Très cher lecteur, très chère lectrice, c'est toujours avec beaucoup d'impatience et un peu d'appréhension que je me décide à lire le dernier Taniguchi.
Cet auteur dont Lætitia parle depuis quelques temps déjà ( 2006... ouf ! ) est un spécialiste du style Taniguchi...
Ah ? Tiens ? T'es en train de nous dire que Jirô Taniguchi fait du Taniguchi ? Comme si par exemple Djian faisait du Djian ou Murakami du Murakami ?
Exactement ! Enfin c'est presque ça... Disons que pour les Murakami ça dépend un peu duquel on parle, bien entendu, mais sinon c'est ça.
Donc je vais essayer de vous expliquer l'indicible angoisse qui me remonte la moelle épinière chaque fois que je tiens entre les mains le dernier Taniguchi. C'est terrible, viscéral : j'ai peur de me retrouver avec un Taniguchi répondant à tous les critères du Taniguchi, c'est à dire un Taniguchi qui ne dévie pas d'un iota de la formule Taniguchi.
Ah ah ! On y vient... Je sens en vous monter la graine de la compréhension. Car si mon très cher Jirô est un auteur / dessinateur que je vénère, il a une furieuse tendance à s'enfermer dans son style, si je peux me permettre...
Alors là, c'est sûr, je ne peux pas aller plus loin sans décrire le fameux "style Taniguchi" !
Tout d'abord il y a le personnage chez Taniguchi qui est toujours un peu figé. Attention, je ne veux pas dire que les personnages n'éprouvent pas d'émotions, mais ils ont cette allure un peu robotisée, aseptisée, conventionnée qui fait que si on prend les Taniguchi, qu'on scanne les différents personnages et qu'on les passe à la loupe de ce cher détective d'un autre temps, les uns après les autres, on s'apercevra que l'amour, la haine, le désir, la tristesse sont abordés d'une façon quasi "hollywoodienne", c'est à dire de façon assez caricaturale et très conventionnelle.
Ensuite le trait des visages garde toujours un peu la même ligne. On se demande un peu si les personnages n'ont pas tous un lieu de parenté... Enfin, remarquez si ! Ils ont le même Dieu, le même père finalement. Ils sont tous les enfants de Jirô... Ah... Ce Jirô, alors...
Ensuite, Jirô est un sacré rêveur, un gentil naïf et un grand nostalgique ; un apôtre de l'automne, du temps qui passe et des choses qui arrivent à leur terme, car tout à une fin et tout finit par passer ou s'accomplir. Ça aussi, c'est du Taniguchi.Cet auteur dont Lætitia parle depuis quelques temps déjà ( 2006... ouf ! ) est un spécialiste du style Taniguchi...
Ah ? Tiens ? T'es en train de nous dire que Jirô Taniguchi fait du Taniguchi ? Comme si par exemple Djian faisait du Djian ou Murakami du Murakami ?
Exactement ! Enfin c'est presque ça... Disons que pour les Murakami ça dépend un peu duquel on parle, bien entendu, mais sinon c'est ça.
Donc je vais essayer de vous expliquer l'indicible angoisse qui me remonte la moelle épinière chaque fois que je tiens entre les mains le dernier Taniguchi. C'est terrible, viscéral : j'ai peur de me retrouver avec un Taniguchi répondant à tous les critères du Taniguchi, c'est à dire un Taniguchi qui ne dévie pas d'un iota de la formule Taniguchi.
Ah ah ! On y vient... Je sens en vous monter la graine de la compréhension. Car si mon très cher Jirô est un auteur / dessinateur que je vénère, il a une furieuse tendance à s'enfermer dans son style, si je peux me permettre...
Alors là, c'est sûr, je ne peux pas aller plus loin sans décrire le fameux "style Taniguchi" !
Tout d'abord il y a le personnage chez Taniguchi qui est toujours un peu figé. Attention, je ne veux pas dire que les personnages n'éprouvent pas d'émotions, mais ils ont cette allure un peu robotisée, aseptisée, conventionnée qui fait que si on prend les Taniguchi, qu'on scanne les différents personnages et qu'on les passe à la loupe de ce cher détective d'un autre temps, les uns après les autres, on s'apercevra que l'amour, la haine, le désir, la tristesse sont abordés d'une façon quasi "hollywoodienne", c'est à dire de façon assez caricaturale et très conventionnelle.
Ensuite le trait des visages garde toujours un peu la même ligne. On se demande un peu si les personnages n'ont pas tous un lieu de parenté... Enfin, remarquez si ! Ils ont le même Dieu, le même père finalement. Ils sont tous les enfants de Jirô... Ah... Ce Jirô, alors...
Bon, bon est-ce que c'est grave en fait ? Eh bien disons que non, ce n'est pas grave et en même temps c'est parfois très gênant.
Ce n'est pas grave parce que quand je lis un Taniguchi, souvent je suis pris dans l'ambiance, dans ce travail subtil sur les décors - l'élément que je préfère d'ailleurs - qui me transporte et me fait rêvasser tranquillement façon infusion verveine ou camomille d'un long après-midi d'automne quand les feuilles recouvrent tendrement la terre et que le vent porte l'écho du cri des oiseaux qui s'envolent vers des destinations plus clémentes. Quelle douceur...
Et puis vient le temps du souvenir. Qu'ai-je retenu du dernier Taniguchi ? De quoi était-il question ? Quelle était la trame principale... Aïe ! Mince ! Zut ! Voyons voir... Ah lalalala. Je suis coincé ! Eh oui c'est ça qui me pose problème : lu tranquillement, oublié rapidement.
