, à leurs failles, à leur destin.
En écrivant ceci, j'écoute cela : Jan Garbarek - Rites (1998)

07 février 2006

Mon classement à moi...

Comme je suis la propriétaire de cette page web, je me donne le droit de présenter une liste de 10 livres, et non cinq...Il faut bien s'accorder quelques privilèges !

- Le baron perché, Italo Calvino, 1957. J'aime l'imaginaire de cet auteur, son écriture qui s'apparente au conte parfois, la philosophie qui se dégage de cette oeuvre, et de son oeuvre en général.

- Le Monde selon Garp, John Irving, 1976. Une brique à laquelle on ne veut plus s'arracher, une histoire complètement folle d'un personnage pas ordinaire, et qui à la fois nous ressemble beaucoup. Alors, fiction ou réalité ?

- Mercure, et Attentat (je n'arrive pas à choisir), Amélie Nothomb, 1997 et 1998. Pour la force et la cruauté de ces deux histoires, parce que ce sont les deux premiers que j'ai lus d'elle, qui m'ont entraînée dans la découverte de l'univers "nothombien" avec fougue.

- La Promesse de l'aube, Romain Gary, 1960. Le grand roman autobiographique de Romain Gary, une relation mère-fils pas comme les autres. Une vie passionnante, du grand art.

- Un été prodigue, Barbara Kingsolver, 2002. De très beaux portraits de femmes fortes et volontaires. Touchant et magnifiquement bien écrit. Mon auteur coup de coeur de 2004. Ses romans possèdent la beauté des grands espaces américains et de la nature sauvage et fougueuse. Barbara Kingsolver s'est mise à écrire parce qu'elle était insomniaque. Moi je dis : vive l'insomnie !

- Un Dimanche à la piscine à Kigali, Gil Courtemanche, 2000. Un coup de poing que ce livre traitant du génocide au Rwanda, vu à travers les yeux d'un journaliste québécois. Deux mondes qui s'opposent, beaucoup d'incompréhension, de douleur, de cruauté, mais aussi de l'amour. Essentiel...

- L'Équilibre du monde, Rohinton Mistry, 1995. Bouleversante épopée indienne dans laquelle s'incarnent à la fois la beauté d'un pays et toutes ses absurdités et inégalités. Indispensable pour comprendre l'Inde contemporaine.

- Le Parfum, Patrick Süskind, 1988. Une histoire d'une originalité surprenante, mêlant les genres historique, policier et initiatique, et qui parvient, grâce à son style recherché et précis, à nous faire sentir véritablement toutes les odeurs qui se dégagent de cette histoire...Vaut mieux que ça sente bon ;) !

- L'attrape-coeurs, J.-D. Salinger, 1951. La fugue de quelques jours d'Holden, expulsé de son école et qui n'ose pas rentrer chez lui. Nous sommes véritablement dans la tête du jeune garçon, désemparé, perdu, et sensible à tout ce qui l'entoure. L'un des romans les plus touchants sur l'adolescence. En me baladant dans Central Park l'année dernière, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Holden...

- Ensemble, c'est tout, Anna Gavalda, 2004 (je n'ai lu que 57 pages, mais j'ai déjà versé des larmes à la page 14...y'en a plus de 600, ça promet !). Je m'avance peut-être un peu en incluant ce livre dans ma liste, mais les 57 pages déjà lues m'ont tellement impressionnées pour le moment, les personnages sont si touchants, que je lui consacrerai une critique dans les prochains jours !

02 février 2006

Classement livres

Alors que le combat des livres fait rage sur Radio-Canada, dans l'émission de Marie-France Bazzo, Indicatif Présent, je me demandais quels étaient vos livres préférés ? Si vous pouviez me citer cinq livres que vous aimez particulièrement, quels seraient-ils ?

En ce qui me concerne, il y aurait quelques livres d'Amélie Nothomb, quelques livres d'Italo Calvino (Le Baron perché en tête), L'Équilibre du monde de Rohinton Mistry, et tellement d'autres...qui s'ajoutent au fil de mes lectures.

