23 juillet 2008

La femme de hasard

La Femme de hasard, Jonathan Coe, Folio Inédit, 1987 (pour la version originale), 183 pages

Premier roman de cet auteur anglais que j'adore, La Femme de hasard n'a pas connu le même succès que ses successeurs. Publié longtemps avant (en 1987) son premier chef-d'oeuvre, Testament à l'anglaise, Folio réédite aujourd'hui ce livre (format accessible car peu cher) , ce qui lui redonnera je l'espère une deuxième vie.
Car l'histoire de Maria n'est pas commune... Cette jeune femme brillante, acceptée dans la prestigieuse université d'Oxford, n'a que peu d'illusions. Tout ce qui lui arrive ne lui fait ni chaud ni froid, et on traverse avec elle sa vie désastreuse. Le regard de Coe sur tout cela n'est pas très optimiste et nous prépare déjà à ses romans suivants, et à son regard incisif sur la société contemporaine anglaise.
Dans La Femme de hasard, ce qui est fait l'originalité du roman est que le narrateur intervient souvent pour prendre le lecteur à partie, et se liguer contre l'héroïne. Parfois hilarant, parfois touchant, souvent impitoyable...

«Honnêtement, je commence à en avoir marre de Maria, et de son histoire, tout comme Maria commence à en avoir marre de Maria, et de son histoire.»

L'histoire de Maria pourrait être bien ennuyeuse mais Coe en retire des étapes essentielles (ou pas du tout!) pour nous emmener dans les différentes sphères de la vie de Maria : les études, le travail, la famille, la vie sentimentale (quasi inexistante).
Ce livre pourrait ressembler pour certains à une ébauche de roman. Cela aurait effectivement pu être étoffé, mais en ce qui me concerne, j'ai apprécié la brièveté de cet ouvrage. Supporter de nouveaux malheurs de Maria m'aurait paru un peu lourd!
Donc ce fut une belle découverte et je peux maintenant dire que j'ai lu tous les livres de Jonathan Coe, et qu'il reste l'un de mes auteurs préférés...

J'avais déjà parlé de Jonathan Coe ici.

Et en musique en ce moment : nous avons trippé dernièrement sur le concert de Calexico, et en première partie jouait un groupe canadien de Calgary, Wood Pigeon. J'ai acheté leur album après leur set. C'est excellent !

04 juillet 2008

Maldito Tango

Il y a quelques mois, j'entendais parler d'une drôle de bête : Daniel Melingo, un argentin, croisement d'un «Nick Cave bourré» selon Nicolas Tittley (chroniqueur musical officiant sur les ondes de Radio-Canada à Macadam Tribus, entre autres) ; et de Gainsbourg...
Après achat de son plus récent disque, Maldito Tango (la ressemblance avec Nick Cave m'a convaincue...), un bijou artistique juste par sa pochette, et une écoute abusive ces trois derniers mois, me voici au retour de son spectacle. Il passe encore demain soir, dans la cadre du Festival de jazz, si vous souhaitez le découvrir, je vous y encourage ! Et je pense bien qu'il reste des places pour la Cinquième Salle de la Place des Arts...
Je n'ai vu de ressemblance avec Nick Cave que par son costume chic et le timbre de la voix, très grave. Quand à l'adjectif «bourré», je ne crois pas qu'il soit approprié, parce que Melingo est finalement juste un drôle de bonhomme, décalé et comique. Inspiré aussi, mimant les paroles de ses chansons, se baladant sur la scène presque trop grande pour lui. La première partie était assez inégale, on ne savait pas trop quoi penser, quand applaudir, et Melingo ne semblait pas encore à l'aise. Quand ils ont quitté la scène au bout de 35 minutes de spectacle, je me suis même demandée si le spectacle était fini...
Heureusement, ce n'était que l'entracte bien sûr...
Voici un documentaire intéressant sur cet artiste argentin à découvrir...