22 avril 2009

Faire semblant c'est mentir

Faire semblant c'est mentir, de Dominique Goblet, L'Association, 2008 (emprunté à la bibliothèque de Parc-Extension)

Voici le résumé de l'éditeur ainsi qu'une courte biographie de l'auteure :
«Commencé il y a douze ans, ce travail autobiographique est le chef-d'oeuvre de Dominique Goblet, l'un des livres les plus essentiels du catalogue de L'Association et de la forme autobiographique. Il s'agit d'un travail où le temps joue un rôle complet : l'auteur a intégré son changement de style à la narration, ainsi que les événements survenus dans sa vie dans une structure élaborée aux recherches stylistiques et narratives rarement égalées dans la bande dessinée.
Dominique Goblet élabore toutes sortes de récits sur de très nombreux supports : peintures, dessins, photographies, textes, installations, carnets, objets, fragments divers.
Sa narration peut se manifester à partir de deux dessins qui se font face ou de la complexité d'un livre.
Elle expose, publie, participe à des événements théâtraux (muziek LOD, à Gand), imagine des concepts photographiques pour les pochettes du label Sub Rosa.
Son travail est publié par Frémok (Bruxelles / Paris) et par l'Association (Paris).
Elle a participé à de nombreuses revues (Le Lapin, Strapazin, Comix 2000, Frigobox, Beaux Art magazine ...), expositions (Autarcique Comix, musée d'art contemporain de Luzern, Diapason à New York ...) et festivals (Angoulême, Villeurbanne, Haarlem ...).
La galerie Pierre Hallet représente Dominique Goblet à Bruxelles, Sjakie's Gallery à Haarlem et la galerie DS à Vence.»

Cette bande dessinée nous emmène dans un univers totalement à part. À part de la bande dessinée traditionnelle, à part du dessin traditionnel...Quand on la commence, on ne peut s'arrêter avant de l'avoir terminée !
Quatre chapitres se succèdent, alternant entre le récit de Dom, qui vit des retrouvailles douloureuses avec son père, accompagnée de sa fille Nikita, et l'histoire de GM, qui n'arrive pas à clôturer une relation amoureuse pour se laisser aller totalement avec sa nouvelle amie.
Les événements relatés sont dans les deux cas douloureux, mais ne tombent jamais dans le mièvre. Le personnage central, Dom, est à la recherche de cette pureté, de cette transparence, de cette vérité, mais se retrouve face à ses vieux démons, et face à des personnes qui à un moment ou à un autre, vont faire semblant (son père faisait semblant de ne pas entendre quand sa mère l'enfermait au grenier, les mains attachées ; son amoureux, perdu, fait semblant de l'aimer). Le livre montre l'omniprésence de l'enfance et des souvenirs dans notre vie d'adulte. Dom et GM tentent tous deux de s'aimer dans un présent jonché de leurs souvenirs douloureux. Le dernier chapitre apporte une douceur par ses couleurs chaudes, les tableaux, l'utilisation de la peinture... Nous sommes loins des chapitres précédents aux coups de crayons incisifs et parfois agressifs. Ce chapitre présage de jours heureux...

À lire absolument.

Vous pouvez en lire quelques pages ici.

En écrivant ceci, je découvre l'album que Tortoise a fait avec Bonnie Prince Billy, The Brave and The Bold (Overcoat recordings, 2006)

20 avril 2009

Quelques jolies BD

J'ai lu dernièrement :
- Je ne verrai pas Okinawa, d'Aurélia Aurita, aux Impressions Nouvelles
- Couleur de peau : miel, tome 1, de Jung, aux Éditions Quadrants (Astrolabe)
- Le cadavre et le sofa, de Tony Sandoval, aux Éditions Discover (aux bords arrondis)

