01 juin 2025

Les météores, histoires de ceux qui ne font que passer

Dans une petite ville nord-américaine, plusieurs personnages se croisent par hasard, ou pas, et développent des liens. Certains sont collègues dans un grand magasin de meubles nommé Aéki, d'autres se rencontrent à l'arrêt de bus, et d'autres encore sont de jeunes hommes, amis un peu perdus, qui veulent vivre des émotions fortes et avoir du succès auprès des filles. Tous vivent des vies assez précaires, ont connu des drames, appartiennent à des familles chaotiques et difficiles. Hollie est une infirmière à domicile qui doit subir le racisme de l'un de ses patients. Elle courbe l'échine, encaisse pour ne pas perdre son boulot. Son fils Elijah pourrait prendre un mauvais chemin, mais une rencontre lui permettra de mûrir.
Tous ces personnages apprennent en même temps la découverte d'une météorite qui se dirige vers la terre. Comment réagiront-ils à cette nouvelle ? À partir de ce moment, cette bd nous rappelle Melancholia, le film de Lars Von Trier, et devient plus inquiétante.

Ce récit choral, édité dans un format à l'italienne, est original et touchant. Il nous fait une fois de plus réfléchir à la force des liens avec ceux que nous croisons ou connaissons.

Cette citation de Raymond Carver, mise en exergue en première page du livre, expose bien le but de ce livre, montrer la vie de gens ordinaires, qui se battent pour survivre avec leurs différents enjeux (santé mentale, solitude, racisme, dépression, etc.).

 « Je n'ai plus devant moi que le néant. Et il faut que je me débrouille avec ça. Plus de destin. Juste un enchaînement de petits faits qui n'ont d'autre sens que celui qu'on veut bien leur donner. Une vie machinale, sans objet. La vie de tout le monde. »

« Menudio », in Les trois roses jaunes, trad. François Lasquin (1988)


Les météores, histoires de ceux qui ne font que passer, Jean-Christophe Deveney, Tommy Rodolfi, Éditions Delcourt, 2024

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