19 juin 2006

Cycles coréen et japonais



Découvertes japonaises :
Jirô Taniguchi, Terre de rêves, Casterman écritures, 2002
Jirô Taniguchi, Quartier lointain, tomes 1 et 2, Casterman écritures, 2003
Jirô Taniguchi, Le journal de mon père, Casterman écritures, 2004
Jirô Taniguchi et Utsumi, L'orme du Caucase, Casterman écritures, 2004



Découvertes coréennes :
Kim Dong Hwa, La bicyclette rouge (Tome 1 : Yahwari et tome 2 : Les Roses Trémières), Éditions Paquet pour la version française, 2006
Byun Byung Jun, Cours, Bong-Gu !, Éditions Kana, 2005

Les bandes dessinées japonaises sont des mangas, et les bandes dessinées coréennes des manhwas.

Jirô Taniguchi est né le 12 août 1947 à Tottori. Il débute dans la bande dessinée en 1970 avec Un été desséché. De 1976 à 1979, il publie, avec le scénariste Natsuo Sekikawa, Ville sans défense, Le Vent d'ouest est blanc et Lindo 3. Puis ils s'attaquent, toujours ensemble, aux cinq volumes que compte Au temps de Botchan (premier tome paru en français en 2002 au Seuil). À patir de 1991, Jirô Taniguchi signe seul ses albums : L'Homme qui marche, Le Chien Blanco et la trilogie du Journal de mon père (chez Casterman). Le premier volume de Quartier Lointain a remporté, lors du Festival d'Angoulême 2003, l'Alph'Art du meilleur scénario. Il a également reçu le prix Canal BD des librairies spécialisées. Depuis le mois de mai 2004, Le Sommet des dieux est édité, série en 5 tomes qui a obtenu le prix du meilleur dessin au festival de bande dessinée d'Angoulême (janvier 2005). Le tome 4 sort en mars chez Kana. Le tome 5 du Sommet des dieux est maintenant paru depuis mai 2005. On peut ajouter à son oeuvre parue en France : Le Gourmet solitaire (octobre 2005), Icare (avec Moebius, décembre 2005), L'homme de la toundra (février 2006).
(Source :
bédéthèque)
Kim Dong-hwa est né à Séoul en 1950. Il fait se débuts dans la bande dessinée en 1975 avec Mon firmament, récit qui sera suivi de nombreuses autres publications. Il est considéré en Corée comme l’un des plus brillants auteurs de sa génération. Le public français ne connaît pour l’heure de Kim Dong-hwa que La bicyclette rouge, paru en 2005 chez Paquet.
(Source :
Casterman)
Byun Byung Jun est dessinateur-scénariste. Il a fait ses débuts dans le manhwa en 1995. C’est l’un des jeunes espoirs de la bande dessinée coréenne, possédant à la fois passion et talent. Ses œuvres, courts récits débordants de lyrisme, pour lesquels il dessine les arrière-plans à partir de ses propres photos, lui ont déjà valu plusieurs prix.
Dans son remarquable manhwa, Princesse Anna, adapté d’une nouvelle de Bae Su-a, Byun Byung Jun allie harmonieusement un graphisme raffiné à une qualité d’intrigue plus souvent rencontrée dans un récit littéraire que dans une bande dessinée. Lors de ses études au Japon, Byun Byung Jun a reçu en 2001 le prix d’encouragement décerné par un grand éditeur japonais, Shôgakukan, pour récompenser les jeunes auteurs. Ce succès a contribué à favoriser la reconnaissance des auteurs coréens de bande dessinée dans le monde.
Byun Byung Jun a été couronné plusieurs fois :
- En 1995, prix d’excellence de la bande dessinée décerné par les éditions Doseo Chulpan Daewon.
- En 1997, prix d’encouragement de la meilleure caricature au Festival international de la bande dessinée de Dong-a LG.
- En 1998, prix des jeunes auteurs d’albums de manhwa.
- En 2000, grand prix de la Bande dessinée d’Aujourd’hui du Ministère coréen de la Culture et du Tourisme.
- En 2001, prix d’encouragement au concours des jeunes auteurs de bande dessinée, organisé par l’éditeur japonais, Shôgakukan.
- En 2003, il est invité au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême.
(source :
Made in)
Ces jolies bandes dessinées nous présentent des histoires très simples.
Que ce soit l'histoire de ce facteur à la bicyclette rouge qui, par son attention et sa gentillesse, rend les gens de son village heureux, ou les histoires de Jirô Taniguchi, empreinte d'une grande poésie propre aux cultures asiatiques (l'omniprésence de la nature, l'importance de la famille) ou bien l'histoire de ce petit garçon et de sa mère partis à la recherche de leur père/mari disparu.
Un agréable dépaysement qui m'a aussi fait verser quelques larmes, surtout dans les albums japonais de Jirô Taniguchi.
En écrivant ceci, j'écoute cela : Under Byen ~ Samme stof som stof (Telescopie, 2006) ~ un groupe danois que l'on m'a offert récemment !

