13 septembre 2006

Journal

Journal (1), février 1992 - septembre 1993, Fabrice Neaud, éditions Ego comme x, 112 pages


Depuis 1994, Fabrice Neaud a entrepris un projet novateur et ambitieux : réaliser son journal intime en bande dessinée. Au fil de ses albums et récits complets, en utilisant la bande dessinée dans ce qu'elle a de plus riche et de plus spécifique, Fabrice Neaud renouvelle sans cesse ce média, tout au long d'une œuvre forte, dense, complexe et variée. On trouve de tout dans l'œuvre de Fabrice Neaud : beaucoup d'émotion et une vive sensibilité ; une réflexion sur notre société, ses valeurs, l'exclusion et la tolérance ; des références picturales, mythologiques, sociologiques, musicales, littéraires et philosophiques ; des réflexions sur l'art et l'amour ; des trouvailles formelles innovantes ; une touche d'humour ; des dessins superbes...

Sébastien Soleil

Voilà qui résume assez bien cette véritable oeuvre d'une vie. Je n'ai lu pour le moment que le premier tome, mais il y en a plusieurs autres qui m'attendent à la bibliothèque...

Biographie du bonhomme :

Fabrice Neaud est né le 17 décembre 1968 à La Rochelle (France). Il obtient son baccalauréat de Lettres option Arts plastiques en 1986 et entame une première année universitaire en philosophie et obtiendra son diplôme (DEUG) l'année suivante à l'université de Bordeaux III (tiens, c'est là où j'ai étudié moi aussi !!). Mais sa vocation première étant le dessin, il entre aux Beaux-Arts où il restera 4 ans, jusqu'en 1991. Commencent alors quatre années de recherche d'emploi pendant lesquelles il réalise notamment les peintures de quinze étapes du Chemin de Croix pour l'église Sainte Bernadette à Angoulême (il en parle dans le volume I du Journal) en collaboration avec Alain François (diplômé des Beaux-Arts) en 1992.
Il cofonde l'association-éditeur Ego comme X. En 1994 paraît
le premier numéro de la revue du même nom. Il fournit pour ce numéro son premier récit publié. Ces pages sont le début d'un projet ambitieux d'autobiographie en bande dessinée, son journal, projet qui, d'après l'auteur, devrait durer tout au long de sa vie. En 1995, il publie des récits dans les numéros 2 et 3 d'Ego comme X ainsi que dans les 4 numéros de la revue Bananas d'Évariste Blanchet (revue ambitieuse, au contenu de qualité mais qui ne passera malheureusement pas le cap de la première année d'existence). Enfin en 1996 paraît le premier volume de son Journal, qui reçoit le prix Alph'art Coup de Coeur au festival d'Angoulême l'année suivante (1997). Suivent des publications dans la revue Ego en 1996, 1997 et 2000 et la parution des volumes II à IV de son Journal entre 1998 et 2002. Ses projets se multiplient : il écrit un roman (Le capitaine Émile, dans la continuation du récit publié dans Ego comme X n°7) qui ne sera finalement pas édité et publie, entre fin 2002 et début 2003, en plus du volume 4 de son Journal, trois récits dans un collectif sur les Vampires aux éditions Carabas, dans un hors-série spécial bande dessinée de Beaux-Arts Magazine et dans le premier numéro de la revue Bang.
Très convaincu des immenses possibilités qu'offre la bande dessinée, Fabrice Neaud est à la pointe de la lutte pour la reconnaissance de ce média. En 1999, suite à un article de Beaux-Arts Magazine abordant la bande dessinée de façon condescendante, il écrivit une longue lettre. Trois ans plus tard, il dessinait pour le hors-série de ce magazine sur les tendances actuelles de la bande dessinée un récit sans parole sur l'histoire de celle-ci.
Fabrice Neaud est également un membre actif de la
Maison des auteurs de bande dessinée (mdaBD), association d'information des professionnels de la bande dessinée et de la promotion du média.

(Cette biographie provient directement de ce site.)

Autres informations sur Fabrice Neaud et son oeuvre ici et ...

Alors qu'en est-il de cette histoire, de son histoire finalement ? Qu'est-ce qui fait que la vie de cet homme mérite d'être couchée sur papier et qui plus est, dessinée ?
Et bien, Fabrice Neaud est un artiste qui dresse un constat de sa vie plutôt négatif (malgré son jeune âge) et qui tente tant bien que mal de remonter à la surface. Nous nous faisons voyeur, un peu, beaucoup, car l'auteur ne nous cache rien ou presque, de ses aventures sexuelles ou amoureuses (homo) à ses reflexions et déceptions. Mais il le fait avec une très grande sensibilité, à fleur de peau, sans prétention. On ressent aussi sa grande fragilité, et le fait que d'une page à l'autre Fabrice peut basculer dans un état dépressif, tant son instabilité dans ce tome I est palpable.
La simplicité qui se dégage de cet ouvrage devient touchante, très émouvante et nous entraîne avec son auteur dans sa remise en question. C'est pas toujours très gai, mais c'est comme la vie, avec ses beaux côtés, et ceux un peu plus moches.
À découvrir.

Et en écrivant ceci, j'écoute les infos : une fusillade a eu lieu dans une école de Montréal, le Collège Dawson...:-(

6 commentaires:

Anonyme a dit...

J'aime beaucoup "le Journal" de Fabrice Neaud, surtout les premiers tomes. On apprend beaucoup sur la création d'Ego comme X, sur la condition de l'artiste. Et surtout, Néaud évoque ce dont on parle encore peu dans le 9e art : l'homosexualité. A ce sujet il y a eu depuis des bd intéressantes comme "Blue" de Kiriko Nananan ou "Pedro et moi" de J. Winick.

Lætitia Le Clech a dit...

Ah ben alors je vais essayer de trouver les BD dont tu parles...!
Merci...

Anonyme a dit...

J'ai acheté toute la série au Renaud-Bray rue ste catherine. C'est à lire! :-)

Anonyme a dit...

Salut fibula

Coucou c moi !
Je vais relever le nom et les titres .Ça a l'air trés intéressant. Un journal intime en BD, pourquoi pas ? Peut-être une idée de cadeaux ?
Ça va paraître plate parce-que je ne me rappelle pas son nom, mais j'avais pu approcher le travail d'une plasticienne qui exposait son journal intime sous une forme déssinée et écrite,composée à son goût, dans une galerie à l'édifice Belgo. J'avais aimé ça.
Sinon un blog c'est aussi une sorte de journal intime non ? Selon ce qu'on y met ?
Bises
Bye

Sylvie

Lætitia Le Clech a dit...

Oui Sylvie, un blog peut être une sorte de journal intime. Pour beaucoup, c'est le cas. Ici, pas vraiment, mais mes lectures et activités culturelles me révèlent un peu, parfois, petit bout par petit bout !!
Pour ce qui est de ta plasticienne, il ne s'agit pas de Julie Doucet par hasard ? Sinon, quand ça te revient, n'hésite pas à repasser par là pour nous le dire...

Anonyme a dit...

Et bien oui c'était Julie Doucet. Merci de me rafraîchir la mémoire...