Cette édition n'aura pas brillé par sa qualité sonore, les ajustements semblaient problématiques dans certaines salles (dehors également, d'après les quelques commentaires que j'ai entendus) particulièrement au Métropolis pour Plume Latraverse et à l'Astral pour Jean-Louis Murat, où il était impossible de comprendre un mot de leurs chansons. Dommage.
Mis à part cela, attardons-nous sur l'essence de ces concerts.
Plume Latraverse - 11 juin 2010 au MétropolisUne première po

ur moi. Je connaissais
El Niño, entendue à la radio, et
Chambre à louer, entendue...euh...chez moi chantée par un ami, très bien chantée d'ailleurs.
Mais là, dans un Métropolis plein, que l'on avait transformé en cabaret pour l'occasion (drôle de choix qui m'a laissée perplexe), nous avons eu droit à plus de 1 h 30 de musique endiablée,
medley de chansons de Plume enchaînées sans temps morts et méconnaissables, parfois (enfin, aux dires des connaisseurs, parce que moi, je n'y ai vu que du feu).
La foule était en délire, particulièrement sur
Bobépine, mais la sécurité empêchait quiconque de s'approcher trop près de la scène pour danser ou hurler... Peur du débordement ? Paraîtrait que les fans de Plume peuvent être pas mal excités, mais de là à leur refuser ce plaisir, c'était un peu exagéré... Mais devant l'insistance des spectateurs, ils ont dû céder et c'est donc une foule bigarrée qui s'est levée, scandant les chansons pendant que Plume et son acolyte JC Marsan, sautillant pour deux (Plume étant plutôt immobile) s'en donnaient à cœur joie et à plein poumons sur la scène.
Pour moi, cela a été un bain de culture québécoise avec un artiste qui manquait à ma liste. Cela a été un voyage curieux et intéressant, accompagnée d'un autre novice en vacances au Québec. Nous faisions sûrement un peu tâche dans le décor mais c'était plaisant, plaisant de découvrir tout cela avec des yeux neufs.
L'article sur
le concert de Plume Latraverse dans La Presse
Jean-Louis Murat - 12 juin à l'Astral
À la petite salle de l'Astral - que j'affectionne particulièrement - nous sommes allés voir Jean-Louis Murat.
Ah, Jean-Louis et sa voix grave, ses yeux bleus, sa timidité maladive qui se transforme parfois en arrogance voire en antipathie.
Nous étions prêts à tout, car il peut être tellement imprévisible, disant lui-même que «chaque concert est différent», sous-entendu, selon son humeur et son envie.
Sa dernière prestation à Montréal il y a dix ans faisait partie de ces spectacles à oublier, selon une de mes sources. Pas de communication avec le public, mélodies jouées sur le même ton, chant inhabité. Le chanteur semblait déprimé et pas vraiment heureux d'être sur scène.
Ces commentaires étaient quelque peu décourageants, mais heureusement, les
critiques qui sont parues juste après son premier soir (de 3) m'ont rassurée.
Et les critiques étaient justes. Mis à part le son qui ne permettaient pas de comprendre les magnifiques textes du dernier disque de Murat,
Le cours ordinaire des choses, le spectacle fut superbe. Ce disque a été enregistré dans un studio américain, à Nashville, et il sonne de façon claire, nette et précise. Grandiose. Murat en parle dans
cet article.
Bref, ce son n'est pas ressorti sur scène (courez acheter le disque !) mais heureusement, Jean-Louis était bel et bien présent, lui. Ça lui a pris quelques chansons pour se mettre à l'aise, un peu comme quand on rencontre une nouvelle personne, le temps de faire connaissance, savoir d'où l'on vient, et puis quand on sent que ça se passe bien, on se laisse aller, on lâche du lest, notre langue se délie. Des deux côtés de la scène : le public d'un bord, qui lâche des «On t'aime Jean-Louis !», ou «Dix ans, c'est trop long !», et sur la scène, le chanteur commençant à nous raconter sa difficulté à aimer et être aimé. On avait presque envie d'aller le réconforter... ;-)
Le site Internet de
Jean-Louis MuratJeanne Cherhal -
15 juin à l'Astral(La photo n'est pas très actuelle puisque la miss a les cheveux longs maintenant)C'est avec un grand plaisir que j'ai retrouvé Jeanne Cherhal, vue il y a trois ans au Théâtre Maisonneuve, dans un programme triple France-Québec-Belgique, avec Pierre Lapointe et Saule. Cette année, c'est à l'Astral que Jeanne Cherhal s'est produite, salle beaucoup plus modeste mais qu'elle avait pour elle presque toute seule. En effet, Laurence Hélie assurait la première partie. La native de la Beauce (celle du Québec) a présenté quelques chansons agréables, dans un style folk-country. Elle ne m'a pas jetée à terre, mais était tout à fait à l'aise dans son registre et a comblé les spectateurs.
Jeanne Cherhal a ensuite débuté un spectacle absolument enivrant, elle était débordante d'énergie, sexy et féminine, et assumait complètement tout cela. Son groupe, la secte humaine, est composé de quatre musiciens. Pour son album
Charade, le dernier en date, Jeanne Cherhal avait tout fait toute seule : batterie, guitares, basse, piano... Mais sur scène, elle a su s'entourer et bien s'entourer : les quatre gars jouent le jeu et se laissent mener par le bout du nez par la chanteuse, tout en offrant ne prestation musclée et complice.
Jeanne Cherhal nous a offert l'intégralité de son dernier album, agrémenté de charades, dont une a même été adaptée à la sauce québécoise, chansons qui nous parlent de la quête de l'âme sœur, de l'homme idéal, mais existe-t-il ?, d'amours déçus et des difficultés à se laisser aller avec l'autre. Elle nous a également offert quelques chansons des albums précédents,
L'eau et
12 fois par an (
Je suis liquide et
12 fois par an). Ainsi qu'une version d'une chanson de Lhasa, qu'elle tenait absolument à interpréter et qu'elle avait répété seulement l'après-midi même. On repassera pour l'accent espagnol, mais l'effort était là et j'étais émue et touchée qu'elle pense à ça.
L'ensemble était maîtrisé, amusé, léger et grave à la fois, plein d'humour et d'audace. Le public était ravi et, je pense, sous le charme.
La prochaine fois, une plus grande salle et plus de monde !