23 mai 2006

Marie-Jo Thério ~ Cabaret Music-Hall le 12 mai 2006

Marie-Jo Thério est née à Moncton, au Nouveau-Brunswick, et a grandi auprès d'une mère chanteuse et de trois frères musiciens. À 10 ans, elle entreprend des cours de piano, et commence à écrire, peu après, ses premières chansons. À l'âge de 17 ans, elle part à Montréal pour étudier la littérature et se retrouve dans les cafés et petites salles de spectacles de Montréal, derrière son piano. Après un court passage sur les plateaux de télévision, elle décide de se consacrer à la musique.
En 1995, paraît son premier album Comme de la musique. Quatre ans plus tard, elle sort La Maline et monte le spectacle Arbre à fruits, arbre à fruits. Acadienne dans l’âme, mais également amoureuse des voyages et de la découverte, Marie-Jo Thério habite, depuis l’hiver 2004, en France. Première artiste canadienne à avoir signé un contrat avec la maison de disques Naïve, elle lançait récemment là-bas son troisième album, Les matins habitables, qu’elle a coréalisé avec son complice Oliver Bloch-Lainé. Enregistré chez elle, ce disque regroupe de nouveaux titres et quelques chansons déjà parues sur des albums précédents.

J'étais curieuse de découvrir cette acadienne dont tout le monde parlait. D'ailleurs, c'est en la voyant dans l'émission Tout le monde en parle qu'instantanément je me suis décidée à acheter deux places pour son spectacle. Elle avait un petit quelque chose de juste assez touchant et d'un peu fou, et d'absolument charmant, enfin bref j'étais sous le charme sans la connaître quoi... En voyant en plus un extrait de concert, où l'on pouvait ressentir l'émotion et l'intensité de l'artiste, même à travers l'écran de télévision, je me suis dit qu'il ne fallait pas que je loupe une expérience scénique comme celle-ci...
Malheureusement, les spectacles dont on nous parlait dans l'émission étaient déjà tous complets. Mais la chanteuse (ou son producteur ? :-) a eu l'heureuse initiative d'offrir une semaine entière de supplémentaires à Montréal (toutes complètes elles-aussi en quelques jours), au mois de mai, dans la petite salle du Cabaret Music-Hall.
Malheureusement (bis), cette salle, si elle permet une certaine intimité et force la communication entre l'artiste et son public, n'est pas des plus confortables et des mieux agencées pour assister à un spectacle. Par exemple, le balcon, où nous étions, ne permet pas d'être face à la scène, ce qui est embêtant pour voir ce qu'il se passe, vous en conviendrez. Alors on se retrouve à se tordre le cou pour y voir quelque chose...
Passés ces inconvénients un peu décourageants, le spectacle en lui-même n'a pas été décevant. Tout ou presque a été dit sur cette tournée. Marie-Jo Thério a été acclamée ici (Québec) et ici (Sherbrooke) et aussi ici (Montréal)... Et aussi dans le journal Le Devoir, mais l'article est verrouillé...
La musicienne-chanteuse nous a fait entrer dans l'univers de son dernier album, Les matins habitables, en nous racontant des histoires inspirées par chacune de ses chansons.
Ainsi nous suivons son héroïne, qui s'installe au Café Robinson, à Moncton.
Marie-Jo Thério est à la fois poète, chanteuse et humoriste, et ne se gêne pas pour faire participer le public à son grand feu de joie (Cozy Fire), celui-ci (le public) le lui rendant bien.
Les musiciens (Bernard Falaise à la guitare, Fred Boudreault à la basse et contrebasse, Michel F. Coté à la batterie et aux percussions) ont été excellents et complices, juste ce qu'il faut.
Ainsi on a partagé pendant presque deux heures un moment déjanté avec cette artiste exubérante (mais elle n'a pas l'air comme ça, elle semblerait même presque timide !), qui parle beaucoup, et peut-être un peu trop. À un moment, on se demandait si la chanson allait partir ou pas... Mais c'était ça aussi, ce spectacle : un peu d'improvisation (contrôlée) avec beaucoup d'humour. Quand Marie-Jo se met à parler en chiak, elle devient complètement craquante et hilarante ! (Le chiak est un vernaculaire parlé en Acadie (province canadienne du Nouveau Brunswick) qui développe des structures originales à partir d'une hybridation avancée du français et de l'anglais. Il est généralement incompréhensible pour un francophone comme pour un anglophone. Source : Paul Laurendeau, La langue québécoise: un vernaculaire du français, Itinéraires et contacts de cultures, vol. 6, Paris - Québec, L'Harmattan, pp 91-106)
En conclusion, un spectacle et une artiste comme on les aime, le pack tout inclus en fait : voix, sensibilité, communication, générosité. Touchée...

Marie-Jo Thério poursuit sa tournée à travers le Québec jusqu'en novembre, avec quelques pauses françaises en juillet.
En rédigeant ceci, j'écoute cela : Nick Cave ~ The Boatman's Call (Mute - 1997)

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Ahhh, ça me confirme vraiment dans le fait que j'ai vraiment manqué un bon moment, mais peut-être arriverais-je à l'entendre bientôt en juillet !!

Merci beaucoup !

Lætitia Le Clech a dit...

> Misty : Oui, après tout, elle vit en France, ce n'est donc pas une artiste inaccessible pour vous.
Chanceuse !

Anonyme a dit...

Les photos sont très belles !
Merci de me remémorer ce beau cozy fire sur lequel j'ai pu griller ma guimauve !