Ces trois ouvrages, chacun dans leur style, m'ont beaucoup plu, avec une mention spéciale à celui de Tony Sandoval (une traduction de l'espagnol) avec ses très belles couleurs, sa fantaisie et sa sensibilité, l'histoire d'un jeune garçon solitaire qui rencontre une jeune fille qui lui ressemble, tout cela sur fond d'histoire de loups-garous et d'assassinat...
En allant voir ce lien, vous pourrez lire quelques planches de cette bande dessinée, et aussi découvrir un peu ce que sont les Éditions Discover.
Couleur de peau : miel relate l'histoire d'un petit garçon coréen qui est adopté par une famille belge. C'est une réflexion intéressante sur l'adoption, l'identité, l'abandon, etc. Très beau, j'ai hâte au deuxième tome. J'ai beaucoup aimé le dessin mais j'ai trouvé la typographie utilisée moins jolie. Je ne sais pas comment est fait ce choix en bande dessinée...
Quant à Je ne verrai pas Okinawa, il s'agit des mésaventures d'une jeune femme (l'auteure), passionnée par le Japon (elle est mangaka, dessinatrice de mangas), qui se voit refuser l'entrée dans ce pays pour trois mois sous prétexte qu'elle vient trop souvent et que c'est louche. Le Japon connaît en effet depuis quelques années un resserement dans ses politiques d'immigration. Le problème étant que son fiancé vit là et que cette expérience risque de les séparer. Comme le dit le résumé de la BD dans la couverture, «l'histoire de Chenda est aussi une histoire plus globale, car le Japon n'est pas le seul pays à triater ses étrangers avec méfiance et de manière arbitraire...»

Je me dois de signaler aussi que je me suis finalement plongée dans d'autres ouvrages d'Étienne Davodeau, dont je parlais ici. Chute de vélo, Le constat, Le réflexe de survie, j'attends avec impatience d'en trouver d'autres à la bibliothèque.
Ses histoires sont toujours touchantes, bien écrites, imprégnées d'une atmosphère nostalgique. À mettre entre toutes les mains.

J'ai encore quelques BD à lire avant de me lancer à la recherche de quelques titres de romans dont j'ai entendu le plus grand bien ces jours-ci, notamment dans les émissions Vous êtes ici, Vous m'en lirez tant et La librairie francophone, sur Radio Canada.
- Moi, Sampat Pal : chef de gang en sari rose, de Sampat Pal. Une histoire de la lutte de certaines femmes en Inde, menée par Sampat Pal.
- Entre le chaos et l'insignifiance : histoires médicales, de Jean Désy
- Le monde d'Archibald, d'Anne Brécart
- Tarmac, de Nicolas Dickner

En écrivant cette note, je découvre Do Make Say Think, & Yet & Yet (Constellation, 2002), qui me fait penser à Tortoise...

12 avril 2009

Nicolas Dickner

J'avais adoré Nikolski il y a quatre ans, et avais été charmée par Le Traité de balistique, il y a trois ans (Alexandre Bourbaki, l'auteur du Traité... est un nom inventé pour désigner les auteurs Nicolas Dickner et Bernard Wright-Laflamme et le dessinateur Stéphane Trahan), alors quelle nouvelle enthousiasmante !


Alexandre Vigneault, pour La Presse

Des phrases ne laissant rien au hasard, une imagination foisonnante, des images imprévisibles et ce ton plein de sous-entendus, pas de doute, revoilà bien Nicolas Dickner. Quatre ans après son célébré Nikolski, il publie Tarmac, un divertissant roman sur la fin du monde.

On a entendu des folies pour une existence entière à l'approche de l'an 2000. Il suffit de repenser un instant au fameux bogue informatique anticipé pour se rappeler à quel point l'époque était propice à la propagation de scénarios catastrophes. Le même vent de panique souffle à la fin de chaque siècle et de chaque millénaire, répétaient pourtant des érudits.

L'apocalypse n'est toutefois pas une préoccupation conjoncturelle pour la famille de Hope Randall, l'un des personnages centraux de Tarmac, deuxième roman de Nicolas Dickner. C'est une véritable obsession. Un legs douloureux du souvenir de la déportation de 1755 ou une maladie congénitale développée à coup d'unions consanguines. «Les Randall étaient casaniers», souligne le narrateur.

De génération en génération, au moment de la puberté, chaque Randall vit son «mauvais-quart-d'heure», sorte de cauchemar en trois dimensions pendant lequel lui sont révélés la date, l'heure et la nature de la fin du monde. Ann Randall, la mère de Hope, avait pressenti que l'inévitable devait se produire au cours de l'été 1989. C'est-à-dire au moment où débute le roman...

Tarmac, ce n'est pas une coïncidence, s'amorce la même année que Nikolski: 1989. Pas parce que les deux récits sont liés - ils ne le sont pas -, mais parce que Nicolas Dickner a une affection particulière pour cette année, bien qu'il affirme ne pas avoir été marqué outre mesure par la chute du mur de Berlin ou le massacre de Tian'anmen. «Le début de ma conscience historique, c'est le bombardement de Bagdad en 1991», dit l'écrivain né en 1972.