J'attends vos Top 5 !!

01 février 2006

La Harpe d'herbes - Truman Capote

(photo : Jack Mitchell)

Éditions L'Imaginaire Gallimard, 1952 (paru pour la première fois en 1951, aux États-Unis), 222 pages, traduction de M.-E. Coindreau.

Lu du 27 au 31 janvier 2006.
Extrait :
«À la sortie de la ville, quand on prend la route de l'église, on ne tarde pas à atteindre une colline tout éblouissante de dalles blanches et de fleurs bronzées : c'est le cimetière baptiste. Tous les nôtres y sont enterrés : les Talbo, les Fenwick ; ma mère repose à côté de mon père, et les tombes des parents, une bonne vingtaine, sont disposées autour comme les racines d'un arbre de pierre. Au pied de la colline il y a un champ de hautes herbes indiennes qui change de couleurs avec les saisons : allez le voir en automne, à la fin de septembre, quand il a pris la couleur rouge d'un coucher de soleil, quand les ombres écarlates y soufflent comme des lueurs de feu et que les vents d'automne tirent des feuilles sèches une musique de soupirs humains, une harpe de voix.» (p. 7-8)
Biographie de l'auteur (merci www.evene.fr !) :
Abandonné à cinq ans par sa mère, le jeune Truman Capote est élevé par ses tantes à La Nouvelle Orléans. Il commence à écrire à l'âge de dix ans et publie sa première nouvelle, Miriam, à vingt ans. Cultivé, homosexuel et souvent provocateur, il se fait connaître dès son premier roman Les Domaines hantés, paru en 1948. Il fréquente Tennessee Williams et Gore Vidal, avec qui il se brouillera. Après le succès de Petit Déjeuner chez Tiffany, portrait aigre-doux d'une marginale, il marque un changement de style radical. Capote consacre six années à l'écriture de De sang-froid, une enquête très réaliste tirée d'un fait divers sanglant. C'est là le manifeste du «non fiction novel» (roman de non-fiction) par l'enfant terrible de la littérature américaine. Au sommet de sa gloire, mondain, alcoolique, il est aussi célèbre pour ses propos corrosifs. Son roman inachevé Prières exaucées, offre une peinture sans fard des milieux huppés qu'il fréquente (de Marilyn Monroe à Andy Warhol), et fait scandale avant même d'être publié. Il meurt à soixante ans, en 1984, rongé par une vie d'excès.
Quelques anecdotes :
Il participe à l'élaboration de plusieurs films : en 1953, il écrit les dialogues de Station terminus de Vittorio De Sica, puis, un an plus tard, le scénario original de Plus fort que le diable de John Huston. Il signe également l'adaptation des Innocents de Jack Clayton. Richard Brooks porte à l'écran son oeuvre De sang-froid en 1967.
Il tient même au cinéma le rôle de Lionel Twain dans le film Un cadavre au dessert de Robert Moore en 1976, aux côtés de Peter Sellers, Alec Guinness et Peter Falk. Twain, un riche excentrique, invite les cinq plus grands détectives du monde à dîner et les défie de trouver l'auteur du meurtre qui sera commis à minuit.
La découverte de Truman Capote
Comme beaucoup de monde, j'ai découvert Truman Capote grâce au film Capote de Bennett Miller (qui, en passant, a été tourné à Winnipeg, Manitoba. Ce qui fait deux films sélectionnés pour les Oscars qui ont été tournés au Canada, avec Brokeback Mountain !).
Ce film raconte le processus de création littéraire de la célèbre oeuvre In Cold Blood, que Capote a mis six ans à achever. À la suite du meurtre d'une famille dans un petit village du Kansas, Capote est envoyé pour rédiger un article pour son journal, le New York Times, et il réussit à rencontrer les deux tueurs, qui ont entre-temps été arrêtés. Il développe alors une véritable fascination pour l'un des deux meurtriers, Perry Smith, ce qui le pousse à écrire son roman de non-fiction.
Le rôle de Truman Capote dans ce film est tenu par un Philip Seymour Hoffman époustouflant et qui mérite l'Oscar du meilleur acteur...
Mais ne nous égarons pas...
Avant de publier In Cold Blood, en 1966, Truman Capote avait comme thème de prédilection l'exploration de l'enfance, thème qu'il aborde une nouvelle fois avec La Harpe d'herbes, publié en 1951.
L'analogie avec sa propre vie est rapide : le livre raconte l'histoire de Collin Fenwick, un jeune garçon de 16 ans, qui vit avec Verena et Dolly Talbo, qui sont deux vieilles filles, deux soeurs qui vivent ensemble mais ne s'entendent pas, et qui ont recueilli le jeune Collin après la mort de ses parents. Verena est sévère et égoïste, tandis que Dolly est d'une nature plus rêveuse, plus extravertie. Dolly fabrique une potion à base d'herbes qu'elle vend par correspondance. À ces personnages s'ajoute Catherine, la domestique noire (n'oublions pas que nous sommes aux États-Unis dans les années 50), qui est très proche de Dolly. À la suite d'une dispute avec Verena, Dolly s'enfuit avec Catherine et Collin, et ils décident de vivre dans une cabane en haut d'un arbre.
Cet événement va remuer toute la petite communauté qui les entoure, et sera le prétexte à des portraits tour à tour originaux (Sister Ida), poétiques (le juge) ou austères (le shérif). Truman Capote glorifie la nature, et le roman recèle de nombreux passages très poétiques. Tout ceci raconté par Collin.
À première vue, ce synopsis pourrait nous faire penser au Baron perché, d'Italo Calvino, mais il n'en est finalement rien. Cependant le point commun des deux oeuvres reste une écriture riche et subtile, poétique, et qui nous entraîne dans les rêveries de Dolly, qui arrive à la fin de sa vie, et de Collin, qui amorce la sienne...
Une oeuvre pleine de philosophie, d'un écrivain réellement doué, que je vous invite à découvrir au delà de son plus célèbre roman, De sang-froid.
D'autres romans de Truman Capote ici.
En rédigeant ceci, j'écoute cela : Camille - Le fil (2005)

