16 septembre 2008

Marathon de culture à Montréal

Dimanche dernier, j'ai eu ma première expérience au Marathon de Montréal, j'ai couru les 10 km.
Tout s'est bien passé, et je me dois de remercier :
Ghinzu, Rufus Wainwright, Karkwa, Calexico, Radiohead, Arcade Fire, Patrick Watson, Yann Perreau, Amy Winehouse, Patti Smith, Soulwax, Pierre Lapointe, Laetitia Sheriff et Jorane, qui m'ont bien encouragée tout le long du parcours avec leurs chansons.

Que ferait-on sans eux (et tant d'autres) ? On ne courrait pas, en tout cas, pas moi...;-)

Au fait, ça me fait penser (pas de musique, pas de culture, etc.) : vous viendrez au spectacle organisé au Club Soda mardi prochain à 19h pour protester contre les coupures dans la culture ? C'est gratuit, avec beaucoup de beau monde, et c'est important. Encore mieux si vous emmenez vos amis qui ne savent pas encore pour qui ils vont voter le 14 octobre...

Et puis aussi, vendredi c'est le lancement du 8ème numéro de la revue Biscuit Chinois, qui a pour thème les dépanneurs. On se demande comment cette revue aurait pu survivre sans quelques subventions gouvernementales...
Rendez-vous le vendredi 19 septembre à 19 h 30 à l'Espace La Risée, 1258, rue Bélanger Est à Montréal.

En écrivant ceci, j'écoute Alexandre Désilets, Escalader l'ivresse (Maisonnette, 2008)

10 septembre 2008

Babyji


Babyji, d'Abha Dawesar, Éditions Héloïse d'Ormesson, 2007, 445 pages.

Dans les années 90, à Delhi en Inde, nous suivons l'apprentissage de la vie et l'émancipation sexuelle («tendance Gazon Maudit») d'Anamika, jeune et brillante lycéenne de 17 ans, qui découvrira l'amour dans les bras de trois femmes différentes, tout en essayant de comprendre le monde dans lequel elle vit, à travers nombre d'événements politiques qui ont secoués l'Inde de ces années-là. L'intérêt des diverses "conquêtes" de la narratrice vient du fait que les trois femmes qu'elle côtoie viennent de trois castes différentes : une est une servante, l'autre une étudiante, et la troisième une femme divorcée. La narratrice elle-même est une brahmine, la caste brahmane étant la plus importante en Inde. Tous ces personnages vont donc évoluer à travers des relations improbables, mais qui chacune, incarne une vision de l'Inde contemporaine (la domination toujours présente de certaines castes sur d'autres, la peur de la liberté tant recherchée et l'influence de l'Occident, la dualité entre tradition et modernité, que l'on retrouve par exemple chez les enfants nés d'immigrants de première génération).
L'impertinence sulfureuse de la narratrice s'oppose aux contraintes de cette Inde, et Anamika se heurte souvent aux préjugés et aux interdits d'une société qu'elle finit par vouloir fuir (son souhait de partir aux États-Unis).
La rencontre avec le père de son meilleur ami et le souhait d'Anamika de tranformer le bad boy de sa classe en un élève modèle viendront s'ajouter à son apprentissage existentiel.
Anamika se montre souvent autoritaire et égoïste, voulant dominer les autres, se comportant comme un homme dans une société où les rôles sont très marqués. On ressent souvent son malaise, le fait qu'elle soit partagée dans ses sentiments, ses attirances, à l'aube de sa majorité, elle se découvre, parfois avec peur.
Un roman initiatique très intéressant, avec un soupçon d'érotisme, pour découvrir l'Inde dans une partie de sa complexité, et une jeune auteure (née en 1974) qui promet.

De la même auteure :

Miniplanner, Cleis Press, November 2000
Dernier été à Paris, Éditions Héloise d'Ormesson, 2008

«Delhi est une ville où tout se passe dans la clandestinité, une ville sans amour mais avec des tonnes de passion.»
Abha Dawesar

Le blogue d'Abha Dawesar, en français s'il-vous-plaît !
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En écrivant ceci, j'écoute Éthiopiques, super découverte du week-end dernier.