«Ce qui m'intéresse, c'est la période qu'introduit 1989, poursuit-il. Ça correspond au début d'une décennie qui va être marquée par l'altermondialité et la globalisation. Il y a une décennie de flottement entre la chute du bloc soviétique et les attentats de New York en 2001.»

La toile de fond du roman, c'est donc cette époque. Ces changements profonds dans l'équilibre du monde qu'observent Hope et son nouvel ami Mickey, entre un film de zombie et une infopub ridicule, dans le confort de leur bunker. C'est-à-dire le sous-sol d'une résidence familiale située loin de l'action, à Rivière-du-Loup.

S'amuser de la fin du monde, c'est un peu culotté. Nicolas Dickner refuse d'ailleurs d'acquiescer à la suggestion que Tarmac soit une satire des folies millénaristes qui ont circulé de la fin des années 1980 à l'an 2000. «On ne peut pas dire objectivement que ce soit drôle», rétorque-t-il.

L'obsession de la fin du monde dans laquelle on vit depuis 20 ans, selon lui, teinte le regard qu'on pose sur l'actualité et fait que, à force de toujours être en mode panique, on manque de perspective. «On pense à la fin des choses, mais on ne pense pas au renouveau, regrette-t-il. C'est toute l'idée derrière le bouquin: les fins du monde ne sont jamais définitives.»

Tarmac évoque un peu tout ça à travers la quête de Hope - seule Randall à n'avoir jamais subi de «mauvais-quart-d'heure» - et l'étrange relation qu'elle entretient avec Mickey. Tous deux à l'aube de l'âge adulte, ils cherchent plus ou moins à échapper à une forme de prédestination familiale. Un autre thème qui semble cher à Nicolas Dickner qui, dans Nikolski, avait mis en scène une supposée descendante de flibustier devenue pirate informatique.

«Je viens d'une grosse famille, mes parents étaient 13 d'un côté et 16 de l'autre. J'ai fini par intégrer ça comme un raccourci pour le monde, expose-t-il. Utiliser une famille, c'est une image commode pour parler de la société.» L'esprit tordu de la famille Randall, ce n'est qu'une métaphore pour mettre en scène le discours catastrophiste.

Einstein et Nana Mouskouri

Construit comme une suite de fragments plus ou moins longs séparés par des intertitres parfois loufoques (Parum pum pum, Mégacitrons), le roman permet de renouer avec le style férocement ironique de Nicolas Dickner. Peu importe le drame qui se joue, on sent toujours le sourire en coin du romancier, qui se manifeste ici et là dans des dialogues spirituels ou des images inusitées. De plus, au chapitre des références culturelles, l'écrivain ne fait pas de discrimination: il cite aussi bien Einstein et Romero que... Nana Mouskouri.

Moins distant que Nikolski, Tarmac ne verse pas pour autant dans la psychologie et le sentimentalisme. Ce qui lie Hope et Mickey, c'est une espèce de non-relation pourtant intime. «Le roman psychologique, ce n'est pas ma tasse de thé, tranche le romancier. J'utilise la psychologie quand ça fait mon affaire. Il y en a plus dans Tarmac que dans Nikolski parce que l'histoire s'y prête mieux.»

Nicolas Dickner a choisi son camp: celui des écrivains qui abordent le roman comme des metteurs en scène, laissant au lecteur le loisir de deviner ce qui se passe dans la tête des personnages et que le texte ne dit pas. «C'est beaucoup plus difficile et c'est également beaucoup plus limité, reconnaît-il. C'est un choix d'outil. L'introspection, ça m'agace.»

