12 novembre 2006

Puisque rien ne dure contre Sexe et dépendances

Puisque rien ne dure, de Laurence Tardieu, Éditions Stock, 132 pages.

Laurence Tardieu est née en 1972 à Marseille. Elle a publié deux romans avant celui-ci : Comme un père (2002) et Le Jugement de Léa (prix du roman des libraires Leclerc 2004), parus chez Arléa. Elle est également comédienne.

«La signature «Geneviève» au crayon, au bas d'une lettre à l'écriture tremblée, va précipiter Vincent dans son passé. Qui est-elle ? Quelle était leur relation ? Sans réfléchir, Vincent part vers celle qui se meurt. Sur l'autoroute, alors que durant quinze années il avait fermé les portes de son passé, tout revient. Cet amour exclusif, Geneviève-Vincent, et surtout le drame de la disparition de leur fille Clara qui a fait basculer leurs vies. Le journal intime, tenu par Geneviève au lendemain de sa disparition, nous dévoile comment ces deux êtres ont vécu la disparition de leur fille, comment ils se sont éloignés l'un de l'autre. Pour Geneviève, c'est le silence de la campagne qui fait vivre Clara en elle et auprès d'elle. Pour Vincent, il n'y a plus qu'à se perdre dans la ville, ses bruits, son anonymat. Mais, à la veille du décès de Geneviève, l'amour est toujours là. Ils vont se donner mutuellement la paix nécessaire ; à l'une pour partir vers l'au-delà en se sachant aimée ; à l'autre, une nouvelle naissance, sans crainte du passé. Laurence Tardieu nous offre là un moment magique, émouvant, envoûtant, sublimé par l'écriture.»
Spécial rentrée littéraire, supplément septembre 2006 de Lire

Les larmes coulent, à la lecture de ce livre si vrai, si dur et bouleversant. Ça ne tombe jamais dans la mièvrerie, on se retrouve dans la peau des personnages, avec leurs beaux côtés et les plus sombres, chacun avec sa façon de réagir face à la terrible disparition inexpliquée (le corps n'est pas retrouvé) de leur fille.
Les personnages évoluent vers une libération finale, après une quinzaine d'années passées dans la souffrance, le reniement, la peur de s'engager, de se livrer. Une libération qui s'apparente à une guérison, une réconciliation, une acceptation. C'est pour la beauté de ces sentiments que j'ai profondément aimé ce livre, même si j'en ai «bavé» pour le lire. 136 pages de douleur et de tristesse, ce n'est quand même pas évident à avaler...
À ne pas mettre entre toutes les mains, et en même temps oui, enfin c'est comme cette pièce de théâtre que je suis allée voir en mars 2006, W;T, qui parle de la maladie et de la mort : très dure et en même temps tellement essentielle...

Sexe et dépendances, de Stephen McCauley, Flammarion, 311 pages.

Stephen McCauley est l'auteur de quatre romans à grand succès dont le dernier La Vérité, ou presque, fait actuellement l'objet d'une adaptation cinématographique avec André Dussollier et Karin Viard. Son premier roman, L'Objet de mon affection, avait été porté à l'écran en Amérique par Nicholas Hytner, avec Jennifer Aniston dans un des rôles principaux. Sa voix très personnelle, intimiste, légèrement décalée, lui vaut d'être souvent comparé à Woody Allen, Ernst Lubitsch ou Oscar Wilde. Il vit à Boston et enseigne à la Brandeis University. Il collabore également à divers journaux et revues, dont le New York Times, le Washington Post et le Boston Globe.

Un article sur Stephen McCauley dans La Presse

Un article sur le site de Radio-Canada

Une grande bouffée de légèreté après la gravité de Puisque rien ne dure.
Comme dans la plupart des romans de Stephen McCauley, nous retrouvons un personnage masculin gay, célibataire, qu a du mal à communiquer ou à dévoiler ses sentiments, qui a développé des dépendances ou des habitudes loufoques. Ici, William s'adonne aux rencontres sur Internet, et fait le ménage dans son appartement tous les jours avec des appareils ménagers coûteux et diversifiés...
William est agent immobilier, et à travers son métier, c'est le désir de changer de vie qui transparaît : celui des autres, les personnages qui gravitent autour de William, et le sien.
Avec son humour habituel, Stephen McCauley nous promène dans les appartements de Boston, nous donne tous les trucs du bon agent immobilier, nous présente des personnages attachants et légers, tout en nous offrant une réflexion sur les choix de vie, les relations de couple, la crise de la quarantaine, la quête du bonheur, tout ça dans une Amérique post-11 septembre.
Je ne l'ai pas encore terminé à ce jour, et je me délecte encore chaque soir des courts chapitres (qui nous poussent à lire encore et encore) relatant le quotidien de William, brossant le portrait de ses nouveaux et mystérieux clients Charlotte et Samuel, de son ami Edward (Vont-ils finir ensemble ces deux-là ?), et nous présentant cette brochette savoureuse de personnages, des hommes rencontrés sur Internet aux voisins de William...

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Puisque rien ne dure : j'ai lu ce livre dimanche soir. Une belle et douleureuse lecture. Avec des mots simples, l'auteur réussit avec brio à nous parler au coeur d'un sujet délicat et douloureux.

Lætitia Le Clech a dit...

> Anjelica : exactement !