11 octobre 2006

Mes quatre disques de la semaine


Mythologies, Patricia Barber, Blue Note Records, 2006

Dans la section jazz cette semaine, nous avons Patricia Barber ! En fait, ça fait un bon mois et demi que j'ai acheté son album, et que je n'arrive pas à m'en défaire...
La chanteuse accumule les albums en or, entre Modern cool (en 1998), Verse (en 2002), et celui-ci, il est difficile de choisir. Je dois cependant dire que Mythologies réunit à la fois les beautés de Modern cool et celles de Verse.
Il s'agit donc d'un album vraiment magnifique. La voix de Patricia Barber, toujours aussi grave et profonde, est encore une fois parfois accompagnée d'un très beau choeur, en particulier sur cette avant-dernière piste, intitulée Phaeton, où nous avons droit à un petit Hip-Hop Groove, et cette dernière pièce, The Hours, magnifique, où les voix s'accordent si bien au rythme lancinant du piano.
À chaque fois que j'écoute Patricia Barber, j'ai le sentiment qu'il s'agit d'une musique qui me fait du bien, profondément.
Un extrait de l'album Modern Cool (merci à Alcib qui a parlé de Radio blog dans son dernier billet) :


5 : 55, Charlotte Gainsbourg, Because Music, 2006

La petite Charlotte nous fait un beau cadeau avec cet album. En connaissant un peu son parcours, son histoire, on ne peut qu'être touché par ce disque (si on aime un peu Charlotte Gainsbourg bien sûr !). Il m'a suffit d'entendre un court extrait à la radio pour me précipiter à la sortie du disque dans mon magasin préféré...

Cette chanson, c'était The song that we sing. Oui, parce que Charlotte Gainsbourg chante en anglais sur presque tout l'album, à l'inverse de Jane Birkin (quoique cette dernière vient aussi de produire un album en anglais, il me semble), qui elle, charme les foules avec son accent so sexy (L'un de mes meilleurs concerts a été celui de Jane Birkin à La Tulipe [Montréal], avec la tournée Arabesque, c'était si émouvant) !

Certains ont dit que l'album 5:55
était surtout un album d'Air, puisque le groupe s'est chargé de la composition de cet album. C'est vrai que l'on retrouve les trames sonores qui ont fait la popularité du groupe français, créateur de la bande orginale du film The Virgin Suicides de Sofia Coppola, mais surtout de l'excellent Moon Safari en 1998.
D'autres doutent aussi des capacités vocales de Charlotte Gainsbourg. Mais là, nous sommes loin du Lemon Incest avec son père, en 1984 ! Charlotte a fait des vocalises depuis, et nous offre des chansons qui portent son empreinte, marquée certes par un héritage certain, mais qu'elle s'approprie très bien. Il n'y a qu'à écouter la dixième chanson de l'album pour s'en convaincre. Cette chanson est ma préférée, très inspirée, intense, avec une dynamique qui change violemment au moment du refrain, et nous montre une Charlotte Gainsbourg qui sort ses griffes !
De cette chanson et de son travail, la charmante Charlotte dit d'ailleurs : «[...] Et Everything I cannot see, c'est la plus puissante et celle qui m'a demandé le plus d'efforts, presque physiques, mais qui était la plus gratifiante au final. C'est comme les scènes de violence où on se laisse aller: la musique, c'était plus fort que moi, il fallait que je plonge dedans»




Close to paradise, Patrick Watson, Secret City Records, 2006

Tous les médias parlent du secret le mieux gardé au Québec... C'est maintenant un secret dévoilé, pour le bonheur de nos petites oreilles.
Alors, allons-y pour les comparaisons ! Il faut bien commencer par comparer pour ensuite trouver l'unicité de la chose.
Pour la voix, j'ai immédiatemment eu une vision de Jeff Buckley. Patrick Watson monte pas mal haut dans les aigus, on a parfois l'impression d'entendre une voix d'ange venu du ciel (oh ! Rien de moins ...).
La musique, planante parfois (on sent l'influence de Pink Floyd), enjouée d'autres fois (une amie, en écoutant le refrain de la chanson The Storm m'a dit : «On dirait Les Triplettes de Belleville !»), avec des choeurs (toujours sur cette même chanson numéro 6, j'ai cru retrouver les choeurs de Léonard Cohen), des instruments venus d'ailleurs, nous entraîne dans des ambiances très particulières et intimes.
Les arrangements sont extraordinaires, au piano omniprésent viennent s'ajouter des clochettes, du lap steel, et des ensembles à cordes et à vent. L'album a été enregistré à Montréal, New-York et Helsinki, une diversité qui n'est sûrement pas pour rien dans la richesse de ce disque...
Réalisé à Montréal, New York et Helsinki avec entre autres Amon Tobin au mixage de quelques pièces, Close to Paradise s’écoute comme un voyage au centre d’une entité plus grande que la somme de ses parties: la créativité de Watson et ses compères.
J. Sébastien Chicoine