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Tarmac

Nicolas Dickner Alto, 23,95$

En librairie le 15 avril

11 avril 2009

Inspiration et trouvailles

Dans les commentaires de mon précédent article, M me demandait où je trouvais mes suggestions de lecture, comment je m'approvisionnais en livres et de quoi je m'inspirais.
Et bien, la plupart du temps, c'est au feeling que je fonctionne... Cependant je dois bien avouer que je lis beaucoup, d'une part le journal Voir, et La Presse ou Le Devoir, section arts, pour lire les dernières critiques sur les nouveautés littéraires, et d'autre part, ma revue préférée, Entre les lignes, qui m'offre un panorama de nouveautés assez large et varié, des coups de cœur de lecteurs ainsi que des articles avec des suggestions intéressantes (par exemple, les entrevues avec des personnalités qui nous parlent de leurs bibliothèques).
Ensuite, je visite mes bibliothèques préférées : Mile End, Parc-Extension, Petite-Patrie, et je regarde les nouveautés qui m'inspirent. Je prends énormément de livres, de romans, de BD. Je les lis presque tous. Parfois, c'est une couverture qui va m'attirer, d'autres fois le résumé de la quatrième de couverture, d'autres fois encore le nom de l'auteur qui me dit quelque chose...
Et puis, il y a les amis qui me prêtent gentiment des choses, des BD qui les ont bouleversés, des romans qui les ont questionnés. Il y a aussi les livres que je n'ai pas encore lus alors qu'ils m'appartiennent, achetés lors d'une vente dans une bibliothèque ou ramenés de France, ou reçus en cadeau...
Pour ce qui est de la musique (référence au même commentaire de M sur mes choix d'écoute musicale), je suis remise à jour régulièrement par une de mes amies (merci Zoute!) et sans elle je serais carrément larguée. Sinon je navigue pas mal sur Poste d'écoute, mais le son est pas terrible. Je n'ai pas encore compris toutes les subtilités de Lastfm mais je me soigne.

Enfin, un seul mot d'ordre dans ma démarche : les oreilles et les yeux grands ouverts !

Un petit ajout pour M : j'ai oublié de mentionner aussi la chronique de Jean Fugères du dimanche matin chez Le Bigot, que j'écoute régulièrement. D'ailleurs, ce matin, il a parlé du dernier de Nicolas Dickner, qui sort mardi. Ça s'appelle Tarmac et ça semble très prometteur... Aux Éditions Alto bien sûr ! ;-)
Et il y a aussi les suggestions provenant de la blogosphère, que je trouve sur différents blogues que je lis religieusement (merci Google Reader !), dont celui de M...

En écrivant ceci j'écoute Kruder & Dorfmeister, The K&D Sessions (Studio K7, 1998)

07 avril 2009

La maison des temps rompus

La maison des temps rompus, de Pascale Quiviger, Éditions du Boréal, 2008, 238 pages

La narratrice, dont on ne sait rien, fait l'acquisition d'une maison en bord de mer, lieu qui semble à la fois idyllique et mystérieux puisque personne d'autre qu'elle ne semble le voir. Ses amies, voulant lui rendre visite, marchent pendant des heures le long de la plage sans jamais trouver cette maison («Comment, vous n'avez pas trouvé la maison ? Je vous ai tout expliqué, je vous ai même fait un dessin, ce n'est pourtant pas compliqué !»).
Le premier chapitre nous décrit pourtant cette maison (dans un style magnifique d'ailleurs), nous avons l'impression d'y être. Contrairement à la majorité des critiques que j'ai lues, j'ai beaucoup aimé cette première partie. Le passage au deuxième chapitre (L'âge tendre) a été un peu difficile car il y a une vraie cassure dans le style et la narration.

«Il convient de commencer par la fin. Par le début de la fin, qui est en soi un commencement : je voulais une maison.
Je voulais une maison pour qu'elle m'avale, je me souviens avoir pensé : j'aimerais tant être nulle part. Être nulle, annulée. Une maison, si possible au bord de la mer, comme antidote à l'étroitesse d'horizon»

Cette histoire débute donc par une fin, qui présage d'un renouveau, ou qui tend vers cela. Nous l'espérons.
«J'allais bientôt savoir à quoi m'en tenir au sujet de ma maison, c'est à dire : au sujet de ma vie.»

