Americanah, de Chimamanda Ngozi Adichie, aux Éditions Gallimard, 2014
Ce roman a tout : une histoire et une réflexion passionnantes et très contemporaines, un style, et des émotions. Il raconte aussi l'une des plus belles histoires d'amour que j'ai pu lire jusqu'à présent. On navigue entre le Nigeria et les États-Unis, sous le regard acéré de l'héroïne Ifemelu, qui nous fait part de ses découvertes et de ses interrogations. Brillant.
À découvrir maintenant : ses deux autres romans, L'autre moitié du soleil et L'hibiscus pourpre.
Vernon Subutex, tome 1, de Virginie Despentes, aux Éditions Grasset & Fasquelle, 2015
Du pur Virginie Despentes, brut de décoffrage, direct, trash. Ce roman choral se déploie progressivement en même temps que ses personnages, qui tournent tous autour de l'anti-héros du roman, le Vernon du titre. Celui-ci se retrouve à la rue en possession de cassettes vidéo testamentaires venant d'un chanteur à succès mort d'une overdose et accessoirement ami de Vernon. À cause de cela, Vernon deviendra l'homme le plus recherché de Paris en même temps qu'il se perdra (ou se trouvera?) dans le dénuement le plus total. L'auteure, par cette mise en scène très habile, dépeint une France multiple et tragique.
Les deuxièmes, Zviane, Éditions Pow Pow, 2013
Une histoire toute simple et un peu triste d'amour adultérin entre deux musiciens, qui se déroule sus nos yeux avec une grande sensualité. Zviane imagine même une « partition de sexe », ce qui fait de cette oeuvre une sorte de BD musicale et sexuelle. Exercice très intéressant pour cette auteure aussi musicienne.
« Trop de morceaux de musique finissent trop longtemps après la fin » Igor Stravinsky
La Civilisation, ma Mère!..., Driss Chraïbi, Éditions Folio, 1972
Ne vous fiez pas au titre un peu étrange de ce court roman écrit en 1972 par l'écrivain marocain de langue française Driss Chraïbi, mort en 2007, que je ne connaissais pas du tout mais qui est pourtant considéré comme faisant partie du patrimoine marocain. Il dresse ici un portrait sensible d'une femme marocaine dépassée par la modernité et que ses deux fils racontent à différentes étapes de sa vie dans deux parties distinctes : « Être » et « Avoir ». Dans « Avoir », elle prend possession de sa vie grâce à la connaissance et à l'éducation. Un roman très avant-gardiste et un auteur très moderne!
520 km, Max de Radiguès, Éditions Sarbacane, 2012
BD initiatique sur l'adolescence, les 520 km du titre correspondent à la distance séparant Simon, 14 ans, de son amoureuse - ou plutôt ex-amoureuse (c'est son statut facebook qui le précise) - Louise. Simon les franchira pour la retrouver à Montpellier. Sur son chemin, quelques rencontres pas toujours sympas. Agréable et touchant, dans un style artistique très simple (dessin et mise en couleurs). Max de Radiguès devient un spécialiste des affres de l'adolescence, après L'âge dur, paru en 2011 à L'employé du Moi.
Trois chevaux, Erri De Luca, Éditions Gallimard, 2001
Court roman de 118 pages qui m'a foudroyée par sa beauté et par son histoire pure et dépouillée, proche de l'essentiel : la terre, l'amour. Les mots nous font ressentir et sentir les éléments. Nous accompagnons cet homme devenu jardinier dans son pays d'origine, l'Italie, où il est revenu après avoir vécu en Argentine avec la femme qu'il aimait mais qui a été assassinée en raison de ses convictions politiques. En Italie, il rencontre Làila et doit apprendre à vivre dans le présent, en harmonie avec ces parfums, cette terre qu'il chérit. Mais y arrivera-t-il? L'auteur décrit très bien la mélancolie et les doutes qui assaillent le narrateur, en entremêlant passé et présent.
Un bijou de littérature.
Humeur musicale : DM Stith, Heavy Ghost
1 commentaire:
De bonnes pioches dans cette liste. J'ai adoré Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie. J'en garde un vibrant souvenir. J'espère que l'automne sera aussi prospère!
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