06 octobre 2007

Locas


Locas, Jaime Hernandez, traduction française aux éditions du Seuil, 2 volumes

Un petit retour en BD, ça faisait longtemps que je n'étais pas tombé sur un gros volume inspirant, qui suscite autant de curiosité chez moi. Alors Locas, c'est quoi ? C'est l'histoire de deux amies, Maggie, mécanicienne un peu boulotte, et Hopey, une punkette musicienne et toujours fauchée. Leur amitié profonde, souvent houleuse, s'oriente parfois vers une relation amoureuse. Cela donne lieu à des réflexions inspirantes sur l'amour, l'amitié, la sexualité.

Le résumé de l'éditeur :
Locas, écrit et dessiné par Jaime Hernandez, représente un accomplissement singulier dans la bande dessinée du XXe siècle. Cette série de récits plus ou moins longs, publiée à l'origine dans les pages du magazine Love & Rockets, de 1982 à 1996, suit le parcours de deux personnages principaux - Hopey et Maggie - sur quatorze années. Réunies en deux volumes pour composer un roman graphique dense et foisonnant, Locas retrace la vie de Hopey et Maggie, leurs amours, leurs problèmes, leur détresse et leur joie. Maggie Choscarillo est une jeune Californienne d'origine mexicaine rôdant dans la scène rock du début des années 1980, au moment où l'explosion punk vient de lancer son assaut virulent et primitif contre les tours d'ivoire des dinosaures du rock. Adolescente, Maggie se trouve attirée par l'anarchie, l'énergie et l'idéalisme de la scène punk hardcore. Elle y rencontre Hopey Glass, une punkette téméraire et insolente. Hopey est une présence turbulente mais constante dans la vie de Maggie, combinant paradoxalement des convictions morales en béton armé et un tempérament irascible. L'amitié qui les lie est volcanique mais indéfectible. Jaime Hernandez explore une très large palette d'émotions liées aux jeux de l'amour, du sexe, de la passion exubérante au doute existentiel, de la frivolité joyeuse à la détresse solitaire. Le portrait amoureux de Maggie et Hopey dépasse le constat simple de leur bisexualité et, grâce au sens naturel de l'auteur pour la justesse des sentiments, devient partie intégrante de leur vie quotidienne. Ames sœurs au caractère bien trempé, Maggie et Hopey vibrent d'un amour sincère et beau, décrit avec une justesse que peu d'écrivains, et encore moins d'auteurs de BD, sont parvenus à accomplir.

Jaime Hernandez, né en 1959, a grandi dans la banlieue tranquille de Oxnard, en Californie, entouré de quatre frères et d'une soeur. Leur mère était une passionnée de BD lorsqu'elle était enfant. C'est elle qui leur a transmis son goût pour les comics de Jack Kirby et Steve Ditko chez Marvel, les strips de Denis la Menace de Hank Ketcham et la série Archie. Un jour, un des frères Hernandez ramène en cachette un des Zap Comix de Robert Crumb. C'est la révélation. Avec l'arrivée de la puberté et des préoccupations liées à l'adolescence, l'enthousiasme de Jaime Hernandez pour les BD traditionnelles s'étiole. Tandis que la scène punk rock de Los Angeles se développe, Hernandez se consacre à en incorporer l'esthétique âpre et anarchique dans son dessin et ses scénarios. Sous sa plume et son pinceau, l'underground punk, objet de fantasmes et d'ignorance, devient un lieu palpable, peuplé de personnages attachants et profonds. Ainsi démarre en 1981 Love & Rockets, le magazine de BD créé avec Robert et Mario, les frères de Jaime. Depuis, Love & Rockets a été traduit dans plusieurs langues, reçu un grand nombre de récompenses et demeure un triomphe de la BD adulte du dernier quart de siècle. L'intégrale des cinquante premiers numéros de Love & Rockets a été publiée en quinze volumes par leur fidèle éditeur Fantagraphics, aux USA. Locas, volumes 1 et 2, est la première édition française qui offre l'intégralité de la saga de Maggie et Hopey. Jaime Hernandez vit à Pasadena, en Californie, avec son épouse et leur fille.

La compilation de toutes ces planches parues dans Love and rockets peut être déroutante. En effet, étant donné que les histoires ne se suivent pas toujours, il y a souvent un décalage, plus difficile encore quand on n'a pas la culture américaine des années 80. Les références sont nombreuses, ce qui en fait aussi un ouvrage hallucinant sur ces années-là. Le fait que les deux tomes recouvrent 14 années en fait quasiment une mine historique sur cette époque que beaucoup aiment détester...
Parfois, l'auteur part dans des délires psychédéliques de super-héros qui sont difficiles à suivre.
Mais la beauté du trait, la beauté du propos dès que l'histoire se resserre sur la relation de Maggie et Hopey en fait un ouvrage très touchant et très beau pour tout amateur de bonnes bandes dessinées.
Les personnages, le contexte social, tout est finement décrit. Les personnages sont tous attachants, autant les deux héroïnes que ces garçons qui leur tournent autour...
À découvrir...

En écrivant ceci, j'écoute cela : Françoiz Breut, Une saison volée (Warner, 2005)

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