17 juin 2006

Arthur H, ça fesse dans le dash ! *


En dépit d'un héritage artistique envahissant, Arthur Higelin dit H s'est vite affranchi de sa panoplie de "fils de". Picorant ses influences dans maintes directions musicales, son répertoire, comme ses spectacles, se singularisent par une certaine pratique de la poésie, du conte et de l'humour (source : RFI Musique). Pour lire la biographie (une parmi tant d'autres...) complète et très intéressante d'Arthur H, cliquez ici.

Donc ce soir, j'avais décidé de m'offrir pour mon anniversaire un tête à tête avec Arthur H, que j'ai tardivement découvert cette année avec son dernier album Adieu tristesse, qui tourne dans mon lecteur au moins une fois tous les deux jours.
Au Spectrum, salle comble, j'arrive un peu tard pour trouver une bonne place. Mais comme c'est mon anniversaire, une table m'est réservée derrière la table de son (la même place que mardi dernier pour Dominique A)... Pour dire vrai, c'est mon jour de chance, et la dite table, alors réservée pour la production, se trouve être de trop et se libère pour le modeste public, faisant le bonheur d'un sympathique couple et de moi-même... Je n'en reviens encore pas de la chance que j'ai eu ! Enfin, ça augurait vraiment bien pour le spectacle. Puis il y a eu la rencontre inattendue de la fameuse amie N. Bref, que du bonheur.
Puis, le début du concert, le début de l'enchantement, la venue de Lhasa de Sela pour deux chansons, la présence d'Albin de la Simone derrière les claviers pendant presque tout le spectacle, des musiciens exceptionnels, une belle complicité entre tout ce petit monde, la suite de l'enchantement, la chanson avec Ariane Moffatt, de retour au pays pour le plus grand bonheur de ses fans (...), la reprise jouissive d'Alabama Song, la voix formidable d'Arthur, sa présence sexy sur la scène, de très beaux éclairages, la fin du bonheur. Rideau.

En conclusion, je vais encore râler contre la qualité du son, la courte durée du spectacle, et m'extasier sur cette expérience culturelle qui m'a donné encore plus envie de connaître ce grand artiste...

Le site d'Arthur H :
http://www.arthurh.net/

Et qu'est-ce que j'écoute depuis que je suis rentrée chez moi ?? Arthur H bien sûr : Adieu tristesse.
* Clin d'oeil à mon amie N., rencontrée au concert (et que je n'avais pas vue depuis des lunes), et qui m'a appris cette expression 100% québécoise franglais, au tout début de ma vie au Québec...
(Pour les amis français, cette expression signifie littéralement : "Ça frappe dans le pare-brise !", donc en gros, ça veut dire : "Ça en jette !")

