15 mai 2008

J'avais 20 ans - Nancy Huston

Samedi 17 mai à 11h, à l'antenne de Radio-Canada 95,1 FM, l'émission présentée par Joël Le Bigot, J'avais 20 ans, nous offrira le portrait de la grande Nancy Huston en 1973-1974, année de ses 20 ans. J'ai déjà parlé de Nancy Huston ici, et , mais vous ai-je déjà dit à quel point je l'aimais ? Non ? Si ? Vous êtes sûrs ? :) Elle vient de publier (je crois qu'il n'est pas encore sorti) un nouvel essai aux Éditions Actes Sud, L'espèce fabulatrice. L'auteure en parle : «C'est un sujet surprenant pour moi aussi. Je ne m'attendais absolument pas à l'écrire. Je dirais que c'est sorti de Lignes de faille. C'est une interrogation sur l'identité, sur comment les enfants arrivent à se constituer un soi.»
La suite de l'article, dans
La Presse.
Cette auteure me fascine autant par son parcours, son histoire, que par sa magnifique écriture et les thèmes qu'elle aborde. C'est pourquoi je vous signale cette émission, qui je suis sûre nous donnera de nouvelles pistes de réflexions sur l'identité, le déracinement, puisque les 20 ans de Nancy Huston correspondent à son départ pour l'Europe, son apprentissage d'une nouvelle culture, d'une nouvelle langue.
« C’est sentir que l’humanité a une histoire, que ce continent a une histoire, qu’il y a une épaisseur des événements. Je crois que jusqu’à 20 ans, je me disais que le monde n’était pas intéressant. Je n’avais pas envie d’en être. À partir de 20 ans, je me suis dit, non, ce n’est pas vrai ça. Il y a vraiment des choses qui valent la peine d’être explorées. C’est l’année du changement. »

L'article du Journal Voir

Ce matin, j'écoute Ghinzu, Blow, ça décoiffe !

11 commentaires:

Anonyme a dit...

À lire également, une excellente entrevue avec Nancy Huston dans le Voir du 15 mai, sur cet essai paru au Québec chez Leméac.

m a dit...

Ça fait vraiment longtemps que je me fais dire que l'écriture de Nancy Huston est fabuleuse, que ses thèmes sont extrêmement intéressants. Sacrilège vous direz, je n'en ai toujours pas lu! En as-tu un à me suggérer pour débuter?

Lætitia Le Clech a dit...

Hmmm...c'est toujours difficile de choisir. J'avais commencé par La Virevolte, que j'avais beaucoup aimé. Il y a aussi Dolce Agonia, qui est magnifique. Mais surtout, Lignes de faille, qui m'a soufflée.
Écoute-la parler samedi, peut-être que ça te permettra de faire un choix plus éclairé (selon les thématiques).
Il y en a d'autres que je n'ai pas encore lus aussi (Cantique des plaines, très connu)... tout comme certains de ses essais également.

m a dit...

Merci! Et en passant, voici l'invitation pour l'expo de Sophie Calle, si jamais ça t'intéresse. Il y aura un vernissage le 3 juillet, je te redonnerai les détails si tu veux. http://www.facebook.com/event.php?eid=26728920768

Lætitia Le Clech a dit...

Ça me fait penser, au fait, j'ai emprunté un livre de Siri Hustvedt, Tout ce que j'aimais.
J'en reparlerai sûrement !

Lætitia Le Clech a dit...

Merci pour l'invitation !

anne-marie a dit...

