Des souris et des salopes, De la misogynie en milieu animaliste, de Michelle Julien, Louise Courteau éditrice, 2010
Ces phrases donnent le ton de l'essai Des souris et des salopes écrit par Michelle Julien, et résument plutôt bien son propos. L'auteure démontre en effet que bien souvent, les femmes sont traitées (dans la pub, dans les médias) comme des animaux, sous prétexte de la défense de ces derniers.
La protection des animaux, par l'entremise d'associations comme la SPA (Société protectrice des animaux) ou PETA (People for the Ethical Treatment of Animals) est analysée et décortiquée de façon à montrer qu'elle prend l'allure d'images sexistes et dégradantes des femmes.
Dans un chapitre salé («Les PETAsses des médias», p.41), Michelle Julien dresse un portrait peu glorieux de la fondatrice de PETA, Ingrid Newkirk. À vrai dire, le livre est un véritable plaidoyer contre les méthodes appliquées par PETA pour utiliser les bénévoles plein de bonne volonté prêts à n'importe quoi, y compris à perdre leur sens critique et leur dignité. Apparemment, PETA est un as de la culpabilisation. Tout cela à des fins de mise en scène chocs illustrant les abus sur les animaux et leur condamnation.
La lecture de ce livre a coïncidé pour moi avec le feuilletage de la revue française FHM, absolument édifiante et qui illustre à la perfection le propos de fond de Michelle Julien. Dans cette revue, l'image des femmes (et des hommes - par ailleurs - qui ne sont pas en reste) correspond en tous points à ces clichés qui nous proviennent de la pornographie, ces images stéréotypées supposées plaire à la majorité (sous-entendu, ceux qui vont acheter la revue), ces images devenues totalement banales («Le bar des filles. Spécial grosses poitrines», photos de femmes photoshopées hyper maigres dans des positions évoquant des chattes en chaleur, mecs musclés et totalement imberbes...etc.), et que l'on nous impose sans cesse, à tel point qu'on ne les voit presque plus.
Michelle Julien met en lumière tout cela et son travail est à rapprocher par cet aspect du travail de Patric Jean, qui a réalisé La domination masculine.
Dans un dernier chapitre, après plusieurs entrevues, dont une avec Carol Adams, activiste féministe américaine incontournable qui est très réactive aux méthodes de PETA elle aussi, l'auteure nous présente trois affiches publicitaires pour des organisations de défense des animaux (dont une de PETA), et les commentaires de différentes personnalités de la question féminine et/ou animale, des militants ou des intellectuels, qui tour à tour considèreront ses trois affiches comme sexistes, misogynes, correctes ou intelligentes.
Une des intervenantes emploie le mot de "sexisme caritatif" qui résume bien ce que l'auteure tente de démontrer dans tout son ouvrage :
Les enchaînements entre les divers sujets et paragraphes ne sont pas toujours fluides et on perd parfois de vue le but de l'auteure. On pourrait penser que cette dernière mélange les fourchettes et les couteaux mais elle retombe toujours sur ses pattes pour nous amener là où elle le souhaite et en arriver toujours à la même conclusion.
Malgré ce fouillis, on peut donc noter la dernière phrase de l'essai de Michelle Julien : «La cause animale ne doit pas se construire au détriment de celle des femmes. Et réciproquement.» (p.162). CQFD.
Il existe un blog autour du livre de Michelle Julien
« La hoppe - forme lorraine de huppe - est un oiseau réputé "sale" à cause de la forte odeur qui se dégage de son nid. Son utilisation a toujours une connotation sexuelle, ce qui n'est pas le cas avec "salaud", sa forme masculine.
"sale hoppe", "chienne", "peau de vache", "morue", "thon", "dinde", "poule", "bécasse"... Les noms d'oiseaux ne manquent pas pour rappeler aux femmes qu'elles appartiennent bien au monde animal.» (p.24)
Ces phrases donnent le ton de l'essai Des souris et des salopes écrit par Michelle Julien, et résument plutôt bien son propos. L'auteure démontre en effet que bien souvent, les femmes sont traitées (dans la pub, dans les médias) comme des animaux, sous prétexte de la défense de ces derniers.