15 juin 2006

Albin de la Simone et Dominique A - Spectrum de Montréal le 13 juin 2006


Albin de la Simone
Albin de la Simone est un auteur, compositeur et interprète, multi-instrumentiste originaire de la Picardie. Il commence sa carrière en tant que pianiste. D'abord très axé sur le jazz, il collabore avec de nombreux artistes, tels que Matthieu Chedid (M), Raphaël, Salif Keïta, Alain Souchon, Bastien Lallemant, Mathieu Boogaerts, Alain Chamfort. Puis, il commence à écrire ses propres textes. Ceux-ci s'avèrent à son image : loufoques, décalés, mais finalement, terriblement en prise avec la réalité. Son premier album (éponyme - 2003) regorge de trouvailles, autant d'un point de vue musical qu'au niveau des textes.
Il sort un deuxième album en 2005, Je vais changer.
Le concert proposé ce mardi 13 juin était la première partie (de 45 minutes) de Dominique A. Hier soir mercredi 14, Albin de la Simone a aussi participé au spectacle organisé par Pierre Lapointe : Pierre Lapointe voit bleu (un petit quelque chose ici).
Donc, pour en revenir à la première partie de Dominique A (heureusement qu'il y en avait une), Albin de la Simone nous a offert quelques-unes de ses chansons (trop peu malheureusement), derrière son piano, en solo.
À la fin de son programme, Albin de la Simone a lancé : «Bon on sait que tout le monde est venu pour Dominique A, alors je vais faire vite, merci à ... à .... et à...». Mais non, en fin de compte, à la fin de ma soirée, je me suis dit que j'étais venue pour lui Albin de la Simone. En espérant qu'il revienne avec un groupe au complet l'année prochaine.
Dominique A
Dominique A, justement, parlons-en...
En solo lui aussi (décidément c'est la mode !), avec sa pédale enregistreuse d'instruments et de voix. Ça aussi, c'est un procédé utilisé par tout le monde en ce moment, seulement il y en a qui savent s'en servir utilement (Mara Tremblay par exemple, ou Camille bien sûr), et d'autres qui devraient s'en passer. Surtout quand les instruments sont limités à ... une guitare et une guitare ! Enregistrer des couches et des couches de guitares électriques les unes sur les autres, c'est assez assourdissant merci. Quand ça empêche même d'entendre les paroles des chansons de Dominique A, où est l'intérêt ? Quand, en plus, l'auteur-compositeur-interprète avoue composer des chansons très simples au niveau des accords car quand il y a trop d'accords, «c'est une gageure pour [lui]», alors on se pose des questions.
Dominique A est un artiste ultra respecté dans le milieu de la chanson française, il a collaboré avec beaucoup d'autres artistes (Yann Tiersen, Katerine, Françoiz Breut...), il est le chef de file d'une certaine chanson minimaliste des années 90, et compose une musique dépouillée et mélancolique et des textes qui ne perdent jamais de vue les réalités quotidiennes.
Cependant, dans sa performance scénique de mardi soir, tout m'a laissée perplexe : son chant, sa musique, son personnage. En plus, il n'a pas l'air très sympa le bonhomme... Grosse déception.
Une biographie très complète de Dominique A :
http://www.rfimusique.com/siteFr/biographie/biographie_9098.asp
Pour ces deux concerts, nous étions assises à côté d'Arthur H (c'est dingue je vais le voir en show samedi !!) qui a été rejoint plus tard par Lhasa... Ça méritait d'être souligné ! ;0)
En écrivant ceci, j'écoute cela : Thea Gilmore ~ Rules for jokers (Flying Sparks, 2002)

13 juin 2006

Mara Tremblay solo et Cali au Club Soda le 10 juin 2006


Pour commenter ce spectacle double, je vous offre les paroles de deux chansons, une de Mara et une de Cali, qui résument assez bien ce que j'ai ressenti durant le concert : beaucoup de générosité, de simplicité, de la part de Mara Tremblay, toute seule avec ses 7 instruments et son petit enregistreur lui permettant de superposer des instruments. Elle nous raconte des petites histoires, nous chante ses jolies chansons, sait se faire douce, et plus enragée aussi, rockeuse ou country girl, et nous éclaire d'une douce lueur...

- Douce lueur -

Dans les profondeurs, sous les douleurs
Dans les abîmes de l'homme s'illumine toujours le coeur
En plongeant au fond des sources d'émotions
Sous la pureté s'incline l'humaine noirceur que mène la peur
Dans l'ombre d'un chêne, je rêve
Que sans l'ombre d'un doute il règne
Dans les humains, sous tant de froideur, une douce lueur
Pris du mal en dedans, tous ces gens méchants
Dont la beauté n'existe plus vraiment
Au lieu de se détruire à mort, on pourrait croire très fort
En la volonté de vivre d'amour et de bien, de partage et de liens
Pour tous ces enfants, qu'on porte en dedans
Que la vérité se lève, que les masques se jettent, pour qu'on voie vraiment
Scintillantes splendeurs, vers les grandeurs de l'âme divine
La paix est possible de l'intérieur
Plus d'infos sur Mara Tremblay (et pour écouter sa musique) :
http://www.maratremblay.com/