Michel Tremblay, encore !


Je vous parlais de Michel tremblay récemment, vous pourrez le retrouver au 8ème Festival littéraire international Metropolis Bleu, qui aura lieu du 5 au 9 avril 2006. Le thème pour cette année est : une ville, des mots.
Voici le communiqué sur le festival et sur la présence de Michel Tremblay :
Depuis la création de Metropolis bleu, plus de 1000 auteurs et plus de 40 000 festivaliers ont participé aux événements Metropolis bleu. En 2006, Metropolis bleu rassemblera encore une fois plus de 200 auteurs, traducteurs, musiciens, journalistes et éditeurs venus du monde entier pour cinq jours d'activités littéraires diverses en plusieurs langues, notamment en français, en anglais et en espagnol.

À vos agendas ! Le 8e Festival littéraire international de Montréal Metropolis bleu aura lieu du mercredi 5 au dimanche 9 avril 2006 à l'Hôtel Hyatt Regency Montréal (au Complexe Desjardins, 1255 rue Jeanne-Mance).

Le Festival 2006 sera l'un des événements marquants de l'année «Montréal, capitale mondiale du livre 2005-2006». Cette année encore, pendant cinq jours, le Festival présentera un feu roulant d'activités (tables rondes, lectures, conférences, entrevues sur scène) en français, en anglais et en espagnol). Un colloque international (organisé en partenariat avec
l'ASTED) viendra également ponctuer le Festival 2006 : «Le savoir par la bande», sur la bande dessinée et ses usages pédagogiques.