La protection des animaux, par l'entremise d'associations comme la SPA (Société protectrice des animaux) ou PETA (People for the Ethical Treatment of Animals) est analysée et décortiquée de façon à montrer qu'elle prend l'allure d'images sexistes et dégradantes des femmes.
Dans un chapitre salé («Les PETAsses des médias», p.41), Michelle Julien dresse un portrait peu glorieux de la fondatrice de PETA, Ingrid Newkirk. À vrai dire, le livre est un véritable plaidoyer contre les méthodes appliquées par PETA pour utiliser les bénévoles plein de bonne volonté prêts à n'importe quoi, y compris à perdre leur sens critique et leur dignité. Apparemment, PETA est un as de la culpabilisation. Tout cela à des fins de mise en scène chocs illustrant les abus sur les animaux et leur condamnation.
La lecture de ce livre a coïncidé pour moi avec le feuilletage de la revue française FHM, absolument édifiante et qui illustre à la perfection le propos de fond de Michelle Julien. Dans cette revue, l'image des femmes (et des hommes - par ailleurs - qui ne sont pas en reste) correspond en tous points à ces clichés qui nous proviennent de la pornographie, ces images stéréotypées supposées plaire à la majorité (sous-entendu, ceux qui vont acheter la revue), ces images devenues totalement banales («Le bar des filles. Spécial grosses poitrines», photos de femmes photoshopées hyper maigres dans des positions évoquant des chattes en chaleur, mecs musclés et totalement imberbes...etc.), et que l'on nous impose sans cesse, à tel point qu'on ne les voit presque plus.
Michelle Julien met en lumière tout cela et son travail est à rapprocher par cet aspect du travail de Patric Jean, qui a réalisé La domination masculine.
Dans un dernier chapitre, après plusieurs entrevues, dont une avec Carol Adams, activiste féministe américaine incontournable qui est très réactive aux méthodes de PETA elle aussi, l'auteure nous présente trois affiches publicitaires pour des organisations de défense des animaux (dont une de PETA), et les commentaires de différentes personnalités de la question féminine et/ou animale, des militants ou des intellectuels, qui tour à tour considèreront ses trois affiches comme sexistes, misogynes, correctes ou intelligentes.
Une des intervenantes emploie le mot de "sexisme caritatif" qui résume bien ce que l'auteure tente de démontrer dans tout son ouvrage :
« L'utilisation d'images osées pour attirer l'attention et choquer. Malheureusement [...], les images montrent trop souvent les femmes en tant qu'objets sexuels, s'inspirent de la pornographie et ne font que renforcer le sexisme qui est si omniprésent dans notre culture.» (p.137)Le rythme de cet essai est quelque peu essoufflant, au fur et à mesure que l'on prend conscience de toutes ces vérités qui ne nous semblent pas forcément évidentes si l'on n'y réfléchit pas. Nous sommes tellement conditionnés que cela en devient presque effrayant.
Les enchaînements entre les divers sujets et paragraphes ne sont pas toujours fluides et on perd parfois de vue le but de l'auteure. On pourrait penser que cette dernière mélange les fourchettes et les couteaux mais elle retombe toujours sur ses pattes pour nous amener là où elle le souhaite et en arriver toujours à la même conclusion.
Malgré ce fouillis, on peut donc noter la dernière phrase de l'essai de Michelle Julien : «La cause animale ne doit pas se construire au détriment de celle des femmes. Et réciproquement.» (p.162). CQFD.
Il existe un blog autour du livre de Michelle Julien
Ce livre m'a été offert par Louise Courteau éditrice, dans le cadre du projet Masse critique de Babelio. Merci à eux !
En écrivant ceci, j'écoute The XX, The XX (Beggars Banquet, 2009). J'irai d'ailleurs les voir en spectacle le 1er octobre prochain dans le cadre de Pop Montréal
2 commentaires:
Superbe texte Laetitia, réellement envie de lire ce bouquin! Tu me le prêtes? ;)
Mais bien sûr ! ;-)
Merci !
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