Cali


Cali, de son côté, est arrivé en star, sous des éclairages violets, et nous a offert une prestation remarquable. Véritable bête de scène, mimant toutes ses paroles ou presque, il n'hésite pas à balancer de l'eau sur le public ou à faire mine de se jeter dans la foule... Ce qui n'arrivera pas cependant. Il nous a offert tour à tour ses chansons du premier album (L'amour parfait) et du deuxième (Menteur), toutes très bien écrites, et chantées avec cette voix si particulière, cet accent du sud de la France (qui ressemblait d'ailleurs un peu à l'accent de Mara Tremblay : aurait-on trouvé des origines communes aux gens du Roussillon et de la Côte-Nord ??) très charmant.
Cali est un provocateur, on a beaucoup parlé en France de sa prestation aux Victoires de la musique : «Pour l'instant, son succès est sur toutes les bouches. Provocateur, Cali sait faire parler de lui. Dernièrement, aux 21e Victoires de la Musique, l'artiste a été irrésistible et plutôt déjanté. Nominé pour son album Menteur dans la catégorie album pop/rock de l'année, Cali a chanté sur scène et s'est montré sous son grand jour. Il s'était badigeonné de rouge à lèvres et embrassait des mannequins sur scène avant qu'il ne se jette dans le public pour donner des baisers à qui voulait. En concert, Cali est tout aussi déluré et énergique. Une vraie bête de scène, et qui plus est, au potentiel énorme.» (http://www.ramdam.com/chro/1551.htm)
Voici les commentaires de Cali sur son passage à Montréal :
«Bonjour tout le monde,
Nous rentrons de Montréal où nous avons passé une chouette semaine pour assurer nos deux concerts au Club Soda, une petite salle du centre ville. Cette année, les Francos rendaient hommage à l’œuvre de Serge Gainsbourg. Nous avons repris L’Anamour avec Mara Tremblay, une jeune artiste québécoise qui assurait nos premières parties. J’ai pu aller me recueillir avec émotion devant la maison de Leonard Cohen. J’en ai profité pour acheter son dernier livre, Book of Longing, qui va me suivre un petit moment. Je vous conseille d’ailleurs sa biographie par Ira B. Nadel. La vie d’un homme qui a suivi son cœur toujours, une vie extraordinaire. Pour la première fois de ma vie, j’ai pu toucher une guitare douze cordes de gaucher, j’ai ramené en France une Simon & Patrick, un luthier québécois. Samedi, pour la première fois, j’ai dû me préparer en cinq minutes avant de monter sur scène, car j’ai eu le bonheur d’être invité à un concert de Radiohead dans une salle voisine. Je n’ai pas pu rester jusqu’au bout, mais c’était déjà énorme. J’ai pu rencontrer les bloggueurs Fripouille et Sabina (merci pour les cadeaux !).Un bisou à Sandra et Oliviero (merci pour les cadeaux !!), les gagnants d’un concours radio. J’étais ravi pour eux, d’autant plus qu’ils prenaient l’avion pour la première fois.»
Cali est vrai, c'est je crois ce qui ressort de ses prestations, même si celle-ci était la première pour moi. Il a d'ailleurs déjà dit que le jour où il ne se donnera plus de cette façon, il arrêterait de faire de la musique.

- L'amour parfait -
J'ai si peur de continuer le chemin seul
Le bonheur s'agrippe trop mal aux gens seuls
Et j'implore oui j'implore de voir surgir enfin l'amour
Ses lèvres rougies qui viendront bouffer mes lèvres
Je suis affamé assoiffé de l'amour le plus parfait
Ne pas partir non ne pas partir
Sans avoir connu l'amour parfait
Et j'attends oui j'attends que prenne le feu qui dévore le ventre
Il paraît
Que l'on rit que l'on danse que l'on pleure
Pour rien d'autre que le pur bonheur il paraît
Est-ce toi
Est-ce bien toi
Tes pieds n'ont pas eu peur de fouler les braises jusqu'à moi cette fois
Alors l'état de grâce ressemble donc à ça
Si le prix à payer est mourir étouffé de chagrin
On s'en fout
Ça vaut le coup d'oser s'aimer
Maintenant peut-être trop fort mais d'y croire jusqu'au bout.

