22 juin 2011

Intermède musical

Les lecteurs les plus assidus de ce blogue savent que la musique occupe une grande place dans ma vie. Je n'irais pas jusqu'à dire, comme Amélie Nothomb, que « j'aime la musique plus que tout autre chose », car lettres et notes se partagent également mon amour. La seule différence étant que je sais lire les lettres et les mots, alors que ma compréhension des notes est quasi inexistante sur papier, à mon grand regret.
Mais s'il me manque la technique, je n'en suis pas moins capable de ressentir la musique, et de me laisser emporter par elle.
Lorsque le temps des festivals arrive à Montréal, c'est une grande joie pour moi de pouvoir profiter de toute la musique que l'on nous offre sur un plateau. Musique francophone ou jazz, pop-rock ou blues, tout se côtoie durant les trois mois les plus effervescents de Montréal.
Il m'est arrivé à plusieurs reprises, ici et , de vous faire partager mes émotions à propos d'un concert ou d'un artiste.

Les Francofolies viennent de se terminer et j'ai pu voir plusieurs spectacles.

Sous la tente slam des Francofolies, le jeune chanteur Peter Peter, au look Dolan (sans les lunettes), a pu nous crier sa rage dans ses chansons, que je pensais douces mais qui frisaient le punk... Le style ne m'a pas plus enthousiasmée que ça, c'était très répétitif et un peu gênant, le chanteur semblant souvent "ailleurs". Je ne crois pas que le lieu se prêtait à une prestation punk et le public ne s'attendait probablement pas à ça non plus. Le dandy révolté a cependant de la voix et sera à suivre pour la suite de ses projets, étant donné qu'il a signé avec Audiogram et que les professionnels du milieu croient beaucoup en leur jeune poulain...  

Un autre jeune artiste dans un tout autre style, romantique, doux, magnifique. Philémon Chante n'est pas une surprise pour moi, puisque je l'écoute depuis un moment déjà, ayant dégoté son disque avant même qu'il ne soit repêché par Audiogram (je l'ai évoqué la première fois à la fin de cet article).
Son concert était véritablement réussi, alliant plaisir de la musique, avec ses acolytes Philippe Brault à la contrebasse et Joannie Labelle aux percussions, et un trompettiste dont je ne trouve pas le nom, et le charme timide de la confession à travers des chansons évoquant les peines d'amour et la difficulté d'être avec les autres. Rien de très original mais fait de cette façon, on ne résiste pas. Philémon Bergeron-Langlois nous a tous subjugués.

Une découverte pour moi que cet artiste français, qui connaît un grand succès semble-t-il dans l'Hexagone. J'ai beaucoup aimé la complicité entre les musiciens et particulièrement le jeu de batterie de Tatiana Mladenovich, ainsi que sa participation vocale, qui s'accordait parfaitement à celle de Bertrand Belin. Celui-ci m'a rappelé - tout en restant absolument unique - Rodolphe Burger, le chanteur de Kat Onoma, et aussi un peu Bashung, pour la façon de chanter et la subtilité des textes. Une grande et belle découverte.

Troisième concert pour moi de Jimmy Hunt, le deuxième en version "band". Pas de grand changement avec le concert donné au Musée d'Art Contemporain en mars dernier. Jusque dans la participation d'un artiste en art visuel, dessinant sur des rétroprojecteurs des motifs et croquis inspirés par les chansons. Une bonne trouvaille qu'il a réutilisée lors de ce spectacle des Francos. Jimmy Hunt semblait peut-être un peu fatigué et a enchaîné les chansons rapidement, sans grand échange avec le public. Il était plus à l'aise en version minimaliste au café culturel de la Chasse-Galerie de Lavaltrie ! Cependant, ses chansons, dont on ne se lasse pas, restent vraiment efficaces et nous rentrent dans la tête pour ne plus en sortir...

Inutile de présenter Cali. C'est toujours un showman extraordinaire, qui utilise les mêmes trucs à tous ses concerts pour stimuler la foule. Le choix des chansons était un peu étrange, car mis à part C'est quand le bonheur et Mille cœurs debout, qui sont un peu ses hits les plus connus ici au Québec, les autres chansons étaient parfois très longues à démarrer. C'est rare que je trouve des temps morts dans un concert, mais là, j'ai ressenti des vides à plusieurs reprises. Étrange.

[Lætitia Le Clech]

Humeur musicale : Bertrand Belin, Hypernuit (Wagram, 2010) - Le vidéo-clip est très beau !

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