13 février 2006

Ensemble, c'est tout - Anna Gavalda


Éditions La Dilettante, 2004, 608 pages.

Extrait :

«C'est une hypothèse. L'histoire n'ira pas assez loin pour le confirmer. Et puis nos certitudes ne tiennent jamais debout. Un jour on voudrait mourir et le lendemain on réalise qu'il suffisait de descendre quelques marches pour trouver le commutateur et y voir un peu plus clair...
Pourtant ces quatre-là s'apprêtaient à vivre ce qui allait rester, peut-être, comme les plus beaux jours de leurs vies». (p. 405)

Biographie de l'auteure :

Après avoir grandi en Eure-et-Loir dans une atmosphère folklorique, Anna Gavalda est envoyée en pension, à quatorze ans, à la suite de la séparation de ses parents. Elle suit une hypokhâgne et obtient une maîtrise de Lettres à la Sorbonne. De nombreux petits boulots (serveuse, caissière...) occupent son temps tandis qu'elle souhaite faire du journalisme et envoie sa candidature à Madame Figaro. Elle y témoigne pour un dossier sur les enfants de parents divorcés. Profitant du calme de la Seine-et-Marne, elle cumule les métiers de chroniqueuse pour le cahier Paris-Ile-de-France du Journal du Dimanche, de professeur de français, d'assistante-vétérinaire et de maman de deux enfants. Cette jeune femme dynamique au style piquant, sincère et savoureux reçoit le grand Prix RTL - Lire pour son premier recueil de nouvelles Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part en 1999. Délicieux mélange de simplicité, de merveilleuses et tragiques vérités quotidiennes, ce titre ne quitte pas les classements des meilleures ventes pendant des mois et est traduit dans une trentaine de langues. Elle s'essaie les années suivantes à de nouveaux styles, écrit son premier roman et un livre pour enfant. C'est durant l'été 2003 qu'elle commence à travailler sur son quatrième titre, un nouveau roman, Ensemble, c'est tout.

Ensemble, c'est tout

La jaquette est très jolie et chose certaine, donne envie d'ouvrir le livre pour le découvrir. Ces petits bâtons de pastels collés les uns aux autres tout en étant séparés symbolisent bien l'essence de ce livre : ensemble, c'est tout...ou comment dépasser nos différences pour être mieux ensemble.

Un roman pleins de bons sentiments et de personnages attachants. L'exercice aurait pu être facile, mais on se laisse porter par cette histoire qui réunit quatre éclopés de la vie (on l'est tous un peu, non ?) : Camille, Franck, Paulette (la grand-mère de ce dernier) et Philibert.
«...Tous autant qu'ils étaient, ils eurent l'impression d'avoir une vraie famille. Mieux qu'une vraie d'ailleurs, une choisie, une voulue, une pour laquelle ils s'étaient battus et qui ne leur demandait rien d'autre en échange que d'être heureux ensemble. Même pas heureux d'ailleurs [...] d'être ensemble, c'est tout».

Une année à Paris. Une rencontre improbable, les frictions, la tendresse, l'amitié, les coups de gueule, les réconciliations... de ces quatre personnes vivant sous un même toit, celui d'un immense appartement haussmannien aussi vide et désolé que leur vie respective. Quatre personnes qui n'avaient rien en commun et qui n'auraient jamais dû s'entendre, jamais dû se comprendre. Un aristocrate bègue (Philibert), une jeune femme pas plus lourde qu'un moineau (Camille), une vieille mémé têtue (Paulette) et un cuisinier grossier (Franck). Tous sont pleins de bleus, pleins de trous et de bosses et tous ont un coeur gros comme ça...

Ce livre raconte une histoire qui fait du bien, à laquelle on a envie de croire, que l'on a envie de vivre. Chacun peut s'identifier à l'un ou l'autre des personnages, tant ils réunissent à eux quatre tout ce que chacun peut posséder de bien ou de mal en soi. Personnellement, Camille m'a fait son petit effet (peut-être à cause de l'âge, le même que le mien...) mais c'est Paulette qui m'a fait pleurer...tandis que je trouve que le plus courageux de tous reste Philibert.

Vous voyez, comme quoi on s'approprie bien les personnages de ce roman, que je recommande chaudement par les temps qui courent. Une histoire qui finit bien, des personnages qui font leur chemin, leur apprentissage tout au long du livre, qui apprennent à aimer et à s'aimer.

À propos de cette fin heureuse, l'auteure a d'ailleurs dû se défendre contre cette critique. «Je me suis tellement attachée à mes personnages que je voulais les laisser bien et heureux pour toujours», explique-t-elle.

On ne lui en voudra pas, car grâce à cela, on ressort de ce livre plus léger, plus joyeux, un peu comme dans un film de Cédric Klapish, un peu comme à la fin de ce merveilleux film, Chacun cherche son chat (dites le 10 fois de suite très vite, celui qui y arrive, je lui paye un verre !), lorsque Chloé court dans la rue, au ralenti, sur la musique de Portishead, son sourire illuminant peu à peu son visage...

Ah ça tombe bien, le livre va justement être adapté au cinéma par Claude Berri : le tournage a débuté l’automne dernier...

> Une critique contre, ici...(il faut de tout pour faire un monde, et d'ailleurs, si vous n'avez pas aimé ce roman, vous pouvez aussi me le dire dans la section commentaires !)

En rédigeant ceci, j'écoute cela : Sigur Rós ~ ( ) (2002)

7 commentaires:

Anonyme a dit...

Ben, c'est décidé! mes prochaines lectures seront le livre de Nancy Huston et celui d'Anna Gavalda, les deux traitent de sujets qui m'intéressent et puis tes commentaires ont l'art de convaincre! bcloche

Anonyme a dit...

Un petit régal ce livre. J'ai bcp aimé. J'ai bien ri et mon petit chouchou était Philibert.
Pour ma part, j'étais bien contente que cela finisse bien.
Pourquoi vouloir le contraire ?

Lætitia Le Clech a dit...

Merci Angelica pour ta participation à ce blog.
En effet, pourquoi vouloir le contraire ?

Poutine Girl a dit...

je me souviens au contraire, quand je l'ai lu, avoir été déçue par la fin parce que j'avais trouvé l'ensemble du livre très fin et léger, et qu'un happy end, c'était trop hollywoodien et un peu facile à mon idée. cela dit, je lui ai pardonné

Nicolas a dit...

J'ai bien aimé, mais sans plus. Ce n'est pas vraiment le type de littérature que j'aime (trop "quotidienne"), et au final je n'en retiens pas grand chose. Sympa, donc, mais pas de quoi sauter au plafond.

Nathalie a dit...

Et moi je fais partie de ceux et celles qui ont aimé la fin, au point d'y verser une petite larme :) C'est vrai que dans la réalité, tout n'aurait pas été aussi rose, loin de là. Mais si on ne lit pas pour s'évader, à quoi ça sert ?

Lætitia Le Clech a dit...

Et oui ça fait du bien de temps en temps ce genre de littérature.
En tout cas, moi, je prends ça comme du bonbon, car j'ai plus tendance à lire des livres plus dramatiques...