Lire du théâtre est toujours une expérience particulière. Au départ, un texte de théâtre existe surtout pour être joué, cela va de soi. Aussi, sur papier, il faut que ce texte soit fort pour garder le lecteur attentif.
C'est le cas avec Tom à la ferme, du dramaturge québécois Michel Marc Bouchard. Ce court texte empli d'une grande sensibilité et de beaucoup de finesse, oppose deux mondes, la ville à la campagne, la norme à la marge.
Tom, jeune publicitaire, se rend au funérailles de son conjoint, mort accidentellement, dans le village natal de ce dernier, dans une campagne profonde, et plus précisément sur une ferme laitière. Personne ne sait qui il est. Sauf peut-être Francis, le frère, bestial, à la fois repoussant et attirant, qui forcera Tom à mentir pour ne pas blesser la mère du défunt.
Photo : Valérie Remise |
La force de ce texte nous propulse dans de nombreuses émotions en très peu de temps. Au delà des sujets abordés tels l'homosexualité et l'homophobie, le perte et le deuil, sujets qui alimentent presque toute l’œuvre de l'auteur originaire du Lac Saint-Jean, on se sent projeté tour à tour dans le désarroi de Tom, qui n'est pas reconnu pour ce qu'il était (l'amoureux du défunt) - et à qui, par conséquent, on ne permet pas de vivre la perte de l'être aimé - et la volonté de Francis de protéger sa mère.
Mais ce que l'on retient de cette pièce, au delà de cette recherche de liberté, c'est l'amour. L'amour inconditionnel de cette mère pour ses fils, la mère prête à tout accepter. L'amour d'un très jeune homme pour un autre, amour bafoué, interdit.
Le site du dramaturge
L'article de La Presse, par Jean Siag
L'article du Devoir, par Luc Boulanger
[Lætitia Le Clech]
Humeur musicale : Leonard Cohen, Old Ideas (Columbia/Sony, 2012)
[Lætitia Le Clech]
Humeur musicale : Leonard Cohen, Old Ideas (Columbia/Sony, 2012)
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