(Bruno Caliciuri / Bruno Caliciuri)
Notes :
1) Je n'ai pas pu prendre de photos lors de ce spectacle. C'était interdit, et un gentil monsieur de la sécurité est venu m'avertir alors que je sortais mon appareil pour prendre Mara Tremblay et Cali chantant L'Anamour de Gainsbourg...
2) Le son était excellent pour ces deux spectacles, il est important de le souligner, surtout suite à l'article précédent... Vive le Club Soda !
En écrivant ceci, j'écoute : Mara Tremblay ~ Les nouvelles lunes (Disques Audiogram, 2005)

10 juin 2006

Camille, Yann Perreau ~ 9 juin 2006 au Métropolis

Camille



L'année dernière, suite au concert de Camille au Spectrum, lors de ces mêmes Francofolies, j'avais écrit sur le site du journal Voir (je n'avais pas encore ouvert ce lieu de partage culturel...) un texte, tout de suite en rentrant chez moi après le concert. J'avais été subjuguée par la performance de l'artiste. Aujourd'hui je suis flemmarde, je vous fais un copier-coller :

Délicieuse Camille
J'ai découvert Camille avec son album Le fil. Un fil qui prend sur ce disque la tonalité du si, et qui se déroule ou se tend tout au long de chansons durant lesquelles la voix de la chanteuse se tord, se distend, part dans tous les sens, nous émeut et nous fait rire. Je reviens ce soir du spectacle de Camille au Spectrum. L'album m'avait intriguée, étonnée, le concert m'a subjuguée. Camille est définitivement chez elle sur scène, et incarne une espèce de douce folie qui nous entraîne avec elle. Elle saute, tourbillonne, échantillonne sa voix, se joue de toutes les formalités. Une belle complicité avec ses (seulement) deux musiciens, multi-instrumentistes, puisque nous voyons défiler piano, basse, contrebasse, percussions, accordéon, et de nombreux jeux de bouche auxquels Camille participe allègrement. Alternant tantôt des chansons drôles (ou ironiques) comme Les ex pour laquelle camille a osé faire monter sur scène quatre hommes de la salle pour les faire danser pour son pianiste Matthew, qui se cherche apparemment un chum, ou touchante comme Pâle septembre, un clin d'oeil à Fiona Apple, personnellement ma chanson préférée du Fil. Avec beaucoup d'humour, de tendresse, d'humilité, Camille a su conquérir son public. La majorité des gens présents au Spectrum ce soir étaient là pour Dobacaracol. Ils n'ont eu d'yeux que pour Camille durant tout son spectacle. Un rappel final et une presque ovation ont confirmé ce sentiment que les personnes présentes ce soir et qui ne connaissaient pas Camille ont eu une belle surprise. Elle-même, très touchée, a souhaité que la France donne la chance à de nouveaux artistes québécois de se produire dans l'hexagone, tout comme les Francos lui ont offert le Spectrum... Je suis partie tout de suite après la prestation de Camille, voulant garder pour la fin de ma nuit cette impression aérienne d'avoir vu quelque chose de magnifique. Vous savez, quand un artiste vous touche à ce point que vous avez envie de lui dire, de lui parler, de le revoir...
Cette année, je n'ai presque rien à rajouter, parce que le spectacle était quasiment le même. Il n'y a pas eu d'effet de surprise donc, puisque j'avais eu toute une année pour découvrir plus encore la demoiselle, et que cette dernière a aussi eu toute une année pour faire amplement parler d'elle (et récolter aussi au passage divers prix et récompenses). Le plaisir des deux côtés de la scène était intact, cette fois on voyait qu'elle avait un vrai public ici, et elle a pris encore un peu plus ses aises pour pousser son personnage encore plus loin. Les deux musiciens, Martin Gamet et Matthew Ker, étaient les mêmes que l'an passé.
