en lisant vos commentaires suite à mon précédent article, j'ai continué à réfléchir sur le BookCrossing.
Comme je l'ai expliqué, je pense que le bookcrossing ne propose pas tant un don que l'extension de la propriété à un entourage plus ou moins éloigné.
Suite à cet article, Sylvie F. proposa plutôt l'idée que les livres envoyés dans la nature l'étaient comme une bouteille qu'on jette à la mer, en espérant que quelqu'un la récupère. En clair, si j'ai bien compris, le but n'est pas tant le don que le fait de se sentir relié à l'autre par le biais du partage.
J'ai eu l'occasion de continuer ma discussion avec mon ami Benjamin en lui faisant part de l'idée d'extension de propriété. Nous avons dérivé sur une de nos discussions favorites : la notion de propriété sur les biens culturels (cd, livres, films, etc...).
Nous discutions donc et il m'expliqua le cas d'un de ses amis qui devait se séparer de ses livres.
Ce dernier avait plusieurs options :
- les donner : mais qui allait être intéressé ?
- les revendre : cela impose une logistique complexe et coûteuse en temps et énergie (relation client, envoi, suivi, etc...)
- les brûler : ce n'est pas vraiment évident...
On peut rajouter à cette liste :
- les jeter ou les recycler : mais il arrive qu'on en ait pas envie non plus, qu'on se dise que c'est quand même dommage.
Grands partageurs dans l'âme, ayant l'habitude d'échanger massivement conseils musicaux et cinématographiques, ils sont arrivés à la conclusion que la meilleure des solutions était encore de laisser le choix. C'est à dire de proposer l'objet, de le laisser libre une fois "consommé".
Pour donner un exemple concret, imaginez que vous ayez des livres que vous relirez peu probablement mais que vous souhaitiez les partager. Vous vous retrouvez donc face aux hypothèses sus-mentionnées. L'idée alors est de proposer ces livres à ceux qui viennent vous rendre visite par exemple.
Cela étant, ce n'est pas forcément évident de dire : "Tiens au fait, si tu veux j'ai des vieux livres là, dont je ne veux plus. Si ça te dis...". Et là vous tendez votre index accusateur en direction de la pile de bouquins qui prend la poussière dans un recoin du salon. C'est un peu dépréciatif - et un peu exagéré -comme exemple. Quoique...
Au lieu de cela, on applique les règles du "fabuleux système des pastilles vertes" (FSPV pour les intimes) !
Ah ?? Tiens mais qu'est-ce que c'est que ce "fabuleux système" ? Eh bien c'est simple : sur chaque objet que vous ne souhaitez pas conserver, vous apposez une pastille verte. Ensuite quand une personne vient chez vous, elle peut de façon très naturelle prendre l'objet qui devient sa propriété. Pas besoin de demander, help yourself !
Elle peut ensuite décider de conserver l'objet ad-vitam æternam si cela lui chante ou laisser la pastille verte. Ça fonctionne pour les livres, les dévédés, les cédés, les cocottes-minutes, les tee-shirts. Bref, en gros tout ce que vous souhaitez partager.
Benjamin est allé même plus loin : imaginez dans la rue, une personne se balade avec une veste qui arbore fièrement la pastille verte. Hop, si vous le souhaitez, vous prenez la veste - j'imagine déjà le genre de situations rigolotes que cela pourrait provoquer.
Voilà pour le FSPV. En gros, tout comme la bouteille à la mer de Sylvie, les objets peuvent voyager une fois "libérés" et appropriés et on entre ainsi dans la sphère complètement désintéressée du partage. Sauf que contrairement au Bookcrossing, on laisse tomber l'idée de "GPS" (imaginez d'ailleurs l'impact désastreux du bookcrossing sous Nixon...).
Benjamin a émis l'idée de créer un petit site pour proposer le Fabuleux Système des Pastilles Vertes. Je pense que je vais l'essayer en "mode bêta" chez moi.
Et vous qu'en pensez-vous ?
François Nicaise
[Pour l'image, je n'ai pas résisté à l'envie de mettre une image de la petite pastille verte que nous devions apposer sur nos autos en France, quand elles étaient considérées comme non-polluantes... En fait ça signifiait que l'on pouvait prendre ces voitures ?:) Lætitia]
François Nicaise
[Pour l'image, je n'ai pas résisté à l'envie de mettre une image de la petite pastille verte que nous devions apposer sur nos autos en France, quand elles étaient considérées comme non-polluantes... En fait ça signifiait que l'on pouvait prendre ces voitures ?:) Lætitia]
1 commentaire:
C'est amusant comme idée.
Brûler un livre, je ne pourrais pas. A moins de l'avoir en double. Et encore. ;)
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