Jusqu'au dernier chapitre, nous ne saurons pas exactement ce qui amène une telle détresse chez la narratrice. Les morceaux se recollent au fur et à mesure, comme un puzzle, car un deuxième roman débute dans le roman : l'histoire de l'amitié forte et unique entre deux jeunes filles, Claire et Lucie, d'abord petites filles (L'âge tendre), puis jeunes enfants (L'âge de raison), puis ados (L'âge ingrat) et enfin adultes (L'âge adulte).
Ce roman est un hommage aux femmes, aux mères, aux amies, à toutes les femmes qui ont marquée Lucie et qu'elle a aimées. Sa mère, Aurore, prend beaucoup d'importance dans l'univers des deux fillettes, leur racontant des histoires magnifiques... «Il semble parfois à Lucie que les histoires d'Aurore poursuivent passionnément un objectif caché: expliquer qui elle est sans devoir s'exposer. D'une manière ou d'une autre, elles commencent à lui poser problème et Lucie s'interroge de plus en plus sur la nature de la vérité.»
Aurore, qui finalement, fuira face à cette vérité. Moment difficile, que Lucie extériorisera peu mais qui posera les jalons de sa vie d'adulte.

Il s'agit d'une lecture très exigeante, demandant toute l'attention du lecteur. Le style contient de nombreux passages poétiques et lyriques, notamment les histoires inventées d'Aurore, des légendes qui nous transportent, si l'on veut bien, par leur magie. Celles-ci nous permettent de comprendre le cheminement de Lucie, jusqu'à revenir au point de départ dans le livre, mais le point d'arrivée pour elle : l'achat de la maison des temps rompus.
«Je voulais une maison pour qu'elle m'avale. Je me souviens avoir pensé : j'aimerais tant être nulle part. «En vente, bord de mer» est la maison des temps rompus. C'est le lieu concocté par ce qui, en moi, demeure capable de vision, de guérison et d'espoir. Je n'ai pas d'autres mots pour le dire.»

Voici une critique plus mitigée (mais positive quand même) parue dans le journal Voir (par Tristan Malavoy-Racine).

Pascale Quiviger est une auteure québécoise, originaire de Montréal-Nord. Elle réside maintenant en Angleterre où elle enseigne les arts visuels et la peinture (c'est aussi une artiste).
De ses origines, Pascale Quiviger dit sur le site de Canoë (article intéressant ici) : «L’écriture est transportable. Ça m’ouvre des horizons. Vivre ailleurs fait que nous n’appartenons à aucun espace. Ça rend mon travail plus malléable. Mon identité est en doute. Tout est familier et, en même temps, ne l’est pas du tout. Ma vision n’est pas celle de l’appartenance, mais elle est liée à des solidarités planétaires.»
La maison des temps rompus est son troisième roman publié, après Ni sol ni ciel, publié en 2001 aux Éditions de L'Instant même et Le cercle parfait, publié en 2004 aux mêmes éditions, qui a obtenu le prix du Gouverneur Général cette année là.

Alors je ne peux en révéler trop de ce roman, qui contient ici et là des phrases sublimes, des sentiments bouleversants. Juste vous dire que ce livre m'a profondément émue, je le conseille vivement pour la beauté de l'écriture et la découverte d'une auteure très originale et talentueuse.

En écrivant ceci, j'écoute Soap & Skin (2008), et Marianne Faithfull, Easy Come Easy Go (2008, Naïve)

02 avril 2009

Qui êtes-vous ?

Je suis surprise de constater le nombre de visites que j'ai sur mon "espace livres"... Alors qu'il y a trois ans, je me plaignais que personne ne lisait ce que j'écrivais, alors «à quoi bon faire ce blogue si personne ne lit ?». Ce questionnement, que tout le monde a un jour quand on écrit sur Internet (lieu public par excellence), n'a plus lieu d'être maintenant puisque je peux voir plus de 40 visiteurs par jour, grâce à ma fonction de statistiques. Un blogue, c'est comme une clientèle, ça se construit, et les visites arrivent quand on est bien patient...

Bref, tout ça pour vous dire qu'il reste une problématique pour moi. En réalité, ce n'est pas vraiment un problème, puisque je sais que ce que j'écris sur ce blogue n'amène pas forcément de commentaires. Mais le fait est que je reçois très peu de commentaires. Donc cela reste assez mystérieux à mes yeux : qui êtes-vous ?
Je vous demande, si vous le souhaitez, de m'écrire un petit mot disant d'où vous écrivez, et ce qui vous a amenés sur ce blogue.
Que représente la lecture pour vous ?
Et aussi, allons-y avec une suggestion lecture tiens, pendant qu'on y est. Quel livre me recommandez-vous ?
Allez-y, lâchez-vous ! :)

Sinon, je lis un livre formidable, commencé il y a deux jours : La maison des temps rompus, de Pascale Quiviger. Je vous en reparlerai !