16 octobre 2006

Journal d'hirondelle, d'Amélie Nothomb

Difficile de parler d'un livre d'Amélie Nothomb quand tout a été dit sur celui-ci. Quand tout a été dit sur son auteur également... Il vous suffit de taper ce nom dans Google pour avoir des dizaines de pages sur le sujet, des pages de fans, comme des pages de critiques virulentes.
Car, comme on le sait, Amélie Nothomb déclenche un raz-de-marée médiatique chaque année en sortant son nouveau roman.
Cette année, nous n'y avons pas échappé, puisque l'auteure a même été nominée au premier tour du prix Goncourt (mais éliminée au deuxième, comme on s'y attendait).
Qu'en est-il de ce cru 2006 ?
« Avec n'importe quel autre auteur, quand il déçoit une fois son public, celui-ci ne revient jamais, tempère Julien Laparade, coresponsable du rayon littérature à la librairie Dialogues, à Brest, mais avec Amélie Nothomb, c'est différent. Elle sait tellement se renouveler que ses lecteurs, malgré leur déconvenue de l'an dernier, voudront quand même s'y intéresser».
Sauf que Journal d'hirondelle n'est pas de la trempe de Stupeur et tremblements, Hygiène de l'assassin ou Métaphysique des tubes. Seulement 136 pages, imprimées en gros caractères entourés de marges généreuses, comme si la production nothombienne semblait menacée d'anorexie galopante. Et surtout, la chute, déjà le talon d'Achille de nombre de ses précédents romans, laisse sur sa faim. Si l'on était lacanien, on dirait que l'auteur de Biographie de la faim, l'un de ses meilleurs livres, n'a toujours pas résolu son problème de fin.»
(Excellent article de Daniel Garcia dans le journal Lire de septembre 2006)
Bon c'est un peu ce que je pense de ce Journal d'hirondelle, sauf que le style d'Amélie Nothomb est toujours aussi unique et profond. Bon, il faut que je vous précise quelque chose : je suis une vraie fan d'Amélie Nothomb, elle me fascine. Tout comme elle fascine Laureline Amanieux, auteure d'un excellent livre (fruit de cinq années d'études sur l'auteure belge) : Amélie Nothomb, l'éternelle affamée, paru chez Albin Michel en 2005.
Laureline Amanieux répond à la question Y-a-t-il quelque chose derrière les livres d'Amélie Nothomb ? ainsi : «La réponse est oui. Plus je creuse, et plus je trouve des choses à dire sur son travail. On peut la lire pour le rythme dense et la surprise de ses intrigues, mais c'est aussi un auteur qui passe par la légèreté pour aborder des thèmes très violents. Elle possède une vision très originale, marquée par un jeu permanent de contradictions. On a l'impression, à chacun de ses livres, de voir un train qui s'élance et qui déraille en même temps. Son univers possède un niveau de complexité qui résiste à l'analyse littéraire.»
Enfin, je ne vais pas réécrire l'article du journal Lire en entier, je vous recommande de l'acheter, en plus vous y trouverez un supplément de 32 pages sur la rentrée littéraire. Toujours intéressant...

Je viens de découvrir un nouveau (pour moi) site (ici) sur Amélie Nothomb, très bien fait (quoiqu'écrit un peu petit, c'est dur pour les yeux !) et très riche et complet. Des heures de plaisir pour regarder toutes ces émissions de télé que j'ai loupées en étant de l'autre côté de l'Atlantique...

Je vous invite aussi à vous procurer la revue Moebius sur le thème de La Marge (numéro 105), dans lequel j'ai écrit, dans la catégorie «lettre à un écrivain vivant», une missive à Amélie Nothomb. Cette lettre permet de mieux comprendre mon attachement à cette auteure belge...

Bonne(s) lecture(s) !

En écrivant ceci, j'écoute cela : Cat Power ~ The Greatest (Matador, 2006)



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