20 novembre 2011

Paul au parc

Paul au parc, Michel Rabagliati, Éditions La Pastèque, 2011

Image tirée du Journal La Presse, parution du week-end du 5 et 6 novembre

L'arrivée d'un nouveau Paul est toujours un événement, il n'y avait qu'à voir la file d'attente au Salon du livre ces derniers jours au stand des Éditions de la Pastèque pour s'en  convaincre... Particulièrement depuis Paul à Québec, Michel Rabagliati est une vraie star !
Dans le tout dernier de la série des Paul, l'auteur nous plonge dans le climat politique de 1970 (revendications du FLQ, Crise d'Octobre, etc.) grâce à une reconstitution minutieuse des détails historiques comme il sait si bien le faire. Fin observateur de son époque, chaque petit détail dans les dessins permet de situer plus précisément l'ambiance du moment, que ce soit dans la rue ou à la maison, avec ses parents, sa sœur qui se moque perpétuellement de lui, et surtout cette grand-mère parisienne qui vit dans l'appartement en face, sur le même palier, et qui s'immisce dans l'intimité de la famille, au grand dam de la mère de Paul.

À l'été 1970, l'organisation scoute à laquelle Paul va prendre part deviendra une deuxième cellule familiale d'importance pour lui. Encouragés par les animateurs scouts, qui à l'époque, n'avaient pas l'image dépassée qu'ils peuvent avoir aujourd'hui, ainsi que par la lecture du livre Comment on devient créateur de bande dessinée, de Franquin (créateur de Spirou et de Gaston Lagaffe) et Gillain (Tanguy et Laverdure), Paul développera ses talents artistiques (photo, dessin). 
Il passera également sa première nuit seul dans la forêt, découvrira la vie en communauté, avec sa sizaine les Bruns, et partagera les valeurs plus ouvertes et libérales de ses animateurs, qui tentent de se détacher des préceptes plus formels de Baden-Powell, fondateur du scoutisme, dans un contexte de modernisation du Québec.
Parallèlement au monde scout, Paul découvre aussi l'amour avec Hélène et sort tranquillement de l'enfance, sans grands heurts ni malheurs.
Dans cette atmosphère plus légère et anecdotique, la finale plus dramatique arrive de façon inattendue et nous permet de verser cette petite larme qui fait que les Paul sont des incontournables de la BD, capables de nous émouvoir, de nous faire rire, de nous toucher. Michel Rabagliati est un auteur toujours aussi sensible et qui sait traduire par un coup de crayon simple et reconnaissable entre tous toute une gamme d'émotions.

Les Éditions de la Pastèque (au bas de cette page, vous pourrez lire tous les articles consacrés au dernier Paul)
L'article du Devoir, par Fabien Deglise
L'article de La Presse, par Alexandre Vigneault

[Lætitia Le Clech]

8 commentaires:

MJ a dit...

Ah le retour des aventures de Paul ? Merci de le faire savoir, je vais voir si c'est arrivé en France...vu tes excellents goûts, je te conseille vivement le délicieux Trop grand vide d'Alphonse Tabouret de Sybilline, Jerome d'Aviau et Capucine, l'étonnant L'histoire secrète d'un géant de Matt Kindt et je crois pas avoir vu sur ton blog la plus éblouissante BD des 234 dernières années, l'incroyable Asterios Polyp de David Mazzuchelli...ça peut éloigner les clartés d'automne (si besoin est...)

Lætitia Le Clech a dit...

@ MJ : Merci de ton commentaire plein de suggestions intéressantes ! Je vais tenter de me procurer les BD dont tu parles...
Quant à Paul, il ne devrait pas trop tarder à arriver en France... je l'espère pour vous.

Faire un roman a dit...

Bonjour à tous. Je suis allée visiter le Salon du livre de Montréal (Place Bonaventure) il y a peu de temps. C'était génial. J'y ai fait des découvertes sensationnelles.

Pour en revenir au web.

J'ai lu quelque part : "Vous êtes une personne suffisamment équilibrée et solide pour vous adapter à l’autre dans le but de le mettre à l’aise, le temps d’une conversation."

En fait, je trouve que cette affirmation correspond aussi à l'écrivain. Ce dernier doit avoir, lui aussi, la faculté de s'adapter à ses lecteurs sans risquer de tomber dans l'hypocrisie littéraire. Il y a tellement de beaux livres à découvrir. Le Temps des Fêtes approche rapidement. J’en profite pour choisir les cadeaux que je vais offrir. Vous avez lu dans mes pensées... cette année j’offre des livres à ma famille et mes amis.

J’ai réfléchi à ceci : offrir des BD aux adultes et de petits romans légers au plus jeunes. Bien entendu, c’est une période de détente et je désire ouvrir l’imaginaire de ceux que j’aime. Qu’en pensez-vous ?

Merci pour votre blog.

Lætitia Le Clech a dit...

@ Faire un roman : Quelle bonne idée que d'offrir des BD aux adultes et de petits romans aux plus jeunes... Il existe tellement de merveilles et souvent, les adultes pensent que la BD est seulement faite pour les jeunes.
Quant à offrir des livres pour le temps des Fêtes, ou n'importe quand d'ailleurs, vous n'avez pas à me convaincre, c'est presque toujours ça que je fais... ;-)

Olivier a dit...

J'espère que ça va vite arriver en France. J'ai hâte de le lire !

Lætitia Le Clech a dit...

@MJ : Les 3 BD sont en ma possession... miam miam! (c'est comme ça que je me sens ;-)

MJ a dit...

oh waow ! j'en suis ravi car j'espère qu'elles vont te plaire, mais j'en suis stressé car je m'attendais pas à une telle confiance ! En tout cas, me tarde d'en avoir tes échos, au moins aussi intéressants pour moi que les BD elles-mêmes...bon appétit à toi !

Lætitia Le Clech a dit...

J'ai déjà fini Le trop grand vide d'Alphonse Tabouret, et délicieux est bien le mot... Et décalé aussi. J'aime bien les choses décalées, qui ne rentrent dans aucun moule...
Ça promet pour la suite !
De la confiance, oui, je suis surtout très ouverte aux suggestions et j'aime l'enthousiasme, alors quand je sens cet enthousiasme, je n'hésite pas à expérimenter moi aussi et à me faire ma propre idée... ;-)