La trilogie berlinoise - L'été de cristal, de Philip Kerr, éditions Le Livre de Poche, 2008 (1989 pour l'édition originale )
Cette nouvelle édition révisée, au Livre de Poche (Collection Policier), réunit les trois volets écrits par l'Écossais Philip Kerr entre 1989 et 1991 : L'été de cristal, La Pâle Figure et Un requiem allemand.
Ces romans policiers, fort populaires, mettent en scène Bernhard Gunther, détective privé berlinois au caractère bien trempé, insolent, cynique et séducteur.
Un vrai détective comme on les aime ! Mais celui-ci, en plus, vit à Berlin, et adore sa ville. De plus, il y vit à une période riche de l'Histoire avec un grand H : la fin des années 30, où toute l'Allemagne a lentement basculé dans l'horreur de la dictature hitlérienne.
Extrêmement riche en détails sur le fonctionnement interne des différentes milices hitlériennes (Gestapo, SD = Sicherheitsdienst ou service de sécurité en français, Police criminelle, SS, etc.) et les différentes factions qui s'opposaient au sein même des émules d'Hitler (Goering et Himmler qui divergeaient), le premier volet (L'été de cristal) nous entraîne dans une enquête où ces personnages historiques et détestables vont apparaître dans toute leur splendeur criminelle.
Le livre oscille entre enquête policière, action et humour dans plus de la moitié du livre, et plonge dans l'horreur de l'Histoire dans le dernier quart... En effet, nous côtoyons Dachau, l'un des pires camps de concentration où étaient enfermés essentiellement des opposants au régime Hitlérien, mais aussi de nombreux Juifs, homosexuels, Tziganes, etc.
Notre détective y fait un petit séjour déterminant pour la fin de son enquête et pour sa survie. L'auteur change radicalement de ton à ce moment de l'histoire pour nous décrire les traitements subis par les prisonniers et le fonctionnement de ce camp.
Ayant déjà hâte de lire les deux autres tomes de cette trilogie, je n'ai pas pu m'empêcher de faire le rapprochement avec Enfant 44, dont j'ai parlé il y a peu de temps sur ce blogue, pour la reconstitution méticuleuse des lieux et des événements historiques, et la similitude des deux régimes, Stalinien et Hitlérien, alors même que ces deux dictatures se disent si opposées : dans le fond, le dévouement total à la patrie au détriment de la liberté individuelle, le culte de la personnalité des chefs Staline et Hitler, l'exécution de masse des opposants au régime (souvent sans preuves concrètes) ou de toute personne n'appartenant pas à la "race pure", etc.
Les deux auteurs font vraiment office de professeurs d'histoire dans ces deux livres et on se dit que ça prend des livres comme ça pour faire aimer l'histoire !
Une page personnelle explique le fonctionnement et le rôle de la Gestapo ici
Une critique intéressante
En écrivant ceci, j'écoute un peu d'électro : Aeroplane, We can't Fly (Eskimo/NEWS, 2010)
Cette nouvelle édition révisée, au Livre de Poche (Collection Policier), réunit les trois volets écrits par l'Écossais Philip Kerr entre 1989 et 1991 : L'été de cristal, La Pâle Figure et Un requiem allemand.
Ces romans policiers, fort populaires, mettent en scène Bernhard Gunther, détective privé berlinois au caractère bien trempé, insolent, cynique et séducteur.
Un vrai détective comme on les aime ! Mais celui-ci, en plus, vit à Berlin, et adore sa ville. De plus, il y vit à une période riche de l'Histoire avec un grand H : la fin des années 30, où toute l'Allemagne a lentement basculé dans l'horreur de la dictature hitlérienne.
Extrêmement riche en détails sur le fonctionnement interne des différentes milices hitlériennes (Gestapo, SD = Sicherheitsdienst ou service de sécurité en français, Police criminelle, SS, etc.) et les différentes factions qui s'opposaient au sein même des émules d'Hitler (Goering et Himmler qui divergeaient), le premier volet (L'été de cristal) nous entraîne dans une enquête où ces personnages historiques et détestables vont apparaître dans toute leur splendeur criminelle.
Le livre oscille entre enquête policière, action et humour dans plus de la moitié du livre, et plonge dans l'horreur de l'Histoire dans le dernier quart... En effet, nous côtoyons Dachau, l'un des pires camps de concentration où étaient enfermés essentiellement des opposants au régime Hitlérien, mais aussi de nombreux Juifs, homosexuels, Tziganes, etc.
Notre détective y fait un petit séjour déterminant pour la fin de son enquête et pour sa survie. L'auteur change radicalement de ton à ce moment de l'histoire pour nous décrire les traitements subis par les prisonniers et le fonctionnement de ce camp.
Ayant déjà hâte de lire les deux autres tomes de cette trilogie, je n'ai pas pu m'empêcher de faire le rapprochement avec Enfant 44, dont j'ai parlé il y a peu de temps sur ce blogue, pour la reconstitution méticuleuse des lieux et des événements historiques, et la similitude des deux régimes, Stalinien et Hitlérien, alors même que ces deux dictatures se disent si opposées : dans le fond, le dévouement total à la patrie au détriment de la liberté individuelle, le culte de la personnalité des chefs Staline et Hitler, l'exécution de masse des opposants au régime (souvent sans preuves concrètes) ou de toute personne n'appartenant pas à la "race pure", etc.
Les deux auteurs font vraiment office de professeurs d'histoire dans ces deux livres et on se dit que ça prend des livres comme ça pour faire aimer l'histoire !
Une page personnelle explique le fonctionnement et le rôle de la Gestapo ici
Une critique intéressante
En écrivant ceci, j'écoute un peu d'électro : Aeroplane, We can't Fly (Eskimo/NEWS, 2010)
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