Allô!
Je viens tout juste (hier soir) de terminer "Lignes de faille". Quel roman magnifique! Je dirais qu'il m'a encore plus impressionnée que les autres que j'ai lus de Huston. Cette écrivaine me complexe: son intelligence, sa maîtrise du récit, sa documentation. Il y a du travail là-dedans, énormément, mais aussi une sensibilité incroyable, une compréhension de la façon qu'on peut avoir de penser. Et ce qui me fascine: cette capacité qu'elle a de faire parler les enfants, de les mettre en scène en les respectant, en affrimant tacitement (on peut dire ça?) qu'ils sont des êtres humains à part entière et intelligents. Ça peut nous paraître évident, mais ce ne l'est pas. Il y a encore des endroits, ici même, où on voudrait interdire aux enfants d'être dans les lieux publics. Comme s'ils n'existaient pas; comme si on n'en avait jamais été (ou n'en étions pas encore, même maintenant).
J'aurais suggéré de commencer avec "La virevolte", depuis hier je suggère de lire tout de suite "Lignes de faille"!
Pour l'essai, quelle ne fut pas ma déception, mercredi, de constater qu'il n'était pas encore en librairie. Le 22, je crois, ce qui veut dire qu'on doit encore attendre 6 jours. C'est terrible.
En attendant, j'ai lu l'essai "Histoires de s'entendre" de Suzanne Jacob. Ces deux auteures ne sont pas étrangères l'une de l'autre. Regardons par exemple "Fugueuses" et "Lignes de faille". Dans les deux cas: une écriture de la filiation, de la famille, une sensibilité au-travers des époques. Et une intelligence de ce qu'est l'écriture. L'essai de Jacob parle aussi (comme celui de Huston "L'espèce fabulatrice", à en croire les médias) de la fiction. Elle explique comment la fiction habite nos vies, comment elle est à la base de notre existence. À commencer par le langage, qui est une construction imaginaire sur laquelle on s'entend. Sans les fictions dominantes et celles en marges, aucune histoire humaine (de l'humanité ou individuelle) n'aurait pu avoir lieu. C'est un essai magnifique, limpide, très très agréable à lire. Je le recommande chaudement! Et on se reparle de "L'espèce fabulatrice"!

Lætitia Le Clech a dit...

Bravo Anne-Marie, tu as écrit le plus long commentaire jamais vu sur mon blogue ! Merci :)
C'est drôle que tu parles de Suzanne Jacob, puisque les deux auteures étaient les invitées de Charette la semaine dernière je crois, au moment de Métropolis Bleu (Nancy Huston y était invitée, pas Suzanne Jacob). Le parallèle a été fait entre les deux auteures, en effet.
On peut écouter l'entrevue ici : http://www.radio-canada.ca/radio/christiane/
modele-document.asp?docnumero=56397&numero=
1880
C'était très intéressant.
Merci mille fois pour ton commentaire (encore une fois), je ressens exactement la même chose en lisant Nancy Huston. Les écrits de cette femme me subjuguent, tout simplement.

anne-marie a dit...

Salut!
Merci de m'avoir répondu!
Vraiment, j'ai trouvé ça bien intéressant cette entrevue. Et aussi celle que tu m'as suggérée, avec Suzanne Jacob! Je suis contente de voir que je ne suis pas folle de voir un rapprochement entre ces deux auteures...
Plus que deux jours avant "L'espèce fabulatrice"... yé!
AM

Anonyme a dit...

Coïncidence amusante ta note ! Je viens d'offrir Lignes de faille à ma mère pour son anniversaire et j' "attaque" aujourd'hui Nord perdu, oeuvre subtile - parait-il - sur les découvertes de l'expatrié. Connaissant peu cette auteure albertaine vivant à Paris, aurais tu des conseils à me donner pour découvrir l'écrivaine qui se "cache" derrière ces oeuvres remarquables ?

Lætitia Le Clech a dit...

@Denis : il faudra que je lise ce Nord perdu que je ne connais pas...
Pour ce qui est de découvrir plus en profondeur cette auteure remarquable (oui, elle l'est), je ne sais pas quoi te recommander à part lire ses livres. En cherchant bien sur le net, on peut aussi tomber sur des thèses ou des essais consacrés à l'auteure et à son oeuvre. Mais je n'ai malheureusement pas de lien précis à te donner.