Polar au scénario bien ficelé, Fais péter les basses, Bruno! nous entraîne dans le coup du siècle, mené de main de maître par trois papys truands à la retraite (Paul, Gaby et Fabio), épaulés par une nouvelle génération de criminels plus expéditive, menée par Zinédine, qui sort tout juste de prison. Parallèlement à ces loubards, nous rencontrons Slimane dans son village africain, Slimane le surdoué du "Fouteballe", qui rêve de jouer avec les plus grands. Son rêve deviendra presque réalité lorsqu'il est repéré par un joueur professionnel évoluant en France. Mais le jeune Slimane doit immigrer clandestinement dans l'Hexagone. Les ennuis commencent à l’atterrissage, où de rencontres en rencontres, Slimane se retrouvera mêlé aux plans de ces criminels.
Cette bande-dessinée, produite par Baru, qui n'en est pas à ses premières œuvres, offre un crescendo très intéressant, en faisant avancer l'histoire selon les trois points de vue des principaux protagonistes.
L'auteur brosse une série de portraits très justes, des petites frappes de quartier au jeune immigrant clandestin rêvant d'un monde meilleur et vivant de boulots illégaux, et nous décrit une réalité sociale authentique, comme dans toute son œuvre.
Baru, Grand Prix d'Angoulême 2010 (attribué à un auteur pour l'ensemble de son œuvre) rend hommage avec ce livre à ces acteurs, scénaristes, réalisateurs de polars des années 70 et 80, qui l'ont semble-t-il beaucoup marqué.
Et par son dessin, vif, coloré, il recrée parfaitement les atmosphères de ces films policiers, aux dialogues souvent corrosifs et drôles.
Un ouvrage à la fois grave (le drame de l'immigration clandestine et de la pauvreté), léger, drôle et savoureux.
[Lætitia Le Clech]
1 commentaire:
Hello visiteuse ! Pour Matt Elliott, il était avant connu électroniquement sous le nom de Third eye foundation, il a d'ailleurs sorti l'an dernier un génial album (comme tous...), the dark, sinon depuis quelques années c'est sous son nom qu'il sort des disques tous plus tristes et beaux les uns que les autres, entre folk désespéré, Léonard Cohen et un peu de musique des balkans (mais c'était avant Beirut). merci beaucoup pour ton mot !
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