Le thème du Festival 2006, Une ville, des mots/The City of Words/Ciudad de las Palabras, souligne le choix de Montréal comme capitale mondiale du livre par l'UNESCO. Ce thème nous permettra de faire découvrir ou redécouvrir des auteurs qui ont vécu ou écrit à Montréal, ou encore sur Montréal, et ce, en français, en anglais, en espagnol et en d'autres langues. Il annoncera le projet intitulé Une ville, des mots – les mots des écrivains montréalais affichés dans les espaces publics – un projet qui fera valoir les écrits des auteurs à qui nous rendrons, de cette façon, un hommage tout à fait exceptionnel et qui transformera de manière durable le « paysage littéraire » montréalais.
Le Festival 2006 accueillera non seulement des auteurs montréalais mais aussi des écrivains de tous les genres et de tous les coins du monde – et de plusieurs langues – et des lecteurs de tous les niveaux (membres de groupes d'alphabétisation, nouveaux immigrants apprenant le français, élèves du primaire et étudiants du secondaire et du cégep, membres du grand public ayant des intérêts de lecture variés) afin de faciliter le dialogue.
Metropolis bleu : petite histoire d'un grand succès...
En 1996, trois écrivaines montréalaises membres de la Writers’ Union of Canada (Linda Leith, Ann Charney et Mary Soderstrom) organisent en partenariat avec l’UNEQ (Union des écrivaines et des écrivains québécois) un événement littéraire d’un genre nouveau : « Write pour écrire ». Réunissant dans une même salle écrivains et lecteurs en faisant tomber les barrières linguistiques, l’événement est un succès et le public en redemande.
Linda Leith décide alors de créer, en 1997, la Fondation Metropolis bleu, organisme sans but lucratif dont la mission est de «rassembler des gens de différentes cultures pour partager le plaisir de lire et d’écrire». Créée par des écrivains et des lecteurs pour des écrivains et des lecteurs, la Fondation se bâtit grâce au soutien de nombreux bénévoles et amis (parmi lesquels l’inénarrable Jean-Claude Germain, ou encore Nicole Brossard et Émile Martel).
La toute 1ère subvention n’est obtenue qu’en décembre 1998, soit 4 mois seulement avant la tenue du 1er festival, mais les trois paliers de gouvernement décident d’appuyer le projet. Dès lors, la Fondation peut présenter le tout premier Festival littéraire international de Montréal Metropolis bleu, qui a lieu en avril 1999. Cette diversification de ses sources de financement et la volonté des écrivains, lecteurs et bénévoles qui soutiennent Metropolis bleu dès le début ont permis à la Fondation d’élargir ses activités et de proposer désormais, en plus de son Festival annuel, toute une gamme d’événements dans le cadre de sa Série Littéraire Metropolis bleu, des programmes éducatifs pour les jeunes, du primaire au cégep et un programme d’alphabétisation pour adultes.

Metropolis bleu est à l'image même de Montréal : audacieux, éclectique, amusant, inattendu, vraiment international et ouvert sur le monde.
C'est ça, Montréal. C'est ça, Metropolis bleu.
Figure dominante du théâtre et du roman québécois, Michel Tremblay a érigé depuis la fin des années 1960 une oeuvre imposante, comme dramaturge, romancier, traducteur, adaptateur et scénariste : 26 pièces de théâtre, trois comédies musicales, 12 romans, un recueil de contes, quatre recueils de nouvelles, sept scénarios de films, 23 traductions ou adaptations d'auteurs étrangers, un livret d'opéra, ainsi que les paroles d'une douzaine de chansons.
Toutes publiées, plusieurs pièces de Tremblay ont été acclamées au Canada, aux États-Unis et un peu partout en Europe. Il est cité dans les dictionnaires Larousse et Robert, l'encyclopédie Who's Who et le Dictionary of International Biography. Six fois boursier du Conseil des Arts du Canada, Michel Tremblay a reçu plus d'une cinquantaine de prix au cours de sa carrière. Ne manquait à son palmarès que le Grand Prix littéraire international de Montréal Metropolis bleu ! Et quelle meilleure occasion que l'année Montréal, capitale mondiale du livre pour saluer l'oeuvre et l'univers de ce montréalais connu partout dans le monde ? Michel Tremblay recevra son prix lors de la soirée d'ouverture du Festival, le mercredi 5 avril 2006.