28 octobre 2007

Note sur l'ADISQ...

Ce soir, c'est la remise des prix de l'ADISQ, que je vais suivre attentivement, même si les goûts de "l'industrie" du disque ne me correspondent pas vraiment. Il n'y a qu'à voir le prix déjà attribué lors de l'autre gala de l'ADISQ pour l'album de l'année anglophone remis à Grégory Charles, aux dépens de Patrick Watson (ou même Pascale Picard, agréable révélation de l'année...) !
Ou encore le prix album de l'année en interprétation jazz attribué pour la deuxième année consécutive à Frédérick De Grandpré, qui était en compétition avec de grands noms du jazz tels que Michel Donato ou Bernard Primeau Montréal Jazz Ensemble. L'année dernière, son prix remporté dans la catégorie album jazz de l'année avait soulevé un tollé dans la communauté jazz, comme en témoigne cet extrait d'un article paru dans la Gazette Montréal Campus, sous la plume de Catherine Girard-Lantagne : «Or, grâce à ce mode de scrutin [40 % de la note est accordé par rapport au nombre de disques vendus et 60 % représente le vote des membres du jury spécialisé], le chanteur et comédien Frédérick De Grandpré s'est vu attribuer un Félix dans la catégorie album jazz de l'année, pour Un martini pour Noël . Bien sûr, un gagnant fait toujours des mécontents, mais cette fois, c'est l'ensemble de la scène jazz montréalaise qui est tombé en bas de sa chaise. Non seulement les gens du milieu ne comprennent pas comment cet album a pu remporter ce prix, mais sa présence même dans la catégorie étonne. Un martini pour Noël est au jazz ce que le Cochon mignon est au vin, c'est pas compliqué.»

Donc, les artistes en nomination à ce 29e gala de l'Adisq sont un peu toujours les mêmes, les Marie-Élaine Thibert de ce monde et autre Isabelle Boulay (on échappe heureusement à Céline Dion cette année) - Je vous cite des artistes féminines alors que justement il y en a PEU, TRÈS PEU, des artistes féminines cette année - et ne représentent à mon avis pas du tout l'énergie, le dynamisme, la créativité du milieu musical québécois.
Karkwa a encore réussi à se faire une petite place dans la catégorie groupe de l'année, et Pierre Lapointe reste présent (il a remporté le vidéoclip de l'année et est encore en nomination pour l'artiste masculin de l'année) mais ça a un air de déjà vu...
Pourquoi Pascale Picard n'est pas nominée dans les révélations de l'année ? Hummm... Probablement parce qu'elle chante en anglais. Idem pour Patrick Watson, qui reste pour moi le meilleur album / groupe / concert de l'année, malheureusement, il chante lui aussi en anglais, et n'a pu se retrouver que dans une seule catégorie, celle du meilleur album anglophone de l'année, remis donc à Grégory Charles, allez comprendre...

On a souvent l'impression que les choix du jury sont dictés par les ventes de disques plutôt que par la qualité des albums présentés...Et pourtant, cela devrait être 40-60, comme je l'expliquait en ce début de note.

En écrivant ceci, je ne veux pas avoir l'air sectaire, il y a pas mal de trucs que j'aime dans les nominations de l'ADISQ, mais je sais que ces trucs là ne gagneront rien...

Pour aller voir les résultats, voici le lien sur le site de l'ADISQ

PS : Patrick, nous, on t'aime...


Edit, à 21h04 : Mention spéciale à Ariane Moffatt qui a dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas... Même si ce n'était pas à elle de le faire nécessairement...
22h51 : Autre mention spéciale à David Laflèche, directeur musical de la soirée de l'ADISQ, et ses musiciens, pour avoir joué en finale de la soirée un bout d'une chanson (Luscious Life) de Patrick Watson ! Yeahhh !

