10 février 2008

Borderline

1) Le trouble de la personnalité borderline (ou trouble de la personnalité limite) est un trouble de la personnalité se caractérisant par des humeurs changeantes, par des relations humaines délicates, par un manque de confiance en soi-même et aussi par des comportements auto-agressifs.
Plus de détails ici, avec de nombreuses références en fin d'article.

2) Borderline : livre de Marie-Sissi Labrèche, sorti en 2000, et déjà traduit en plusieurs langues. Suivi par La Brèche, en 2002, ces deux livres, en grande partie autobiographiques, relatent la vie de Sissi (Kiki dans La Brèche), jeune femme à la personnalité borderline, dépendante affective et sexuelle, qui doit composer avec son enfance difficile, entre une mère schizophrène et une grand-mère qui l'élèvera tant bien que mal, et trouver ses repères afin d'atteindre l'équilibre et de survivre.


3) Borderline, de Lyne Charlebois. Film québécois sorti vendredi dernier que nous sommes allées voir cette après-midi. Film coup de poing tiré des deux livres de Marie-Sissi Labrèche, et dans lequel le rôle de Kiki est tenu par la merveilleuse Isabelle Blais.
J'avais été très touchée par l'entrevue donnée par Marie-Sissi Labrèche à Tout le monde en parle le dimanche 3 février 2008, je l'ai été tout autant par la performance d'Isabelle Blais dans le film, sur ce sujet si difficile et souvent tabou.
Que dire de plus qui n'a pas encore été écrit sur ce film ?
Je vous laisse avec les divers articles d'intérêt trouvés sur la toile...
La critique de La Presse.

La critique du journal Voir.
Le texte dans le journal Le Devoir
Visitez également ici le très beau site Internet de Lyne Charlebois.

Autre film brillant, sorti en 2004, sur la thématique de la santé mentale : Tarnation, de Jonathan Caouette.

Et en écrivant ceci, j'écoute le dernier album de Catherine Major (acheté hier), Rose Sang (Productions de l'onde)

01 février 2008

Jack Kerouac et le Mexique

Il y a une quinzaine d'années, fin du secondaire, je passe mon bac et refais le monde avec mes amis en écoutant de la musique et en rêvant de voyages à travers le monde.
Notre groupe préféré se nomme The Doors et on se prend quelquefois pour Jim Morrison, en récitant quelques poèmes tout en fumant des cigarettes qui font rire, alors que nos vies de privilégiés, bien rangées, sont bien loin de celles de ces artistes déchirés.
Nos lectures de cette époque vont des poèmes de Morrison aux ouvrages de Jack Kerouac, dont Morrison s'est d'ailleurs inspiré.
Sur la route, Les Clochards célestes, Les Anges vagabonds sont les trois récits de Kerouac que j'ai gardés au fond de moi, et qui ont suffi à m'intéresser à ce canadien français, né en 1922, mort en 1969, des suites d'une cirrhose du foie.
Aujourd'hui considéré comme l'un des auteurs américains (il est né à Lowell, au Massachussetts) les plus importants du XXe siècle, ses romans n'ont pourtant pas connu le succès à leurs sorties.
Jack Kerouac est le chef de file de la "Beat Generation", littéralement "génération ramollie, fatiguée", qui revendique un nouveau mouvement littéraire, social et culturel. Jack Kerouac, Allen Ginsberg et William S. Burroughs en furent les trois membres les plus connus. Les "beatniks", terme inventé plus tard, rejetaient les tabous des bourgeois, considérés comme des personnes rigides, et de la société organisée et corrompue, ainsi que des valeurs traditionnelles. Ils voulaient vivre simplement, à fond. Ils se révoltaient contre le matérialisme, l'hypocrisie, l'uniformité, la superficialité. Voilà pourquoi les récits de Jack Kerouac nous plaisaient tant car comme les beatniks, nous cherchions notre place dans ce monde...

Avant mon voyage au Mexique en décembre dernier, je lus dans la collection Guides Bleus (Hachette) sur le Mexique que Kerouac avait vécu quelques mois à Mexico, ce que j'ignorais. Il n'en fallait pas plus pour me donner envie "d'aller voir ça", puisque l'adresse était inscrite dans le livre.
Alors j'ai marché longtemps, car le 212 de la rue Orizaba, dans la Colonia Roma, se trouvait bien loin du métro Insurgentes, d'où je partais.
Map of Mexico City, Distrito Federal MX
Et bon, franchement, la découverte d'une petite maison très simple, pas très propre (contrastant avec l'allure du quartier, plutôt chic), m'a laissée un peu perplexe. Mais au delà de ma déception, c'était tout de même émouvant de se dire qu'il
avait vécu là, même si aucune plaque ou inscription ne relevait cet événement.

«À Mexico, Jack loue une buanderie sur la terrasse du 212 rue d’Orizaba. Il retrouve le vieux Bill Garver qui habite en dessous dans une pièce sinistre. Esperanza ne lui fournit plus de morphine parce qu’elle est désormais trop malade pour quitter le quartier indien. Désœuvré, Jack met en forme les journaux écrits sur la montagne. Une sévère dépression l’amène à comparer un sourire d’enfant à un sourire de tombeau. Il est envahi par un sentiment de culpabilité. Il se sent sale, presque malade. Il a des cauchemars, parfois des visions d’horreur, des sentiments de monstruosité spirituelle. Heureusement, les anges de la désolation sont en route pour le tirer du trou sans espoir dans lequel il se trouve confiné.

Allen débarque en octobre avec Peter Orlovsky accompagné de son frère Lafcadio et du poète Gregory Corso. Ginsberg est débordant d’énergie — les " ravissements angéliques " — se sentant investi d’un esprit révolutionnaire à la Maïakovski. Il secoue Jack en le comparant au vieux Bill, enfermé au milieu de nulle part. " Comment peux-tu dormir toute la journée et ne jamais rien voir ? À quoi ça sert, d’être vivant ? "

Ginsberg insiste pour qu’ils aillent visiter l’université, les pyramides de Teotihuacan — ils gravissent les degrés de pierre de la Pyramide du Soleil où les anciens adorateurs du feu faisaient leurs sacrifices humains. Ils peuvent voir, à l’horizon sud, scintiller le lac Texcoco, royaume des Aztèques.» Robert Canovaro, tiré du site Écrits... vains ?, site de poésie, nouvelles, essais, critiques et d'actualité littéraire.

Voici un extrait d'une lecture de "On The Road" par Jack Kerouac lui-même : ici

En écrivant ceci, j'écoute Ghinzu, Blow (Barclay, 2004), encore un groupe belge génial.