06 septembre 2006

Après l'hirondelle, la goélande...


Maman Goélande, de Monique Le Maner, Éditions triptyque, 2006

D'abord professeure de lettres en France, en Algérie et au Togo puis journaliste dans un hebdomadaire parisien, Monique Le Maner vit à Montréal. Elle est l'auteure d'un texte radiophonique (Les mamans), de deux polars (La vieille fille et le foulard rouge et Onésime et le chat noir) et de deux romans (Ma chère Margot, et La dérive de l'éponge).
Maman Goélande est son troisième roman.
Quel drôle de petit livre ! Ce récit, justement caractérisé de «fable de rue», nous amène à la découverte de plusieurs personnages habitant tous dans le même bout de rue. Il y a d'abord Jack le concierge, puis Henri et Adrienne le couple de fous de retraités, le vieux Maurice au chien, Rita, qui a la maladie de l'écureuil gris (...), et enfin le couple de jeunes, tout ce petit monde entouré d'animaux de compagnie, les chats Nicky et Rocky, le chien Gugusse...
La vie palpitante de ces gens est rythmée par le ramassage des poubelles, deux fois par semaine, lundi et jeudi. Autour de cette "activité" se déversent tous les restes de vie des habitants de cette rue : leur haine, leur malheur, leurs regrets, leurs mensonges. Cela donne lieu à des échanges acides dont la puissance augmente au fur et à mesure que la véritable tempête (de neige) arrive sur la ville. Les éboueurs ne peuvent plus passer à cause de la neige, et là, tout le quotidien de ces gens s'écroule et leurs repères s'effacent...
Cette «fable de rue» se rapproche beaucoup d'une pièce de théâtre, il y a une unité de temps, de lieux et de personnages.
Certains l'ont comparée à une pièce de
Beckett ou de Ionesco. Je ne suis pas spécialiste mais je suis assez d'accord, j'ai facilement imaginé ce livre sur une scène, et de ce que j'ai lu de Ionesco ou Beckett (La leçon, Les chaises, La cantatrice chauve pour Ionesco, En attendant Godot pour Beckett), il s'agit là de la même famille.
Enfin, quoiqu'il en soit, ce petit livre très rapide à lire est assez destabilisant. Les personnages ont tous quelque chose sur la conscience, quelque chose qui ne tourne pas rond, et cette obsession autour des ordures...
Tiens, ça me fait penser à mes voisins (pour l'obsession des poubelles) !

Article sur le livre :
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