Le récit prend la tournure d'une fable écologique, mais ce n'est jamais poussé ou exagéré. Le monde des anciens et le monde moderne ne sont jamais mis bêtement en opposition.
En montrant la faune, la flore, le territoire et les paysages qui changent, dans des planches somptueuses, l'auteur parvient à toucher le lecteur qui peut alors déduire par lui-même les dangers qui menacent les territoires du Nord. Les pizzlys seraient un mélange d'ours polaires et de grizzlys, puisque la fonte des glaces forcent les ours polaires à descendre plus au Sud pour se nourrir.
Alors que les deux enfants s'adaptent de mieux en mieux à leur nouvelle vie, Nathan, lui, semble sombrer dans une profonde dépression. Victime de vertiges et de perte de repères, il n'est pas capable de s'orienter dans la toundra.
Lorsque des feux de forêt surviennent, ils sont tous menacés et doivent évacuer en des lieux plus sûrs. Mais Nathan et les enfants sont introuvables.
L'auteur fait alors intervenir certains mythes autochtones dans son histoire, qui viennent brouiller la réalité des Blancs, en visite pour la première fois dans ces contrées. Caribous, ours, huards, poissons, outardes, renards, animaux vénérés et chassés par les autochtones, subissent eux aussi les conséquences des changements climatiques, comme le montre cette planche magnifique et déchirante :
Peut-être que c'est par l'interprétation de ces mythes, l'écoute de ces histoires, le respect de ces animaux, le retour à la simplicité que le salut arrivera.
Les Pizzlys, Jérémie Moreau, Éditions Delcourt, 2022, 200 pages.
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