En écrivant ceci, j'écoute le dernier de Ben Harper, Lifeline (Virgin, 2007)

Mes prochaines lectures (2)

Nouvelle sortie à la bibliothèque aujourd'hui...
Devant la bibliothèque, je surprend une conversation entre un père et son fils :
Le père : «Avant, ici, il y avait un ministère...»
Le fils : «Le Ministère de la Magie ?»
Le père : «Euhhh...non. Le Ministère de l'Immigration...» (ah ça c'est moins chouette comme ministère...)
C'est là que l'on voit l'influence d'Harry Potter ! Le dernier volume de la célèbre série de J.K. Rowling vient de sortir en français, et il n'y a qu'à la bibliothèque de Parc-Extension que je pouvais le trouver. Il y avait même trois exemplaires disponibles...
Outre cet ouvrage de la plus haute importance j'ai aussi emprunté (en plus de faire prolonger Kafka sur le rivage de Murakami, que je n'ai pas eu le temps de finir) :
- Haruki Murakami, Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil, Éditions Belfond 2002
- Haruki Murakami, La ballade de l'impossible, Éditions du Seuil, 1994
- Yôko Ogawa, Parfum de glace, éditions Actes Sud, 2002
- Nietzsche, Ainsi parla(it) Zarathoustra, Éditions Payot et Rivages, 2002 (pour la présente traduction)
- Alison Bechdel, Fun Home, une tragicomédie familiale (BD), Éditions Denoël Graphic, 2006
- Bertrand Dicale, La chanson française pour les nuls, Éditions Générales First, 2006

En écrivant ceci, j'écoute Damien Rice, O (East West, 2003). Décidément un beau dimanche...Je vais m'installer pour finir Kafka sur le rivage d'Haruki Murakami.

20 octobre 2007

Sortie imprévue !

Ce soir, nous allons voir Patrick Watson, en concert à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Cabaret du Vieux Saint-Jean, où nous avions vu Pierre Lapointe il y a quelques mois... Soirée improvisée, avant que l'artiste ne parte pour une tournée en Europe. On ne le reverra peut-être pas avant plusieurs mois...

Sinon, au chapitre musical, Jorane sort dans quelques jours son nouvel album, intitulé Vers à soi. Elle sera en spectacle à Montréal au mois de janvier. En attendant, elle tourne un peu partout au Québec. Vous pouvez trouver de l'info sur son site personnel www.jorane.com. Il y a aussi une entrevue dans l'émission de Monique Giroux, que vous pouvez écouter ici.

(Une superbe photo de Dominique Goyette, centre National des Arts)

06 octobre 2007

Mes prochaines lectures

Aujourd'hui, razzia à la bibliothèque de Parc-Extension (j'adooooore cette bibliothèque !!) :

- Haruki Murakami, Kafka sur le rivage, Éditions Belfond, 2006
- Haruki Murakami, Les amants du Spoutnik, Éditions Belfond, 2003 Lu
- Christian Mistral, Léon, Coco et Mulligan, Éditions Boréal, 2007 Lu
- Jennifer Johnston, De grâce et de vérité, Éditions Belfond, 2007
- Philippe Djian, Doggy Bag, saison 4, Éditions Julliard, 2007 Lu

J'ai aussi un peu de lecture sur le Mexique, pour préparer un voyage prochain (Guide Bleu et Guide Neos de Michelin), ainsi que la méthode "Háblame" pour apprendre l'espagnol... On ne se moque pas !

Locas


Locas, Jaime Hernandez, traduction française aux éditions du Seuil, 2 volumes

Un petit retour en BD, ça faisait longtemps que je n'étais pas tombé sur un gros volume inspirant, qui suscite autant de curiosité chez moi. Alors Locas, c'est quoi ? C'est l'histoire de deux amies, Maggie, mécanicienne un peu boulotte, et Hopey, une punkette musicienne et toujours fauchée. Leur amitié profonde, souvent houleuse, s'oriente parfois vers une relation amoureuse. Cela donne lieu à des réflexions inspirantes sur l'amour, l'amitié, la sexualité.

