25 août 2015

Un été, plusieurs lectures marquantes

Americanah, de Chimamanda Ngozi Adichie, aux Éditions Gallimard, 2014
Ce roman a tout : une histoire et une réflexion passionnantes et très contemporaines, un style, et des émotions. Il raconte aussi l'une des plus belles histoires d'amour que j'ai pu lire jusqu'à présent. On navigue entre le Nigeria et les États-Unis, sous le regard acéré de l'héroïne Ifemelu, qui nous fait part de ses découvertes et de ses interrogations. Brillant.
À découvrir maintenant : ses deux autres romans, L'autre moitié du soleil et L'hibiscus pourpre.


Vernon Subutex, tome 1, de Virginie Despentes, aux Éditions Grasset & Fasquelle, 2015
Du pur Virginie Despentes, brut de décoffrage, direct, trash. Ce roman choral se déploie progressivement en même temps que ses personnages, qui tournent tous autour de l'anti-héros du roman, le Vernon du titre. Celui-ci se retrouve à la rue en possession de cassettes vidéo testamentaires venant d'un chanteur à succès mort d'une overdose et accessoirement ami de Vernon. À cause de cela, Vernon deviendra l'homme le plus recherché de Paris en même temps qu'il se perdra (ou se trouvera?) dans le dénuement le plus total. L'auteure, par cette mise en scène très habile, dépeint une France multiple et tragique.

Les deuxièmes, Zviane, Éditions Pow Pow, 2013
Une histoire toute simple et un peu triste d'amour adultérin entre deux musiciens, qui se déroule sus nos yeux avec une grande sensualité. Zviane imagine même une « partition de sexe », ce qui fait de cette oeuvre une sorte de BD musicale et sexuelle. Exercice très intéressant pour cette auteure aussi musicienne.
« Trop de morceaux de musique finissent trop longtemps après la fin » Igor Stravinsky





La Civilisation, ma Mère!..., Driss Chraïbi, Éditions Folio, 1972
Ne vous fiez pas au titre un peu étrange de ce court roman écrit en 1972 par l'écrivain marocain de langue française Driss Chraïbi, mort en 2007, que je ne connaissais pas du tout mais qui est pourtant considéré comme faisant partie du patrimoine marocain. Il dresse ici un portrait sensible d'une femme marocaine dépassée par la modernité et que ses deux fils racontent à différentes étapes de sa vie dans deux parties distinctes : « Être » et « Avoir ». Dans « Avoir », elle prend possession de sa vie grâce à la connaissance et à l'éducation. Un roman très avant-gardiste et un auteur très moderne!



520 km, Max de Radiguès, Éditions Sarbacane, 2012
BD initiatique sur l'adolescence, les 520 km du titre correspondent à la distance séparant Simon, 14 ans, de son amoureuse - ou plutôt ex-amoureuse (c'est son statut facebook qui le précise) - Louise. Simon les franchira pour la retrouver à Montpellier. Sur son chemin, quelques rencontres pas toujours sympas. Agréable et touchant, dans un style artistique très simple (dessin et mise en couleurs). Max de Radiguès devient un spécialiste des affres de l'adolescence, après L'âge dur, paru en 2011 à L'employé du Moi.





Trois chevaux, Erri De Luca, Éditions Gallimard, 2001
Court roman de 118 pages qui m'a foudroyée par sa beauté et par son histoire pure et dépouillée, proche de l'essentiel : la terre, l'amour. Les mots nous font ressentir et sentir les éléments. Nous accompagnons cet homme devenu jardinier dans son pays d'origine, l'Italie, où il est revenu après avoir vécu en Argentine avec la femme qu'il aimait mais qui a été assassinée en raison de ses convictions politiques. En Italie, il rencontre Làila et doit apprendre à vivre dans le présent, en harmonie avec ces parfums, cette terre qu'il chérit. Mais y arrivera-t-il? L'auteur décrit très bien la mélancolie et les doutes qui assaillent le narrateur, en entremêlant passé et présent.
Un bijou de littérature.



Humeur musicale : DM Stith, Heavy Ghost

11 août 2015

Le 12 août, j'achète un livre québécois...

... Mais le reste de l'année aussi, hein!

Depuis presque un an, je ne suis malheureusement plus autant à jour dans les parutions d'ouvrages québécois. Comme je n'écris presque plus ici, et que je lis beaucoup moins (mais beaucoup quand même), faire des recommandations d'achats pour la journée de demain m'apparaît un peu présomptueux.
Je me suis malgré tout penchée sur les sites de plusieurs maisons d'édition pour sélectionner quelques livres qui m'apparaissent intéressants ou qui sont l'oeuvre d'auteurs que j'aime.

- Catherine Leroux : auteure de La marche en forêt et du Mur mitoyen, Catherine Leroux s'apprête à publier son prochain roman, Madame Victoria, le 28 septembre. Alors en attendant, pourquoi ne pas découvrir ses deux premiers avant de se procurer son nouveau en septembre?

- Aux Éditions Lux, plusieurs essais traitant de problématiques actuelles peuvent nous éclairer et nous permettre une réflexion nécessaire en ces temps troublés. Ainsi, l'essai Brut, La ruée vers l'or noir, écrit par un collectif composé de David Dufresne, Nancy Huston, Naomi Klein, Melina Laboucan-Massimo et Rudy Wiebe, nous met sous les yeux l'horreur des sables bitumineux.
L'essai Voir son steak comme un animal mort, de Martin Gibert, aborde des thèmes qui me sont chers : le végétarisme, le véganisme et nos paradoxes face aux animaux.
Toujours aux Éditions Lux, inutile de vous reparler de Soeurs volées, d'Emmanuelle Walter ou des essais de Serge Bouchard et Marie-Christine Lévesque, Elles ont fait l'Amérique et Ils ont couru l'Amérique (un troisième tome s'en vient!), qui sont pour moi des essentiels.

- En BD, je me suis penchée sur les nouvelles parutions des Éditions Pow Pow, que j'aime bien et voilà que Zviane, auteure du magnifique Apnée, a fait paraître un nouvel album intitulé Ping-Pong, sorte d'essai sur l'art, la création et la bande dessinée. Intriguant.

- Mon choix de romans se porterait sur les Éditions Héliotrope, puisqu'il faut choisir, et je me laisserais tenter par la Forêt contraire d'Hélène Frédérick, ou bien par l'un des romans de Patrice Lessard, dont j'avais adoré Nina, paru en 2012. Peut-être son roman policier Excellence poulet, paru cette année, ou son Enterrement de la sardine, pour voyager encore au Portugal...

D'autres nombreux auteurs sont à découvrir. Radio Canada a fait il y a quelques mois une liste de 10 jeunes auteurs à découvrir, que vous pouvez lire ici. Parmi ceux-ci, on retrouve Stéphanie Pelletier, dont le premier livre Quand les guêpes se taisent m'avait enthousiasmée, et Marjolaine Beauchamp, dont j'ai pu apprécier tout le talent lors de la soirée d'ouverture du festival Jamais lu, S'appartenir(e). Elle a publié en 2011 un recueil de poésie intitulé Aux plexus, aux éditions de l'écrou.

 Je vous souhaite de merveilleuses lectures!
 

Mise à jour concernant mes achats...