Mais mince alors ! Et les personnages ? Euh... Ben je me souviens des personnages de celui-ci.... Ah non, ils étaient dans celui-là... Ah non, mince je sais plus trop en fait.
Et l'intrigue. Il y a tout de même une intrigue, bon sang ! Oui, oui il y en a une. Mais j'avoue que je serais bien en peine de devoir m'en souvenir...
Attend, tu es en train de dire que tu lis un Taniguchi et que tu l'oublies aussi vite ? En clair, tu n'aimes pas Taniguchi !!
Mais si, mais si, c'est ça le pire ! C'est que j'adore ce que pond mon petit Jirô. J'adore tout ce qu'il fait, mais las, le temps passe et les souvenirs s'étiolent. Alors tu imagines bien, Taniguchi et Kawakami, bonjour le contemplatif ! C'est la douceur au carré, l'apologie du dimanche éternel puissance dix !
Car, voyez-vous chers lecteurs, il se trouve qu'étant passionné de littérature japonaise, j'avais déjà lu le roman de Kawakami dont est tiré le dernier manga de mon ami Jirô. Et j'en avais conservé un souvenir plaisant, quoique pas indélébile.
Mais là mélangez le récit posé de Kawakami à la passion de jirô pour l'éternité et ça donne quelque chose à la limite de la consistance du sirop d'érable, si je puis dire... Et ce n'est que le premier tome. Ouille !
Bon, bon je lirai le deuxième tome et on verra bien. Mais j'en tremble encore...
Ce n'est pas grave parce que quand je lis un Taniguchi, souvent je suis pris dans l'ambiance, dans ce travail subtil sur les décors - l'élément que je préfère d'ailleurs - qui me transporte et me fait rêvasser tranquillement façon infusion verveine ou camomille d'un long après-midi d'automne quand les feuilles recouvrent tendrement la terre et que le vent porte l'écho du cri des oiseaux qui s'envolent vers des destinations plus clémentes. Quelle douceur...
Et puis vient le temps du souvenir. Qu'ai-je retenu du dernier Taniguchi ? De quoi était-il question ? Quelle était la trame principale... Aïe ! Mince ! Zut ! Voyons voir... Ah lalalala. Je suis coincé ! Eh oui c'est ça qui me pose problème : lu tranquillement, oublié rapidement.
Mais mince alors ! Et les personnages ? Euh... Ben je me souviens des personnages de celui-ci.... Ah non, ils étaient dans celui-là... Ah non, mince je sais plus trop en fait.
Et l'intrigue. Il y a tout de même une intrigue, bon sang ! Oui, oui il y en a une. Mais j'avoue que je serais bien en peine de devoir m'en souvenir...
Attend, tu es en train de dire que tu lis un Taniguchi et que tu l'oublies aussi vite ? En clair, tu n'aimes pas Taniguchi !!
Mais si, mais si, c'est ça le pire ! C'est que j'adore ce que pond mon petit Jirô. J'adore tout ce qu'il fait, mais las, le temps passe et les souvenirs s'étiolent. Alors tu imagines bien, Taniguchi et Kawakami, bonjour le contemplatif ! C'est la douceur au carré, l'apologie du dimanche éternel puissance dix !
Car, voyez-vous chers lecteurs, il se trouve qu'étant passionné de littérature japonaise, j'avais déjà lu le roman de Kawakami dont est tiré le dernier manga de mon ami Jirô. Et j'en avais conservé un souvenir plaisant, quoique pas indélébile.
Mais là mélangez le récit posé de Kawakami à la passion de jirô pour l'éternité et ça donne quelque chose à la limite de la consistance du sirop d'érable, si je puis dire... Et ce n'est que le premier tome. Ouille !
Bon, bon je lirai le deuxième tome et on verra bien. Mais j'en tremble encore...
Je profite de cette critique pour vous donner mon "Jirô Top Five", classement très très personnel des livres de mon ami.
C'est toujours un peu difficile de faire un classement, mais bon je sais que Jirô ne m'en voudra pas si je ne colle pas trop aux ventes.... Et puis il sait que je l'adore, alors...
C'est toujours un peu difficile de faire un classement, mais bon je sais que Jirô ne m'en voudra pas si je ne colle pas trop aux ventes.... Et puis il sait que je l'adore, alors...
1 - Le Gourmet Solitaire : si vous n'êtes jamais allé au Japon, c'est celui qui vous fera partir. Si vous y êtes déjà allé c'est celui qui vous donnera envie d'y retourner !Allez, parce que je vous adore, j'en profite pour glisser un autre manga qui n'est pas de Jirô mais qui vaut son pesant de ramen : Le cheminot de Takumi Nagayasu et Jirô Asada (Panini Comics, 2001). Si vous aimez Jirô, vous adorerez celui-ci... Et si vous le lisez, surtout laissez vos com' pour me dire ce que vous en pensez !
2 - Le Sommet des Dieux : une oeuvre monstrueuse sur la montagne et l'égo des hommes, ça se dévore !
3 - Seton : le western contemplatif, peut-être celui qui montre toute l'occidentalité de Taniguchi.
4 - K : autre récit montagnard qui renoue avec l'amour de J.T. pour la montagne
5 - L'Orme du Caucase : à lire désespérément
François Nicaise
1 commentaire:
En fait, dans cette chronique, tu nous parles surtout de Taniguchi et de son style mais tu ne nous dis presque rien sur Les années douces ! C'est très habile... ;-)
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