L'étreinte, Miossec, Play it again, 2006

Paru début septembre au Québec, le dernier album de Miossec est passé entre mes mains par hasard. Je connaissais Miossec à ses débuts, et je m'étais lassée de son style assez redondant, de sa voix éraillée, et de ses textes tournant pas mal autour de la bouteille...
Mais je dois dire que j'ai bien accroché sur celui-ci. Même si la mélancolie est encore très présente (il y a même une chanson intitulée ainsi), les couleurs bariolées de la pochette (pas
forcément jolie) nous amènent vers un peu plus d'optimisme...
«
Comme toujours, la voix est mal assurée, essoufflée, rauque ; plus hésitante que sur son dernier album, mais sans jamais être fausse comme elle l’était par moments sur Brûle [4e album]. Touchante de sensibilité, unique en son genre — une voix sublime d’ivrogne.»
Texte intégral ici

Une bio de Miossec ici




En ce moment, je lis (après avoir terminé La Gare, de Sergio Kokis, dont je vous parle dans mon prochain billet) : Longtemps, je me suis couché de bonne heure, de Jean-Pierre Gattégno, aux Éditions Actes Sud (2004)

5 commentaires:

Anonyme a dit...

Bonjour
Merci pour ce blog riche en informations utiles et calires c'est vraiment tres interessant.
Bonne continuation.
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journal Algerien

Bavardage sens dessus dessous sur la culture et la communication, la communication de la culture et la culture de la communication a dit...

Youpi, tu as lu La Gare ! Je guette le billet... En ce qui concerne tes quatre disques de la semaine, j'avoue que j'ai un peu de mal avec la voix soufflottante et alcoolisé de Miossec. J'ai pas mal écouté (comme Delerme dans le même genre approximatif), et au bout d'un moment c'est... insupportable. Tu as l'impression qu'avec une seule note et un ton précieux débilitant le chanteur veut nous faire rentrer dans la tête le message naïf d'une midinette qui soupire devant son prof de dessin ! Bon j'exagère sans doute, et désolée de l'écrire aussi directement, mais... disons qu'on peut en débattre ! (c'est dur, n'est-ce pas, de "parler musique" ?) Pour Charlotte, je demande à entendre, et pour finir sur une note positive, je vote oui oui oui pour Nick Cave dont tu parlais dans un autre billet !

Anonyme a dit...

Je tenais à te dire que tu m'avais convaincue d'acheter le disque de Charlotte Gainsbourg. Au début, j'ai été un peu déçue mais après une autre écoute j'ai appris à le savourer. Bises.

Lætitia Le Clech a dit...

> Aimzon : vive Nick Cave !
Pour Miossec, tu as un peu raison, ça peut énerver : c'est ce que je n'aimais pas trop dans ces précédents albums. En même temps, j'aime bien les voix écorchées comme la sienne, ça sent le vécu. Après, concernant les textes, c'est sûr que ce sont souvent des textes assez naïfs, parfois un peu sexiste peut-être, pas toujours poétiques... Bref on pourrait en débattre longtemps en effet, et je ne le connais pas assez pour ça. Peut-être qu'un lecteur du blog qui l'aimerait pourrait nous en parler plus longuement ?
Concernant Charlotte, après de nombreuses écoutes, ce n'est pas transcendal, mais franchement j'aime toujours...;-)
Et en effet, Stella, je crois que le disque s'apprivoise et se savoure lentement...

Anonyme a dit...

Hé me voilà au bon endroit pour parler de Mamzelle Gainsbourg. Tu vois, je ne suis pas spécialement fan de l'actrice,mais j'ai été tenté par son album. Les critiques sont très positives alors, pourquoi pas! Bien, c'est un très bon album, avec des airs (de Air oui!) qui accrochent et une musique planante. Une petite pointe de mélancolie peut-être, c'est peut-être l'automne qui fait ça.

bizous.