Quelques ajouts au niveau du décor (le voile blanc), mais sinon, toujours une petite projection en arrière, le fil qui passe en avant de la scène, et le si qui flotte en arrière-son.
Une petite adaptation de Janine, avec un Yann Perreau en camisole qui a chanté : «Pourquoi tu m'appelles Charest alors que je m'appelle charrue ?»...
Les ex ont été représentés cette année par deux hommes, Jean Coutu et Jean Coutu («Moi mon ex au Québec, c'est Jean Coutu !»), qui ont dansé pour Camille, essayant désespérement de se faire remarquer de la belle sans grand succès... Moment rigolo.
La seule différence importante (et décevante) a été la salle. Le Métropolis, décidément, est une salle où le son semble être difficile à régler...
Les basses saturaient, les paroles étaient inaudibles, la voix était souvent voilée par les autres instruments. Parfois il était difficile de distinguer les différentes couches instrumentales.
Le Métropolis est vraiment un très mauvais choix de salle pour ce genre de spectacles. Comme j'ai regretté le Spectrum de l'année dernière !
C'est pour moi un aspect important et qui me fâche s'il n'est pas satisfait.
Camille repartait le lendemain pour les États-Unis, où elle jouait, avec ses deux acolytes, à Los Angeles, entre autres.
Yann Perreau
J'avais vu Yann Perreau l'été dernier à un spectacle gratuit à l'Assomption. Malheureusement, il passait en dernier, tard, et il a fallu se farcir Dumas (pa-pa-pa-pa-pa pa-pa-pa !!!) juste avant (désolée pour les fans de Dumas, je ne venais pas pour lui). Bref, nous avions juste pu entrapercevoir la performance de Yann Perreau, qui a ce moment là, n'avait pas encore présenté son spectacle Nucléaire au Club Soda. Quelques mois plus tard, on pouvait lire dans les journaux que Yann Perreau était une «bête de scène», «charismatique», «intense».
Je pensais alors qu'il faudrait que je vérifie cela le plus vite possible, d'autant plus que je m'étais alors procuré son album, Nucléaire, et que je l'aimais beaucoup.
J'avais aussi pu voir Yann Perreau il y a deux ans avec la troupe de cirque contemporain Les 7 doigts de la main. Il y chantait et faisait déjà preuve d'un grand dynamisme et d'une grande ouverture d'esprit.
Mes amis québécois m'ont raconté un peu son histoire, depuis Doc et les chirurgiens, période durant laquelle Yann Perreau a parfois été comparé à Jim Morrison, et où les performances scéniques du jeune homme (18 ans) avaient déjà été remarquées. Puis le groupe s'est séparé, Yann Perreau a voyagé, est devenu un artiste multidisciplinaire (théâtre, marionnettes, chanson...) et pour la suite vous pouvez lire tout ça ici.
J'attendais donc sa prestation aux Francos cette année avec enthousiasme, et je n'ai pas été déçue. Il est impressionnant, parce qu'il bouge bien, parce qu'il chante bien, parce qu'il fait preuve à la fois d'humilité et de prétention (je dirais plus qu'il est très sûr de lui) dans sa façon d'être : humilité en se présentant, en ne faisant pas comme si tout le monde le connaissait, en remerciant beaucoup ; prétention ou grande assurance en étant très conscient de son succès, de son déhanché et de ses muscles...hihi.
Bref ce n'est pas dérangeant, on a eu droit à un spectacle plein de testostérone, hyper dynamique, qui s'est terminé sur des touches techno entraînantes (de la techno joué par de vrais instruments). On aurait dit que Yann Perreau allait fermer le Métropolis... Mais tout a une fin et c'est avec des images et des sons pleins la tête que je suis sortie de là avec mes amis, contente d'avoir vu ces deux jeunes artistes qui n'ont pas fini de faire parler d'eux.
Plus d'infos sur Yann Perreau :
http://www.yannperreau.com/