Le résumé de l'éditeur :
Locas, écrit et dessiné par Jaime Hernandez, représente un accomplissement singulier dans la bande dessinée du XXe siècle. Cette série de récits plus ou moins longs, publiée à l'origine dans les pages du magazine Love & Rockets, de 1982 à 1996, suit le parcours de deux personnages principaux - Hopey et Maggie - sur quatorze années. Réunies en deux volumes pour composer un roman graphique dense et foisonnant, Locas retrace la vie de Hopey et Maggie, leurs amours, leurs problèmes, leur détresse et leur joie. Maggie Choscarillo est une jeune Californienne d'origine mexicaine rôdant dans la scène rock du début des années 1980, au moment où l'explosion punk vient de lancer son assaut virulent et primitif contre les tours d'ivoire des dinosaures du rock. Adolescente, Maggie se trouve attirée par l'anarchie, l'énergie et l'idéalisme de la scène punk hardcore. Elle y rencontre Hopey Glass, une punkette téméraire et insolente. Hopey est une présence turbulente mais constante dans la vie de Maggie, combinant paradoxalement des convictions morales en béton armé et un tempérament irascible. L'amitié qui les lie est volcanique mais indéfectible. Jaime Hernandez explore une très large palette d'émotions liées aux jeux de l'amour, du sexe, de la passion exubérante au doute existentiel, de la frivolité joyeuse à la détresse solitaire. Le portrait amoureux de Maggie et Hopey dépasse le constat simple de leur bisexualité et, grâce au sens naturel de l'auteur pour la justesse des sentiments, devient partie intégrante de leur vie quotidienne. Ames sœurs au caractère bien trempé, Maggie et Hopey vibrent d'un amour sincère et beau, décrit avec une justesse que peu d'écrivains, et encore moins d'auteurs de BD, sont parvenus à accomplir.

Jaime Hernandez, né en 1959, a grandi dans la banlieue tranquille de Oxnard, en Californie, entouré de quatre frères et d'une soeur. Leur mère était une passionnée de BD lorsqu'elle était enfant. C'est elle qui leur a transmis son goût pour les comics de Jack Kirby et Steve Ditko chez Marvel, les strips de Denis la Menace de Hank Ketcham et la série Archie. Un jour, un des frères Hernandez ramène en cachette un des Zap Comix de Robert Crumb. C'est la révélation. Avec l'arrivée de la puberté et des préoccupations liées à l'adolescence, l'enthousiasme de Jaime Hernandez pour les BD traditionnelles s'étiole. Tandis que la scène punk rock de Los Angeles se développe, Hernandez se consacre à en incorporer l'esthétique âpre et anarchique dans son dessin et ses scénarios. Sous sa plume et son pinceau, l'underground punk, objet de fantasmes et d'ignorance, devient un lieu palpable, peuplé de personnages attachants et profonds. Ainsi démarre en 1981 Love & Rockets, le magazine de BD créé avec Robert et Mario, les frères de Jaime. Depuis, Love & Rockets a été traduit dans plusieurs langues, reçu un grand nombre de récompenses et demeure un triomphe de la BD adulte du dernier quart de siècle. L'intégrale des cinquante premiers numéros de Love & Rockets a été publiée en quinze volumes par leur fidèle éditeur Fantagraphics, aux USA. Locas, volumes 1 et 2, est la première édition française qui offre l'intégralité de la saga de Maggie et Hopey. Jaime Hernandez vit à Pasadena, en Californie, avec son épouse et leur fille.

La compilation de toutes ces planches parues dans Love and rockets peut être déroutante. En effet, étant donné que les histoires ne se suivent pas toujours, il y a souvent un décalage, plus difficile encore quand on n'a pas la culture américaine des années 80. Les références sont nombreuses, ce qui en fait aussi un ouvrage hallucinant sur ces années-là. Le fait que les deux tomes recouvrent 14 années en fait quasiment une mine historique sur cette époque que beaucoup aiment détester...
Parfois, l'auteur part dans des délires psychédéliques de super-héros qui sont difficiles à suivre.
Mais la beauté du trait, la beauté du propos dès que l'histoire se resserre sur la relation de Maggie et Hopey en fait un ouvrage très touchant et très beau pour tout amateur de bonnes bandes dessinées.
Les personnages, le contexte social, tout est finement décrit. Les personnages sont tous attachants, autant les deux héroïnes que ces garçons qui leur tournent autour...
À découvrir...

En écrivant ceci, j'écoute cela : Françoiz Breut, Une saison volée (Warner, 2005)