11 janvier 2012

Le fils de son père

Le fils de son père, Mariotti, Éditions Les enfants rouges, 2011. Scénario et dessins par Olivier Mariotti, couleurs par Guillaume Mariotti

Superbe album à la couverture fort inspirante, Le fils de son père, que l'on devine autobiographique, nous présente le peintre Olivier, lors du vernissage de son exposition. Sont présents ses amis, quelques critiques, sa famille. Tout à coup, un violent orage et une coupure d'électricité soudaine projettent Olivier dans son passé, comme il pense avoir aperçu l'ombre d'un homme.
Passé et présent s'entremêlent alors pour nous raconter la relation entre un père et son fils.
Les moments du passé entre le père et son fils, souvent muets, transcrivent une relation très forte entre un père, représenté tel un géant musclé, et son petit garçon, admiratif, dans l'attente de l'approbation de ce père qu'il admire. Pas besoin de paroles pour ça, le dessin d'Olivier Mariotti suffit à transmettre les émotions. La scène de plongée, très réussie, marque un premier refus d'Olivier de suivre son père au fin fond de l'océan. Un premier pas vers l'affirmation de soi. Jusqu'aux mensonges, et au parti pris, qui dégradent progressivement la relation entre Olivier et son père.

Se superposent à cette relation celle de l'auteur et de ses propres enfants, de sa propre famille. Les moments passés en famille sont très charmants et rappelleront des souvenirs à beaucoup de lecteurs. Olivier incarne un père et un mari aimant, qui reproduit en même temps certains comportements de son père. Comme l'expression le dit : « C'est bien le fils de son père ! ». La femme d'Olivier lui lancera même à la figure un « On dirait ton père » qu'on a tous déjà entendu un jour dans notre vie, preuve d'une filiation qui peut apparaître même dans de tout petits gestes.
Le dessin change selon que l'on se trouve dans ce passé (crayon) ou dans le présent (aquarelle). Le coup de crayon, très doux, est magnifique, et le papier épais de la collection Les enfants rouges rajoute à l'impression de tenir un bel objet entre nos mains. L'auteur a choisi une présentation en gaufrier de 12 cases uniques par page, présentation sobre et classique. Une très belle réussite pour un premier album.

Le blogue des auteurs, Olivier et Guillaume Mariotti

[Lætitia Le Clech]

Humeur musicale : Danger Mouse et Daniele Luppi, Rome (EMI Records, 2011). L'un de mes disques de l'année... Brillant.

2 commentaires:

Olivier.M. a dit...

Bonjour et merci pour cette très belle chronique sur l'album. Un an après sa sortie, il continue de vivre grâce à des Blogs comme le votre. Je suis très heureux de l'analyse que vous faites de la scène de plongée, car elle était pour moi centrale par sa symbolique.

Lætitia Le Clech a dit...

Merci beaucoup de votre visite ici et de votre commentaire. J'ai vraiment beaucoup aimé votre travail sur cet album.
En avez-vous un autre à venir ? Travaillez-vous toujours avec votre frère ?
À bientôt.
Lætitia Le Clech