Bon, pour Yann Perreau, je n'ai pas beaucoup d'images car on s'était un peu éloigné, et sans flash, c'est un peu flou, beaucoup même ! On dirait l'homme sans visage...:-)


En ce moment, j'écoute : mon I-Pod (en ce moment Yo-Yo Ma), dans lequel se trouvent la majorité de mes CD, qui eux sont rangés dans des boîtes pour cause de déménagement...

05 juin 2006

Jamais deux sans trois... Ou quatre !

Blankets (manteau de neige) ~ Craig Thompson
Éditions Casterman Écritures, 2004 pour la traduction française, 582 pages
Un américain en balade ~ Craig Thompson
Éditions Casterman Écritures, 2005 pour la traqduction française, 222 pages
Aujourd'hui je vous présente un autre jeune auteur de B.D., né en 1975 (décidément ces années là ont été une belle cuvée !) dans le Michigan, Craig Thompson. J'en ai entendu parler sur le blog de Stella, où elle nous parlait ici de l'album Adieu Chunky Rice.
Ce n'est pas avec cette histoire de Chunky Rice que j'ai abordé le monde de Craig Thompson, mais avec Blankets, un pavé de 582 pages, ce qui m'a d'ailleurs attirée... (cf. ici)
L'auteur se met en scène (ça nous rappelle Pilules bleues...) dans cette histoire. On découvre son univers familial, son enfance, et surtout son premier amour, Raina.
Avec beaucoup de tendresse, un peu d'amertume, Craig Thompson se laisse aller dans l'évocation de cette jeunesse (de 10 à 18 ans environ) marquée par l'autorité paternelle, l'omniprésence de la religion, la découverte de l'amour.
J'ai adoré le graphisme et la poésie qui se dégagent de cet album (l'un et l'autre sont d'ailleurs liés). Le jeune héros est véritablement touchant, pris entre ses hésitations, les choix qu'il doit faire, les espoirs qui l'habitent. La description de l'Amérique campagnarde est très intéressante également.
À mettre entre toutes les mains, même si la longueur peut en rebuter certains. Je l'ai ouvert et n'ai pas pu le quitter avant de l'avoir terminé, encore une fois.
Un américain en balade, quant à elle, est une bédé mélange de genre : à la fois carnet de voyage, bande dessinée, récit initiatique...
« À l'occasion d'une tournée promotionnelle, Craig Thompson découvre l'Europe, très loin de son Amérique profonde. De Paris à Essaouira en passant par Barcelone, son crayon capture les paysages, et sa soif de connaître d'autres cultures se révèle au travers de ses rencontres, rapportées avec une sensibilité émouvante. Ses humeurs vagabondes et ses réflexions nous livrent sans tabou son enthousiasme comme son dégoût, au point que ce carnet de voyage devient un véritable récit où l'introspection et l'étonnement se rejoignent dans un même regard, toujours généreux et drôle ! » (couverture du livre)
En guise d'avertissement, l'auteur nous prévient que cet ouvrage « n'est pas le nouveau Craig Thompson » et il explique que c'est son éditeur qui a souhaité publier son carnet de voyage. Craig Thompson semble douter de l'intérêt de la chose. Moi-même, au début, je me suis méfiée de ce procédé. En même temps, férue de voyages et de découvertes, et adorant voir des croquis ou de beaux dessins, je me suis jetée sur cet album dès que j'eus dévoré Blankets.
Et j'ai vraiment accroché sur le style très mélancolique de la chose. L'auteur, en effet, est un peu déprimé tout au long de son voyage, il se réjouit de certaines choses mais se retrouve forcé d'en subir d'autres. Son voyage au Maroc, notamment, semble éprouvant. Il apporte une vision de ce pays que je ne connaissais pas. J'sais pas si ça me donne envie d'aller là-bas !
On découvre dans ce livre des dessins superbes des endroits visités par l'auteur, plus précis peut-être que des photos.
Il dessine aussi les gens, partagé entre ce désir de retranscrire ce qu'il voit, et certains interdits rencontrés au Maroc surtout (interdiction de dessiner les femmes, etc.).
Il se retrouve confronté à cette haine que vouent certaines personnes aux américains. Il se fait passer pour un canadien (!).
Enfin, c'est toute cette aventure, cet oeil étranger qui apporte toutes sortes de réflexions sur la vie, sur le voyage, sur l'amour, l'amitié, la nature. Quelle dextérité pour dessiner la nature ! Craig Thompson le répète plusieurs fois : il est « un gars de la nature » et un dessinateur de la nature également...
Je vous invite donc très fortement à suivre les aventures de Craig Thompson en Europe. Cet auteur de B.D. a beaucoup de talent et j'espère qu'un nouvel album sortira bientôt.
P.S. : je suis allée dans une autre bibliothèque aujourd'hui pour emprunter d'autres ouvrages de Frederik Peeters (voir les notes précédentes), qui n'étaient pas disponibles à ma bibliothèque de quartier : ainsi je vais commencer le cycle des Lupus (j'ai les tomes I et II), ainsi que Constellation...
En ce moment, j'écoute : Camille ~ Le fil, parce que je vais la voir en spectacle vendredi prochain, le 9 juin !
Note : Je ne suis pas capable de mettre d'images dans ce post. Je ne sais si c'est Blogger qui déraille ou s'il y a autre chose...